Previous Page  142 / 252 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 142 / 252 Next Page
Page Background

140

les collections aristophil

105

KENNEDY JOHN FITZGERALD

(1917-1963).

MANUSCRIT en partie autographe, [présentation

d’

Appeasement at Munich

, entre le 8 mars et mai 1940] ;

3 pages et demie in-4 sur 3 feuillets dactylographiés (trous

de classeur marginaux) ; en anglais.

4 000 / 5 000 €

Fragment de présentation de son mémoire de fin d’études à l’Université

Harvard, consacré à la politique britannique de désarmement avant

les accords de Munich.

[Cet essai,

Appeasement at Munich,

accepté

cum laude

par la

faculté, fut récrit et remanié par Arthur Krock (lauréat de trois Prix

Pulitzer), à la demande du père de l’auteur, et publié quelques mois

plus tard (New York, Wilfred Funk, 1940) sous le titre

Why England

Slept

(écho de l’ouvrage de Churchill,

While England Slept,

1938),

avec une préface par Henry Luce, patron de presse et ami, lui aussi,

de Joseph Kennedy, alors ambassadeur des États-Unis à Londres

et partisan d’une entente avec l’Allemagne.]

Le présent document pourrait constituer l’ébauche d’une présentation

du mémoire universitaire, élaborée à partir d’un texte dactylographié,

abondamment raturé, corrigé, et développé avec de longs ajouts

autographes. Le texte ne figure pas dans l’« Introduction » du livre de

Kennedy. Avec ratures, corrections et additions.

Quelles sont ses conclusions dans toute cette étude, et surtout la

dernière partie ? En bref (en se basant sur les faits de l’époque, et

non sur ce qui advint ensuite) : il croit que jusqu’à la fin de 1934, aucun

parti n’aurait pu obtenir le réarmement de la Grande-Bretagne. La

première partie de 1935 aurait pu le voir d’un point de vue stratégique,

mais ce délai était dû à une prochaine élection générale. En cas de

défaite des conservateurs, il n’y aurait aucun réarmement sous les

socialistes. Cependant la véritable responsabilité en incombe, croit-il, à

une combinaison de ce que BALDWIN a appelé le décalage temporel

de la démocratie, et l’incapacité d’un État démocratique de concourir

avec un État totalitaire…

Kennedy ajoute de sa main qu’il parlera du problème auquel était

confrontée la Grande-Bretagne : faire coopérer les ouvriers et l’industrie

sans devenir totalitaire, et il signalera l’avantage allemand…

Il signalera aussi la position financière difficile de l’Angleterre :

considérations de commerce extérieur, inflation, nécessité d’un budget

plus important. Il démontrera que Munich fut le prix à payer pour

compléter son programme sous un système capitaliste libre. Il conclura

en disant que la racine du mal était le fait qu’une dictature gagnera dans

une compétition courte, et que c’est seulement dans une course longue

que l’Angleterre pouvait réaliser son potentiel : Munich en fut le prix…

Il ne faut pas non plus oublier qu’en ce qui concerne la politique

étrangère, le gouvernement britannique croyait qu’il contestait

à l’Allemagne sa façon de faire, mais rien n’avait encore été fait

qui choquât gravement l’opinion publique anglaise – du moins,

non au point de faire sentir la nécessité d’entrer en guerre. HITLER

avait annoncé son intention d’atteindre la parité avec la France,

alors l’Angleterre décida d’augmenter son programme, donnant une

impulsion formidable en mai à son

Livre blanc

de mars, témoignant

par là d’une grande souplesse. Sans oublier que la France et la Russie

étaient liées par un traité d’alliance, et que la France et l’Angleterre

pouvaient être vues comme des alliées, du moins contre l’agression

allemande, il lui paraît qu’aux yeux de 1935 les Britanniques étaient

toujours sur un terrain raisonnable, à l’égard de leurs armements. Il faut

voir si c’est en 1936 que l’écart se creuse, et tâcher de comprendre

pourquoi…

KENNEDY JOHN FITZGERALD

(1917-1963).

MANUSCRIPT, partly autograph [presentation of

Appeasement at Munich

, between 8 March and May

1940]; 3 pages and a half in-4 format, typed document

with autograph addenden and corrections (perforations

to paper); in English.

4 000 / 5 000 €

Presentation of Kennedy’s end of studies final project at Harvard

University, on the British disarmament policy before the Munich

Agreements.

The present essay,

Appeasement at Munich,

was accepted

cum

laude

by the faculty, and later rewritten and redrafted by Arthur Krock

(winner of three Pulitzer prizes) at the request of Joseph Kennedy, the

author’s father, and published a few months later (New York, Wilfred

Funk, 1940) entitled

Why England Slept

(in reference to Churchill’s

While England Slept,

1938), with a preface by Henry Luce, who was

an American magazine magnate and friend of Joseph Kennedy, at

the time Ambassador of the United States in London and a proponent

of a concensus with Germany. Kennedy adds longhand to the typed

document a list of six stages in the rearmament of the British.