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les collections aristophil

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LAWRENCE THOMAS EDWARD

(1888-1935)

[LAWRENCE D’ARABIE].

L.A.S. de son pseudonyme « TE Shaw », Karachi (Inde)

5 janvier 1927 ; 1 page in-fol. remplie d’une petite écriture

(réparation au scotch au bord inférieur) ; en anglais.

4 000 / 5 000 €

Longue lettre dans laquelle Lawrence refuse d’écrire une préface

et donne des conseils littéraires.

Il a juré de ne plus jamais employer, ni d’accepter qu’on emploie

le nom de “Lawrence” à son sujet, ni en public ni en privé. Voilà ce

qui règle la question de préfacer le livre de son correspondant. Bien

entendu, il écrit, ou tâche d’écrire parfois : des articles non signés,

ou signés de noms vierges. Ils valent deux guinées

les mille mots,

tarif avantageux, lui dit-on. Ils lui coûtent plus que ça en peine,

même à son tarif R.A.F. de 3 shillings 6 par jour ! La préface d’un

inconnu n’inciterait aucun éditeur à publier l’ouvrage… Mais pourquoi

croire qu’une préface est nécessaire ? Il lisait toujours Leopardi, et

Simonides, et ce sont des gens bien. Probablement qu’on acceptera

son ouvrage selon ses mérites, ce qui serait beaucoup plus gratifiant

que d’être aidé. Deux fois, jadis, Lawrence a aidé des gens en préfaçant

leurs livres, mais l’un, Richard GARNETT, était mort, et cela excusait

l’offense. L’autre, DOUGHTY, était un cas spécial : Lawrence avait

tâché de convaincre tout Londres de le réimprimer, et enfin un éditeur

débutant a dit, “d’accord, si vous le préfacez”, – et alors que pouvait-il

faire ? Doughty était très gentil, mais c’était un peu comme gratter

son nom sur l’abbaye de Westminster… Lawrence fait volontiers des

présentations à des éditeurs, et a aidé plusieurs personnes avec de

bons trucs à être imprimées. Il s’agit de connaître les professionnels

qu’il faut. Cape est entreprenant, et le meilleur producteur de livres

commerciaux à Londres. Que son correspondant lui adresse un

échantillon de son livre, et Lawrence veillera à ce qu’il parvienne, avec

son opinion, au lecteur de la maison (Edward GARNETT, un critique

de génie)… Il ne doute pas que ce soit un truc bien, et parfait pour le

public en question. Si Cape dit non, il suggérerait Faber et Gwyer en

second lieu, mais Cape s’impose en premier. Seeker est trop difficile,

et les grands trop statiques. Qu’il lui adresse la copie d’un chapitre

par courrier ordinaire, et ils réussiront aisément, il en est sûr…

LAWRENCE THOMAS EDWARD

(1888-1935)

[

LAWRENCE OF ARABIA

]

.

Signed autograph letter, signed with his pseudonym

« TE Shaw », to an unidentified correspondent, Karachi

(India) 5 January 1927; 1 page in-folio, tight script (repair

to the lower border); in English.

4 000 / 5 000 €

T.E. Lawrence explains to his correspondent that he will never again

use the name of Lawrence in public or private. He gives tips and

advice concerning writing and the publishing world.

Lawrence, using his pseudonym T. E. Shaw, writes (in full): “I have

sworn a great oath never to use or countenance the use of the name

‘Lawrence’, as referring to me, again, in public or private. So that

would settle the question of my introducing your book, I’m afraid. Of

course I write, or rather I try to write, occasionally: unsigned articles,

or articles signed by virgin names. They are worth two guineas a

thousand words, which I am told is a better rate than usual. They cost

me more than that, in trouble, even at my R.A.F. rate of 3/6 a day!

And no publisher would be moved to publish your work, because it

had an unknown man’s introduction before it”