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Femme de lettres à succès, Madeleine de Scudery

(

1608

-

1701

) fut, orpheline dès son jeune âge, élevée par un oncle

ecclésiastique qui lui donna une éducation soignée. Elle fréquenta l'hôtel de Rambouillet et en poursuivit la tradition en

ouvrant son propre salon littéraire, où l'on continua à élaborer et pratiquer l'art de la conversation. Elle y reçut hommes

de lettres et aristocrates tels Conrart, Chapelain, Pellisson, le duc de La Rochefoucauld, le duc de Montausier, la marquise

de Sévigné, la comtesse de La Fayette ou la future marquise de Maintenon. Elle écrivit deux romans,

Le Grand Cyrus

(

1649

-

1653

), plus ou moins en collaboration avec son frère l'officier et écrivain Georges de Scudéry, puis

Clélie

(

1654

-

1660

), seule, qui prit rang parmi les plus éclatants succès éditoriaux du Grand Siècle, en inaugurant en France la tradition

du roman psychologique.

Ami de Ménage, de madame de Lafayette et de madame de Scudery, le prélat Pierre Daniel Huet

(

1630

-

1721

) se fit un nom par sa grande érudition et fut sous-précepteur du Dauphin. Dans le paysage intellectuel de l'époque,

il compta parmi les anticartésiens.

L

ettres au modèle d

lisabeth

C

heneau

dans

L

es

M

alheurs de

S

ophie

112. SÉGUR

(Sophie Rostopchine, comtesse de). Correspondance de 10 lettres, soit 2 autographes signées «

grand-

mère de Ségur

» et 8 autographes, adressées à sa petite-fille Élisabeth Fresneau. 1865-1869 et s.d. Un feuillet avec

large fente à la pliure.

1 500 / 2 000

– Les Nouettes (château près d'Aube dans l'Orne),

7

juillet

1865

: «

ma

bonne

petite

chérie

,

sèche

tes

yeux humides

,

tu

auras tes cousines

le

24

, matin ou soir, selon le degré de chaleur, ou des migraines probables. La chaleur les fera voyager

de nuit et arriver le matin, la fraîcheur les fera coucher à Séez et arriver le soir ; l'omnibus sera arrêté incessamment

à moins que la grande, belle diligence nouvellement établie pour Séez ne vive encore ; je l'ai vue passer hier ; elle était

resplendissante de fraîcheur et de beauté et traînée par

4

chevaux allant comme le vent et devant faire la course en

3

h et demie, avec un relai, je ne sais où.

Madeleine

t'a écrit hier ; elle est enchantée de tes angoisses qui lui prouvent

combien tu l'aimes... Ton oncle Woldemar revient probablement demain ou après, de son

long

voyage

en

R

ussie

et de

sa courte absence pour un si long voyage. Il m'a écrit de Moscou... ; il était enchanté de revoir Lucie, mais triste de ne

retrouver qu'elle et de pénibles souvenirs... La pauvre Camille est triste de ne pouvoir t'apporter un petit ouvrage de sa

façon ; sa maman le lui a défendu...

»

– Les Nouettes,

20

septembre

1865

. «

... M

es

épreuves

avancent

péniblement

, et ce malheureux libraire, qui profite de

mon encombrement pour m'envoyer les secondes épreuves de

mes

Comédies

et les premières épreuves de

mon

Jean qui

rit.

Je me décourage quelquefois devant tout ce qui me tombe sur le dos ou sur la tête...

» La comtesse de Ségur allait

publier en

1865

son recueil

Comédies et proverbes

et son roman

Jean qui grogne et Jean qui rit...

»

– Les Nouettes,

15

novembre

1865

. «

... Je suis ennuyée de lettres de remerciemens à écrire aux évêques, archevêques et

cardinaux pour leurs approbations louangeuse[s] de

mon

Évangile

que je leur avais envoyées en épreuves il y a une

dizaine. Il y a eu une dizaine de corrections très peu importantes qui ont été arrangées ; du reste, éloge complet comme

tu le verras en tête de l'Évangile quand il paraîtra...

M

on

livre

avance

,

j

'

ai

100

pages de

faites

.

» La comtesse de Ségur

ferait paraître

L'Évangile d'une grand'mère

au début de

1866

, et de plusieurs ouvrages dans les mois suivants.

– Les Nouettes,

4

décembre

1866

. « ...

N

e

t

'

étonne pas d

'

avoir

envie de

faire

le contraire de ce qu

'

on

te conseille

;

j'étais

comme toi et je le suis encore, hélas !

M

ais

l

'

envie de

faire n

'

est pas coupable

;

elle rend plus méritoire

ta docilité à bien

faire

; une victoire n'est glorieuse que lorsqu'il y a eu combat ; tu es un vaillant soldat du bon Dieu, une protégée de la

S

te

Vierge, de S

t

Joseph, de S

te

Anne, ce qu'il y a de mieux dans le Ciel après le Bon Dieu et Notre Seigneur...

»

« J

e

vous

envoy des

vers qui ont

eu

le

bonheur de

plaire au

roy

... »

111. SCUDÉRY

(Madeleine de). Lettre autographe signée à l'évêque d'Avranches Pierre-Daniel Huet. S.l., «

le 21

septemb

[re] ». 1 p. 1/2 in-4, adresse au dos, une découpure et une déchirure marginales dues à l'ouverture sans

atteinte au texte.

1 200 / 1 500

«

Q

uoyque

vous ne m

'

ayez

pas

voulu honnorer d

'

une

visite

d'un quart d'heur

[e],

Monseigneur, pendant un long séjour

que vous avez fait à Paris,

je n

'

en murmure dans mon

cœur que

par

amitié

et

,

pour

vous

empêcher de m

'

oublier

,

je

vous

envoy des vers qui ont eu le bonheur de plaire au roy

.

Je ne vous demande point de remerciements ni de louan

[ges]

mais

seulement que vous soyez persuadé, Monseigneur que je sens que je suis tousjours, avec toute l'estime dont vous estes

digne, vostre très humble et très obéissante servante..

. »