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« Ç

a m

'

est

très

bon de

retrouver

en

toi

ce qui

est moi

,

de

penser

comme

tu

penses

,

ce que

tu

penses

... »

 92. NADAR

(FélixTournachon, dit). Correspondance de 32 missives (30 lettres et 2 cartes), soit 30 autographes signées

et 2 autographes, dont 2 incomplètes, adressées au médecin, historien et critique d'art Élie Faure. 1900-1905 et s.d.

Dont 6 avec grand en-tête illustré à son nom et au ballon monté ; une quinzaine d'enveloppes conservées.

800 / 1 000

Nadar marseillais.

Après la cession de son affaire parisienne à son fils Paul, en

1894

, Nadar vint se fixer un temps

à Marseille, en raison de l'état de santé de son épouse et pour tenter de remédier à ses difficultés financières. Il y fonda

en

1897

une nouvelle maison de photographie, tenue par des employés, mais où il se réservait les prises de vue des

personnalités. En juin

1899

, il céda contre rente la direction de cet atelier à deux amies, Germaine Sallenave et Marie

Gilard. Cette dernière, surnommée Miche, était la sœur de Suzanne Gilard, l'épouse d'Élie Faure. Le docteur Faure était

par ailleurs le neveu d'Élisée Reclus, grand ami de Nadar depuis l'époque de la Commune. Un des célèbres portraits d'Élie

Faure fut pris dans l'atelier Nadar de Marseille vers

1903

.

Belle correspondance familière évoquant entre autres son atelier de photographie marseillais et ses

souvenirs d'aérostier.

Nadar et Élie Faure étaient très proches, comme le soulignent ici le tutoiement, les adresses

«

mon Élie

» et les signatures «

Tonton Nadar

», et la présente correspondance parle de vacances communes, donne des

nouvelles de la belle-sœur d'Élie Faure, évoque des envois de livres, des corrections d'épreuves d'articles de Nadar. Celui-

ci annonce à Élie Faure qu'il va lui léguer ses papiers (octobre

1902

) et lui demande de l'aide pour éviter Bicêtre à son

frère cadet («

il faut que mon amitié pour toi soit grosse, à tant abuser de la tienne !

»,

16

décembre

1902

).

Marseille, octobre

1901

. «

En très hâte, – un service à te demander d'archi-urgence... L'ami Borie

[André Borie],

correspondant du Monde illustré vient me voir et, en parlant du

ballon

de

L

a

V

aux

[l'aéronaute Henry de La Vaux

effectua des expériences en ballon à Paris en

1900

], me demande pour son journal

un

article que

j

'

étais

à

conclure

et

dont

le

clou

est

un

souvenir

d

'H

enri

R

ivière

[le peintre],

une bonne fortune d'actualité... La publicité d'un quotidien

porte mieux, mais auquel, pour

ne

pas

frayer

avec

l

'

ennemi

? A

vant

tout

,

rien

au

F

igaro

...

» – Marseille, «

31

8

bre

»

[probablement

1902

]. « ...

Ça m'est très bon de retrouver en toi ce qui est moi, de penser comme tu penses, ce que

tu penses. J'aurais ajouté q.q. chose à ta

pesée

comparative

de

B

alzac

avec

Z

ola

.

Ceci :.. L'un est resté stérilement

tourné sur hier, la mort ; l'autre regarde et voit demain, la vie. Je crois essentiel d'insister sur la démoralisation, le

découragement, la dissolution que nous laisse Balzac, monarchique et papiste. Et parfois que de sottise dans le tranchant

de ses affirmations !...

» – Nadar évoque également ses portraits par les peintres

Carolus-Duran

et Georges

Mita

(

4

mars

1903

)

, son épouse et collaboratrice Ernestine

Nous devons le témoignage à qui nous donna l'exemple

»,

31

octobre, probablement

1902

), Eugène

Carrière

(

31

octobre

1902

,

4

mars

1903

), Honoré

Daumier

(

18

juin

1901

),

Anatole

France

(

1

er

novembre

1900

), Urbain

Gohier

(

19

juillet

1900

), l'écrivain et homme politique Clovis

Hugues

,

ancien communard marseillais (

9

février

1904

), l'homme politique et ethnologue anarchiste Élie

Reclus

(

9

février

1904

), Laurent

Tailhade

(

19

juillet

1900

), l'

Exposition universelle

(

7

novembre

1900

), etc.

Joint

: un brouillon autographe de lettre de Nadar au verso d'une page autographe d'un texte de lui sur Élisée Reclus

(ce brouillon accompagnait la lettre de Nadar à Élie Faure du

2

octobre

1905

). – Une carte de visite autographe signée

de Nadar à l'écrivain et homme politique Clovis Hugues devant servir de recommandation à Élie Faure auprès de lui

(s.l.n.d.). –

2

cartes autographes signées de Nadar à des journalistes (dont une à Philippe Gille) par lesquelles il demande

d'annoncer la vente aux enchères des collections de son ami l'écrivain et aquafortiste Aglaüs Bouvenne (toutes deux

datées de Dax le

1

er

novembre

1891

). – Une lettre adressée à Nadar par un ami (

1891

).

M

enelik

ii

«

est mecontent

.

L

es généraux

le

blâment de

trop

bien accueillir

les

européens

... »

 93. ORLÉANS

(Henri d'). 4 lettres et cartes autographes au diplomate Georges Cogordan, alors consul général de

France au Caire.

150 / 200

Djibouti,

4

mai [

1898

]. « .

.. Djibouti s'est pourtant bien transformé ; on bâtit de tous côtés. Il y a plus de

600

colons

européens. Mais l'administration et les formes qui pourraient convenir à un protectorat de Somalis sont loin d'être

satisfaisantes pour le nouvel état de choses. Et pour dire vraiment la vérité, il règne une certaine anarchie. On ne sait

à qui s'adresser. Les commerçants trouvent à jute titre que non seulement on ne les encourage pas, mais on entrave

leurs efforts... Nos rapports du côté de l'Abyssinie commencent à devenir tendus ; ils pourraient se tendre encore plus.

L'empereur est mécontent. Les généraux le blâment de trop bien accueillir les Européens. Et les cadeaux qui lui viennent

de France commencent à l'effrayer. D'un autre côté, le peu de justice que les Abyssiniens qui viennent à Djibouti y

trouvent, les irrite. Ils commencent à préférer Zeylah

[ville portuaire tenue par les Anglais].

On répète à Addis-Ababa

les conversations imprudentes qui ont lieu ici, telles que celle de la possibilité de la prise de Harrar. Il est triste de

dire qu'à Zeylah on fait tout pour encourager le commerce...

» Il évoque ensuite l'échec des missions de Christian de

Bonchamps et du capitaine Clochette, le ras Makonnen, parle du Choa, du pays Galla... – Etc.