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les collections aristophil
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JOYCE JAMES
(1882-1941).
L.A.S. « James Joyce », Paris 17 janvier 1921 [pour 1922],
à Maurice MARTIN DU GARD ; demi-page in-4 sur papier
vert (légères rousseurs) ; en français.
2 800 / 3 000 €
Sur la traduction française d’
Araby
, une des nouvelles des
Dubliners
.
[
Araby (Arabie)
est la troisième nouvelle des
Dubliners (Gens de
Dublin),
recueil publié à Londres en 1914, et en français chez Plon
avec une préface de Valery Larbaud. La nouvelle paraît en français,
sous le titre
L’Arabie
, traduite par Hélène du Pasquier, dans la revue
Les Écrits nouveaux
, le 1
er
février 1922.]
Joyce renvoie à « Dugard » l’épreuve corrigée [aujourd’hui perdue] de
la traduction française. « Il y a trois points douteux pour moi, signés en
vert. 1) C’est ou c’était ? 2) La traduction
letterale
de mon texte serait :
“Tous mes sens semblaient vouloir se voiler et comme je sentais que
j’étais sur le point de m’esquiver d’eux (c’-à-d, m’échapper de mes
propres sens, me dissoudre) je pressai mes paumes etc.” – Il fait
ce geste pour se convaincre de son existence charnel et y rester.
3) acquis de conscience ou acquit ? »…
JOYCE JAMES
(1882-1941).
Signed autograph letter, signed « James Joyce », Paris
17 January 1921 [for 1922], to Maurice MARTIN DU GARD;
half-page in-4 format, on green paper (slight foxing);
in French.
2 800 / 3 000 €
Letter relative to the French translation of
Araby
, one of the short
stories included in
The Dubliners
.
Araby
is the third short story in
The Dubliners
originally published in
London in 1914, and in French by the publisher Plon with a preface
by Valéry Larbaud. The short story was first published in French
entitled
L’Arabie
, translated by Hélène du Pasquier, in the periodical
Les Écrits nouveaux
, 1 February 1922. Joyce sends “Dugard” here the
corrected proofs (now lost) of the French translation.
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JAMES HENRY
(1843-1916).
L.A.S. « Henry », Londres 25 janvier 1903, à son neveu
William JAMES Junior ; 10 pages in-8 à en-tête
du
Reform Club
; en anglais.
800 / 1 000 €
Longue et affectueuse lettre à son neveu préféré.
La lettre généreuse de Bill arrive au moment même où sa
réprobation de son propre silence est à son comble. Jour
après jour il a eu l’intention de lui écrire, et jour après jour des
pressions désagréables ont été cause de l’échec de cette intention.
Ces pressions étaient dues, d’une part, à la nécessité de s’habituer
à nouveau à Londres après une longue absence – toujours nuisible
à l’ordre de ses affaires – et d’autre part, à l’effort depuis un mois
de terminer un livre à tout prix avant une échéance approximative
[
William Wetmore Story and his Friends
, publié en septembre
1903]... Il gémit quand il pense à combien de temps cela fait, depuis
qu’il a écrit à Irving, etc. Cependant c’est une joie d’avoir de ses
nouvelles, surtout comme sa lettre semble respirer la prospérité et
le courage. Il est enchanté que tout aille si bien pour lui, et qu’il voie
ce qui pourrait s’ouvrir pour lui à Marburg. Dieu merci, il n’y sera
que lorsque le sombre hiver allemand sera passé... Il l’entretient de
la famille, transmettant des nouvelles d’Irving, Peggy (il s’intéresse
beaucoup à l’élargissement progressif de son horizon social), Harry, la
mère de Bill... Il est suffisamment cynique pour être content que son
neveu se fasse des amis et voie un peu de « vie étrangère », tout en
creusant dans la science. Il ne voudrait pas saper sa concentration,
mais il est sûr que Bill sera content, toujours, de toute l’humanité
et de la société non-américaine (et de ses impressions en général)
qu’il aura pu embrasser sans dommage... Lui-même est à Londres
depuis dix jours et sera très content de laisser Lamb House trois
mois à son austère tranquillité. Les semaines après le départ de son
neveu étaient assez sépulcrales, mais ce sera charmant en mai d’y
retourner et d’attendre le retour de Bill. Qu’il lui écrive, la prochaine
fois, où Marburg se trouve... Etc.
JAMES HENRY
(1843-1916).
Signed autograph letter, signed « Henry », London
25 January 1903, to his nephew William JAMES
Junior ; 10 pages in-8 format, on letterhead stationery
“
Reform Club”;
in English.
800 / 1 000 €
Long and affectionate letter to his favorite nephew.
Not published in L. Edel (ed.),
The Letters of Henry James.
Vol. IV,
1895-1916 (1984).
Henry James apologises for “my own long silence ... Day after day
have I meant to write to you, & day after day has promiscuous pressure
caused the intention disgracefully to fail”. This is partly because he
has been trying to finish a book [
William Wetmore Story and his
Friends,
published September or October 1903]. James refers to
his nephew’s idea of “finding & seeing so definitely what may open
to you at Marburg. Thank God, however, you don’t go there till the
grim German winter is past…”
In a letter to his father, William James, written from Lamb House,
24 May 1903, Henry remarks: “I have heard, most happily, from Billy
at Marburg; he seems to fall everywhere blessedly on his feet ... I am
already notching off the days till I hope to have him here in August”
(Letters of Henry James
, IV, p. 215). On his return Billy stayed with his
uncle as expected before going up to Cambridge to study medicine.
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