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290.

Jean-Gérard LACUÉE

(1752-1841) député, général, ministre de l’Administration de la guerre. L.A.S., Paris

21 floréal IV (10 mai 1796), au général Grouchy, à Utrecht ; 3 pages in-4, adresse.

250/300

Très belle lettre sur les armées de la République et la situation de la France. Il indique les mesures prises par Carnot

pour l’organisation de l’Armée du Nord : réduire les demi-brigades de Hollande, compléter des compagnies d’artillerie, fondre

les compagnies de canonniers, compléter la cavalerie, etc. Puis il répond aux questions de Grouchy concernant un éventuel

conflit franco-prussien : « Sans doute, mon cher général, nous devons ne pas nous confier aveuglement à une cour à qui nous

avons enlevé une grande et riche proie, sans doute nous ne devons pas nous abandonner à une sécurité absolue vis-à-vis

d’une cour qui avait concouru au traité de Pilnitz, sans doute nous devons être en garde contre un prince foible, et de vicieux

courtisans habitués à ne calculer que l’accroissement de la puissance momentanée de leur roi, mais tant de raisons puissantes

militent en notre faveur que je serois bien etonné, très etonné si la Prusse nous attaquoit. Veillons cependant. À moins de

quelque evenement facheux, ou que la revolution batave ne fut bien consolidée je ne prevois pas que l’on forme de detachement

de votre armée pour marcher sur le Rhin : d’ailleurs la force de nos armées nous doit faire esperer qu’un mouvement de ce

genre sera inutile »... Carnot estime qu’il faut s’occuper du rétablissement des places de Grave et Bois-le-Duc, mais que c’est

à Beurnonville et à Grouchy à en traiter avec le gouvernement batave… Puis il évoque les victoires de l’armée d’Italie, avec

Berthier comme chef d’état-major, à laquelle sera mêlée celle des Alpes, et qui « passe presque toute entière sous les ordres

de Bonnaparte, et à ce propos je dois dire que Kellermann se conduit d’une manière qui lui fait beaucoup d’honneur ici

[…] L’armée de l’Ocean est toujours pour Hoche seul, et comme il marche à grands pas vers son but, j’aime à prevoir qu’il

n’aura pas de successeur. Si nos généraux du Rhin sont heureux tout restera comme il est ; si l’un deux mouroit, ou etoit très

malheureux par ses fautes, si on en changeoit un en un mot on lui donneroit peut être pour successeur un de ses subordonnés,

peut être Hoche, peut etre Beurnonville »... Il termine en faisant un rapide bilan de la situation intérieure de la France, qui

« s’accomode un peu » : « les anarchistes seuls remuent toujours avec violence, mais le gouvernement qui les hait et les craint

ne les perd point de vue. Les finnances sont toujours notre côté foible, mais si nous avions la paix continentale tout cela seroit

bien vite racomodé : si nous ne l’avons point il faudra prendre son parti, et ce parti sera de tout sacrifier pour l’obtenir par des

victoires »...

291.

Marie-Joseph de LAFAYETTE

(1757-1834) général et homme politique. L.A.S., Paris 27 mai 1828, à Mme

Molère ; 3/4 page petit in-4.

500/700

Sur un épisode de la guerre de l’Indépendance grecque, l’expédition de Chios, sous le commandement du colonel

Fabvier (dont Molière était l’aide-de-camp). Il reçoit à l’instant une lettre du colonel Pisa datée du 16 mars à Napoli di Romani

[Nauplie], où il commande la place. « Il m’écrit que le c

el

Fabvier a été obligé de quitter l’isle de Scio avec perte de sa grosse

artillerie, qu’il rentre dans ses cantonnements de Methana, et que suivant toute apparence son corps est destiné à former

la garnison de Napoli à moins qu’il ne se décide à quitter le service étant aigri des intrigues de ses ennemis. Je vois dans les

journaux qu’il reste encore en Grèce. Mais en attendant que le fait s’éclaircisse, Pisa me dit que les détails de l’évacuation de Scio

me seront donnés par le brave Moliere, ce qui prouve que cette catastrophe n’a rien eu de personnellement facheux pour lui »…

Reproduit en page 89

292.

Joseph-Jérôme Lefrançois de LALANDE

(1732-1807) astronome. 2 L.A.S., 1786-1803, à Louis-Bernard

Guyton-Morveau ; demi-page in-8 de sa minuscule écriture avec adresse avec sceau aux armes sous papier, et

1 page in-8, adresse.

400/500

23 janvier 1786

. « Nous n’avions pas perdu de vue, M

d

Dupiery ni moi, le soin de votre cabinet. Vous avés été le fondateur

du sien qui s’accroît tous les jours, et elle ma chargé de vous en remercier ainsi que madame Picardet. Elle me chargeoit aussi

de faire penser M. de Buffon a votre platine ; j’appris hier en dînant chéz lui qu’il ne vous avoit envoyé qu’une livre. Je m’en

plaignis beaucoup, et il m’en donna encore deux que je vous envoie avec empressement, par la diligence. M. Camper fils me

demande si l’on pourroit se procurer à Dijon un petit apparatus chez Mique, tel que vous en avés donné la description, et qui

se porte à la poche. Votre extrait de Scheele paroîtra dans le journal de fevrier. J’en ai déjà corrigé les epreuves et je vous en

remercie pour le journal. Je porterai à l’assemblée de mercredi l’extrait des memoires de 1784. J’ai vu chez la veuve Lanel le

quart de cercle monté sur son pied, auquel il ne manque plus que la division »...

18 prairial XI (7 juin 1803)

. « Lalande fait mille complimens a monsieur Guyton et le prie de vouloir bien lui dire d’apres les

elemens de l’academie de Dijon p. 63 combien il faut de grains pour detacher de la surface du mercure une plaque d’un pouce

d’or ou de verre, lequel est-ce des deux qui exige 446 grains ? Il y a une obscurité à l’article 3555 de l’astronomie de Lalande »...

Guyton a noté à la suite la minute de sa réponse : « C’est bien de l’or qui adhere avec une force de 446 grains pour un disque

de 1 pouce de diametre. J’ai placé depuis dans cette echelle la platine qui dans les mêmes conditions, c’est-à-dire un pouce de

diametre adhere avec une force de 282 gr. et le nickel 98 »...

293.

Marsilio LANDRIANI

(1751-1815) chimiste, physicien et météorologue lombard. L.A.S., Milan 6 septembre

1783, [à Louis-Bernard Guyton-Morveau] ; 3 pages in-4.

200/300

Lettre évoquant le progrès des paratonnerres (« conducteurs électriques »). Il va envoyer à Guyton du pain à

cacheter coloré en bleu de Bergame, « et qui est extremement sensible aux acides », auquel il ajoute ses propres publications

sur la chimie et la physique ; il va lui procurer « de l’eau du monte Rotondo qu’on dit contenir du sel sedatif »... Il le prie

… /…