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« P
arce qu
'
elle
sera ma dernière demeure
... »
« Perché sarà l’ultima mia dimora... »
103. ROSSINI
(Gioacchino). Lettre autographe signée, en italien, à Filippo Santocanale. à Palerme. Paris, 22 mars 1859.
1 p. in-4, adresse au dos.
800 / 1 000
Sur la villa que le compositeur se faisait alors construire à Passy.
«
Eccoci alla fine di marzo e senza un rigo del mio buono Filippo ; quale è mai la causa del vostro troppo lungo silenzio
? Si sarebbe scemato il vostro generoso affetto per me ? Avreste avuto qualche sventura in famiglia ? Togliatemi di
pena, due linee basteranno per confortarmi. Come vi dissi nella penultima mia,
sto
creando
una
abitazione
comedata
di
giardino
. P
erché
sarà
l
’
ultima mia dimora
,
per
portare
a
buon
termine
i
lavori
,
riunisco
tutti
i miei
piccoli
capitali
,
f
ra questi contavo mollissime sulla residuale alienazione dei censi in Sicilia ; sicome faceste cenno e mi deste lusinga,
il vostro silenzio mi fa credere che tal vendita non abbia avuto effetto, malgrado che io vi scrissi essere contento di
quel ribasso che mi acennaste. Io scongiuro ancora la vostra intelligenza e il vostro cuore ad’esaudire questo caldo mio
desiderio, la mancanza di questo capitale potrebbe mettermi nell’imbarazzo...
»
Traduction :
«
Nous voilà à la fin de mars et sans une ligne de mon bon Filippo ; quel est donc la cause de votre trop long silence ? Votre
généreuse affection pour moi se serait-elle atténuée ? Auriez-vous eu quelque malheur dans la famille ? Ôtez-moi du
souci, deux lignes suffiront pour me réconforter. Comme je vous l'ai dit dans mon avant-dernière lettre,
je
suis en train de
faire construire une maison avec un
jardin a disposition
. P
arce qu
'
elle
sera ma dernière demeure
,
pour mener
les
travaux
à
bon
terme
,
je
réunis
tous mes
petits
capitaux
,
parmi lesquels je comptais très mollement sur l'aliénation résiduelle des
cens en Sicile ; puisque vous y fîtes allusion et m'en donnâtes la promesse, votre silence me fait croire qu'une telle vente
n'ait pas eu d'effet, bien que je vous aie écrit être satisfait de ce rabais que vous m'avez indiqué. Je conjure encore votre
intelligence et votre cœur d'exaucer ce vœu ardent ; la carence de ce capital pourrait me mettre dans l'embarras...
» Il dit
ensuite espérer de tout cœur la venue à Paris du fils de Filippo Santocanale, le constructeur naval Napoleone Santocanale.
Ami de Rossini et de Bellini, l'avocat palermitain Filippo Santocanale
était chargé des affaires en Sicile
héritées par Rossini de sa première épouse Isabella Colbran. Personnalité marquante de l'époque, Filippo Santocanale
affichait des opinions patriotiques et militait activitement en faveur de l'unification de l'Italie : il serait un temps ministre
de la Justice de Garibaldi en Sicile (
1860
) puis élu à la députation en
1861
.