Previous Page  47 / 108 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 47 / 108 Next Page
Page Background

47

M

ariage du

comte de

L

ongueville

et d

'A

gnès de

S

avoie

 70. LOUIS XI.

Pièce signée «

Loys

» (secrétaire), contresignée sur le repli par son notaire et secrétaire Adam Rolant.

Montargis, 2 juillet 1466. 3/4 p. in-folio oblong sur parchemin, vestiges de sceau armorié de cire rouge (dit « sceau

dauphin ») sur double queue de parchemin.

2 000 / 3 000

Lettres patentes sanctionnant le contrat de mariage du couple princier

. Louis XI demande que le mariage

se fasse «

de present le plus tost que faire se pourra

» et rappelle les conditions pour lesquelles il se porte garant : il

s'engage à payer au comte de Longueville la somme de «

quarante mil escus d'or

», dont trente mille à employer «

en

terres et seigneuries qui seront le propre heritaige

» de l'épouse et de ses héritiers. Comme gage jusqu'au paiement de la

somme complète, il donne au comte de Longueville «

les places, villes, terres et seigneuries de La Mure et Oizans assises

ou Daulphiné et Langés [Langeais] assises en Touraine

», lui donne le droit d'en percevoir les revenus «

pour lui aider à

supporter les charges de mariage et entretenir son estat

», et déclare que ledit Longueville devra restituer Langeais après

avoir reçu les premiers dix-mille écus. En outre, Louis XI confirme que le comte de Longueville devra faire à son épouse

une rente annuelle de

3000

livres tournois, sur les revenus de plusieurs des terres appartenant à son père le comte de

Dunois, qui s'y obligera : Beaugency, Château-Renault, et, seulement s'il le faut pour atteindre la somme, Valbonnais,

Theys et Fallavier en Dauphiné. Suivent des clauses concernant notamment la question de l'héritage, selon que l'un ou

l'autre conjoint décède, et selon qu'ils aient eu ou non des enfants.

En fait, Louis XI ne paya effectivement que

20000

des

40000

écus d'or promis. Les terres dauphinoises restèrent donc à

Longueville qui s'en contenta.

«

L'universelle aragne » et la Savoie.

Dans son œuvre d'affermissement de la France au sortir de la Guerre de

Cent Ans, Louis XI mena une politique matrimoniale active, poursuivant par exemple le resserrement des liens entre le

royaume et le duché de Savoie-Piémont : c'était alors un important ensemble territorial à cheval sur les Alpes, dans une

position stratégique vis-à-vis de la France qui avait des intérêts en Italie. Alors qu'il était marié avec Charlotte de Savoie,

et que sa sœur Yolande l'était au duc Amédée IX, Louis XI fit épouser une sœur de la reine, Marie de Savoie, au comte

de Saint-Pol, une autre belle-sœur, Bonne de Savoie, au duc de Milan, et une troisième belle-sœur, la présente Agnès de

Savoie, au comte de Longueville.

Le comte de Longueville était le fils du célèbre comte de Dunois, héros de la guerre de Cent Ans et

compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.