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mais je le jure que aujourd’hui, ils nous ont fait oublier tout ça ! »… Ils sont de « vrais nomades » et il est bien fatigué…
17 mai
.
Ils ont couché dans le bois, dans une 301…
24 mai
. Il a trouvé une chambre chez une brave dame…
26 mai
. De sa fenêtre dans
la chambre, il voit « une borne kilométrique avec un casque posé dessus, les oiseaux chantent, faut-il croire à la guerre ? »…
27 mai
. Cette nuit il paraît que la DCA a tiré…
28 mai
. « Je viens d’apprendre par TSF tout à l’heure que les Belges continuent
à se battre à nos côtés »…
29 mai
. On attend sans faire grand-chose : « ça commence à devenir monotone, depuis le 10 nous
menions une vie si intense et si désordonnée, que ce calme nous semble tout drôle ! »…
10 juin
. « Je viens d’écouter le discours
de M
r
Reynaud nous annonçant la déclaration de guerre de l’Italie crois-tu quand même on aura tout vu dans cette année de
malheur !! »… Etc. On joint 3 lettres à Mme Desforgesde personnes ayant vu son mari, prisonnier, en bonne santé ; plus
2 photos, dont une de Desforges avec ses camarades (mars 1940).
278.
GUILLOTINE
. P.S. par Gaschignard, Nantes 22 mars 1793 ; 1 page in-fol.
300/400
Copie conforme d’un arrêté du « Bureau d’exécution » du Comité central de Nantes [devant l’insurrection vendéenne,
Nantes se déclare en danger, forme un Comité central et prend des mesures d’urgence] : « p
ment
que la guillotine & l’échafaud
fussent peints en rouge. 2
ment
que l’échafaud soit entouré de planches et qu’il soit mis dessous deux pieds de sable. 3
ment
que
l’exécuteur des jugemens criminels soit chargé de cette depense, ainsi que de louer un tombereau pour conduire les cadavres
au simetierre. […] ledit exécuteur se tiendra chez lui pour qu’il puisse etre prévenu lors qu’on aura besoin de lui. 4
ment
dans
la conduite du cadavre au cimetierre il conviendrait que le tombereau fut couvert d’une toille peinte en rouge »...
Ancienne
collection du baron M. des
C
hasteigners
.
279.
François GUIZOT
(1787-1874) homme politique et historien. 20 L.A.S., 1838-1874, la plupart à Armand Bertin ;
24 pages in-8 ou in-12.
500/600
10 avril 1838
. Après la mort de Mme Louis-François Bertin : « Je sais ce que sont les malheurs domestiques. Il n’y a point de
dissentimens politiques qui y résistent »…
14 septembre 1841
. Après la mort de L.-F. Bertin : « Vous étiez, à vous tous, une vraie
famille, une excellente famille »…
19 juillet 1845
. « M. Dolfus est nommé à Doullens. Le Roi vient de signer l’ordonnance »…
4 septembre 1848
. « Je vis en tête à tête avec Cromwell. Vrai Anglais : le plus sensé des révolutionnaires et des despotes »...
Observations sur l’ambition et la politique, ses affinités avec les Anglais, ses lectures…
19 janvier 1849
. Le langage des
Débats
sur sa
démocratie
est excellent...
18 avril 1850
.Annonce du mariage de sa fille Pauline avec Cornélis deWitt…
17 mai
, invitation
au mariage de Pauline : « Je ne le dis à personne. Je n’ai pas soif d’une seconde ovation »…
24 novembre 1851
. Il lui fait porter
ses deux volumes [
Histoire des origines du gouvernement représentatif en Europe
], et les fait envoyer aux
Débats
pour MM. de
Sacy, Lemoinne, Alloury, Chasles, Chevalier, Saint-Marc Girardin et Delescluze…
3 mars 1852
. Recommandation de son neveu
par alliance Henri Chevreul, fils du grand chimiste, auteur d’une vie d’
Hubert Languet
…
15 juin 1852
. Envoi d’exemplaires
de
Corneille
et
Shakspeare
pour Cuvillier-Fleury, Janin et d’autres collaborateurs des
Débats
…
Samedi [18 décembre 1852]
.
« Soyez un peu moins affirmatif quant à la retraite du ministère espagnol. Ne la donnez pas comme tout à fait accomplie, et
nommez le général Roncali comme successeur au lieu de Mon et Pidal. […] La reine d’Angleterre a envoyé chercher lord
Lansdowne »…
14 janvier 1854
, à Silvestre de Sacy, regrettant de n’avoir pu assister aux obsèques et à l’enterrement de leur
pauvre Armand. « Il n’y a point de témoignage d’amitié et de regret que je n’eusse pris un triste plaisir à lui donner. Lui qui
a toujours été si fidèle à ses amis, il a bien droit à toute leur fidélité »…
25 juin 1874
, [à Jules Bapst
?]. Il a reçu son énorme et
riche envoi : « Voilà mon
Journal des Débats
complet depuis le 5 mai 1789. Il ne me manque que deux petits volumes in-8° que
je fais chercher depuis longtemps et que j’espère bien trouver. Vous m’avez donné un des rares plaisirs qu’on peut avoir à 87
ans »… Etc. On joint l’épreuve de la préface de
Corneille et son temps
, avec corrections autogr. d’Armand Bertin, juin 1852, et
2 l.a.s. de Guillaume Guizot, Paris 1874-1875.
280.
Louis-Bernard GUYTON-MORVEAU
(1737-1816) chimiste et industriel, conventionnel (Côte-d’Or), membre
du Comité de Salut public, il organisa l’enseignement supérieur. L.A. (minute), Paris 24 juin 1811, à Jean-Baptiste
Rougier de La Bergerie, préfet du département de l’Yonne ; 5 pages in-4.
300/400
Lettre scientifique à son confrère agronome, au sujet du procédé des Gaulois pour faire le sel, et de la fève des
marais. Il ne faut pas croire que le procédé des Gaulois consistait à éteindre avec des eaux salées des bois réduits en charbon,
quoique les auteurs le disent
noir
: « une incinération imparfaite laisse toujours cette couleur plus ou moins foncée ». Il cite
Pline : « Le combustible ne restoit donc pas à l’etat de charbon. C’est encore à raison de la qualité de leur cendre que le chêne
et le coudrier étoient plus estimés pour cette opération »… Il cite aussi Agricola (
De re metallica
), et déduit de ce que Pline
rapporte d’après Théophraste, que « le sel etoit fourni par les plantes mêmes que l’on bruloit en Ombrie »… Il n’est pas étonnant
que « le procédé decrit par Pline, ne donnant qu’un sel noir et très impur, ait été dès longtems abandonné par les Germains et
les Espagnols »… Abordant ensuite la question de la fève des marais et du fer qu’elle contient, il renvoie aux expériences de
Fourcroy et Vauquelin, dans les
Annales du Muséum d’histoire naturelle
: ces fèves contiennent de l’amidon, de la potasse libre
et des phosphates de chaux, de magnésie, de potasse et de fer. « À propos de leur robe, je ferai part d’une anecdote qui peut avoir
quelque interet par rapport au rôle qu’y joua le grand Buffon. J’etois chez lui à Montbard, lorsqu’on lui apporta une jatte de ces
robes seches que lui envoyoit une dame qui lui en avoit vanté les merveilleux effets dans les maladies de la vessie dont il etoit
alors cruellement tourmenté et qui ont hâté sa mort, parce qu’il s’est toujours refusé à l’opération de la taille. Je lui demandai
si on ne lui avoit jamais conseillé l’
uva ursi
, il me repondit j’ai trop pris des astringens, ils n’ont fait qu’empirer mon mal. Êtes
vous sûr, lui dis-je, que ces robes ne sont pas de la même nature ? Il m’invita à la reconnoître si cela etoit possible. J’en fis faire