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104. ROSTAND
(Edmond). Poème autographe signé intitulé «
La Touche
». 31 sizains de vers de 7 et 3 syllabes, occupant
11 pp. 1/2 in-12, sur bifeuillets scindés ultérieurement, ce qui oblige à tourner les feuillets deux à deux. 200 / 300
Hommage à son ami le peintre Gaston de La Touche, paru en
1908
en préface au catalogue de l'exposition de celui-
ci tenue à la galerie Georges Petit du
11
juin au
13
juillet
1908
. Il serait intégré en
1922
dans le recueil posthume
Le Cantique de l'aile
(Paris, Fasquelle), avec infimes variantes.
Gaston de La Touche collabora à l'illustration d'une édition de
L'Aiglon
en
1910
, et signa le décor de la villa « Arnaga »
d'Edmond Rostand à Cambo-les-Bains.
105. RUSSIE.
– PIERLING (Paul). 2 portraits photographiques. Chacun 115 x 165 mm, encadrements sous verre. 100 / 150
Le père jésuite, historien de la Russie né à Saint-Pétersbourg, dans la bibliothèque slave
qu'il dirigea
de
1894
à sa mort en
1922
. Les présents clichés ont été pris dans le collège Saint-Michel des Bollandistes où cette
bibliothèque fut hébergée de
1901
à
1924
, à la suite de l'application de la loi Waldeck-Rousseau.
« Q
uant à
faire de
la musique
,
j
'
en ai assez
fait
,
je n
'
ai
plus qu
'
à me
taire
.
D
ejanire
sera ma dernière
cartouche
... »
106. SAINT-SAËNS
(Camille). Lettre autographe signée, illustrée de quatre petits croquis [probablement adressée à son
amie Caroline de Serres]. Hammam-Righa [Algérie], 10 janvier 1910. 4 pp. in-folio sur papier quadrillé.
300 / 400
«
Coucou ! Me voilà. Je suis venu dans ce coin délicieux, au milieu des montagnes et des bois hantés des bêtes fauves,
pour y prendre des bains et du grand air ; cela m'a merveilleusement réussi... Me voilà sur pied et je retourne à ALGER
où je n'avais fait que passer ;
j
'
y
vais
faire
répéter mes œuvres que
l
'
on
se
prépare
à
représenter
, S
amson
, H
enry
VIII
,
P
hryne
,
et cætera.
M
lle
Charny
[la cantatrice Lise Charny]
vient de Paris pour chanter Dalila et Anne de Boleyn, ces
personnes si vertueuses et si sympathiques... Ici, j'ai joui d'une tranquillité et d'un silence que je ne retrouverai pas
de longtemps. Il y a eu quelques mauvais jours, il a fallu faire un peu de feu matin et soir. Mais quelle différence,
néanmoins, avec nos climats !
Q
uand
je
ne
pouvais
sortir
,
je
travaillais
,
non
à
de
la musique
,
je
n
'
en
fais
plus
,
mais
à
des
articles
que je prépare pour
L'Écho de Paris
qui m'en a demandés et à qui j'en ai promis un pour tous les quinze jours. Le premier a dû paraître
dimanche dernier. Il traite de
l'orgue
.
Le second racontera toutes les péripéties qui ont précédé, pendant dix années,
l'apparition au théâtre du
Timbre d'argent
[opéra de Saint-Saëns composé en
1865
mais créé seulement en
1877
] ;
le
troisième parlera de
M
me
V
iardot
[la cantatrice et compositrice Pauline Viardot, épouse du critique et directeur de théâtre
Louis Viardot].
J'en écrirai sur toutes sortes de sujets et il y en aura qui feront certainement sensation par les sujets traités.
Q
uant à
faire de la musique
,
j
'
en ai assez
fait
,
je n
'
ai plus qu
'
à me taire
;
Déjanire
sera ma dernière cartouche
.
Et comme
je ne puis rester sans rien faire, je m'amuserai à bavarder la plume à la main, quand les affaires et la correspondance
m'en laisseront le temps...
Le tremblement de terre qui a secoué toute l'Algérie ne nous a pas épargnés ; mais je dormais et me suis éveillé quand
c'était fini. Il paraît que c'était très effrayant...
»
Les croquis représentent
2
frises géométriques, un motif floral oriental, et une fleur en pot.
Élève de Franz Liszt, la pianiste Caroline de Serres,
née Montigny-Remaury, était la belle-sœur d'Ambroise
Thomas et fut mariée deux fois, dont, en
1886
, à Auguste de Serres-Wieczffinski. Elle est la dédicataire d'œuvres
composées par Fauré, Lalo, Pierné, et Saint-Saëns, dont, par ce dernier une valse-caprice « Wedding cake » pour piano et
cordes et « Six études pour la main gauche seule ».
Joint
, une photographie prise dans les années
1950
, représentant l'hôtel thermal de Hammam-Righa.
S
amson
et
D
alila
, L
a
jeunesse d
'H
ercule
, D
éjanire
107. SAINT-SAËNS
(Camille). 3 citations musicales, soit 2 autographes signées et une autographe.
400 / 500
– Citation musicale autographe signée. Cadix,
15
janvier
1897
. Air de Dalila à la scène
6
du premier acte de son opéra
S
amson
et
D
alila
: «
Printemps qui commence / Portant l'espérance / Aux cœurs amoureux
» (
9
mesures sur
2
portées,
occupant
1
/
2
p. in-
8
, pour chant, sans texte, les
2
dernières mesures appartenant ici à l'accompagnement). Composée sur
un livret de Ferdinand Lemaire, cette œuvre fut créée en allemand le
2
décembre
1877
à Weimar, puis en français le
3
mars
1890
à Rouen (elle ne fut représentée à l'Opéra de Paris que le
23
novembre
1892
).
– Citation musicale autographe signée. Utrecht,
10
juin
1897
. Thème de l'allegro du premier mouvement de son poème
symphonique
L
a
jeunesse d
'H
ercule
(
8
mesures sur une portée occupant
1
/
2
p. in-
8
oblong). Œuvre créée le
28
janvier
1877
au Théâtre du Châtelet à Paris.
– Citation musicale autographe. Passage de l'air de Déjanire sortant la tunique de Nessus dans l'acte III de l'opéra
D
éjanire
:
«
J'ai chargé ce tissu de riches broderies, / L'or, les perles, les pierreries
» (
2
portées pour chant avec texte sur une carte de visite).
Composée sur un livret que Camille Saint-Saëns écrivit en collaboration avec Louis Gallet d'après la tragédie de Sophocle
Les
Trachiniennes
, cette œuvre fut créée le
14
mars
1911
à Monte-Carlo, et représentée à l'Opéra de Paris le
22
novembre suivant.