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91

302.

LETTRE DE SOLDAT

. L.A.S. « Bourdon », Croninburg à deux lieues de Francfort-sur-le-Main 24 messidor IV

(12 juillet 1796), à son frère ; 4 pages in-fol.

200/300

Belle relation d’un nouveau passage du Rhin, témoignant de « la valeur des Républicains, et de la stupeur des restes de

la coalition ». Pour éviter « d’en venir au mains avec un ennemi du double plus fort que lui », Jourdan prit le parti de regagner

la rive gauche du Rhin. Alors même que le passage du Rhin par une autre armée, face à Strasbourg, fit déplacer l’ennemi vers

le Haut-Rhin, Jourdan « donna ordre aux deux generaux Championnet et Bernadotte de franchir la barriere liquide, l’un à

l’isle de Neuvied et l’autre à S

t

Sebastien une lieue sous Coblentz ». Le 13 messidor, à onze heures du soir, toutes les troupes

étaient sous les armes, munies de doubles rations d’eau-de-vie ; au point du jour, quelque 500 hommes débarquèrent devant

Neuwied, accueillis par une décharge de mousqueterie, mais la ville fut rapidement prise. Les Autrichiens « avaient en cette

partie cinq mille hommes d’infanterie et trois régiments de cavalerie ; eh bien ! Nos quatre compagnies de grenadiers avec une

seule piece de canon, ont soutenu et repoussé tout cela pendant six heures qu’il a fallu pour construire le pont. À huit heures il

était achevé, et à dix toute notre division était sur la rive droite »... Avec celle du général Bernadotte, la division Championnet

poursuivit l’ennemi, prenant des prisonniers, pièces de canons et voitures de bagages, dont celles du général Frinck. Deux jours

plus tard, l’ennemi essaya de « nous tourner par notre gauche, pour nous obliger à la retraite. Le G

al

Jourdan l’avait prévu, il

ordonna une contre marche, qui les teint en suspend ; et pendant ce temps le général Kleber arriva suivi des Divisions

Lefevre

,

Grenier

et

Collaud

»... Bourdon raconte le passage à gué de la Lahn, des attaques livrées sur des camps ou villes de la rive gauche

du Rhin, l’arrivée de déserteurs du ci-devant Régiment Royal Allemand qui « avait totalement émigré au commencement

de la Révolution », la découverte du corps d’un espion chargé de porter des lettres à ce régiment, la mise hors combat des

« stipendiés de Pitt » à Camberg, etc. « Francfort ne peut resister, demain peut-être le drapeau tricolore en chassera les aigles

épouvantées ! »... Il ajoute : « Nous apprenons que le G

al

Kleber commandant la gauche de l’armée vient de faire une boucherie

des énnemis, huit cent ont été fait prisonniers, et un grand nombre tués. Nous apprenons aussi que l’armée du Rhin a obtenu

de brillants succès [...]. Si cela continue nous ne tarderons pas à fraterniser avec elle »...

303.

LETTRE DE SOLDAT

. L.A.S. par le grenadier Decaux, Estathe [Eichstätt] 27 février 1806, à son frère Decaux,

négociant « au petit Matelot » à Paris; 3 pages in-4, adresse et marques postales (petit trou de ver).

200/250

Après la bataille d’Austerlitz. Il regrette de n’avoir pu lui écrire plus tôt : « nous étions trop éloignés du Rhin. J’aurais

craint que les lettres n’arrivassent pas jusqu’en France. Je te dirai qu’après avoir quitté nos cantonnements nous allames du

côté de Vienne à la rencontre du régiment qui revenait de la bataille d’Austerlitz. Après l’avoir joint nous passames la revue

du Colonel, du Gros Major & des principaux chefs du régiment, nous revinmes avec lui du coté de la France, mais comme les

villages dans lesquels nous passions étaient toujours remplis de troupes qui revenaient de la Grande Armée, nous ne pouvions

nous loger que dans des granges et quelquefois obligés de bivaquer, pour éviter cela l’on nous fit quitter le Régiment et l’on

nous mis en cantonnement dans un petit village sur les fossés de la Prusse, et quand les troupes auront un peu débarrassé les

chemins qu’elles obstruent, je crois que nous rentrerons en France »... Il souffre de la gale, « un mal qu’il est impossible d’éviter

dans les pays où nous sommes et il ne me reste que les hôpitaux pour asile », qui sont remplis de Cosaques... « Je suis bien décidé

à ne pas rester plus longtemps dans un etat qui ne m’offre qu’un avenir malheureux et une vie dégoutante, toujours entouré

d’Allemands ou d’Italiens car ce sont des gens de ces deux nations qui composent le Régiment »...

304.

Sylvain LÉVI

(1863-1935) indologue. L.A.S., Paris 20 novembre 1933, [à Marcel Thiébaut] ; 1 page in-8 à son

adresse.

100/150

« Je continue à penser à cet article sur le Japon

Entre deux bolchévismes

dont le titre prend actuellement un air de prophétie...

Mais, depuis le triomphe d’Hitler, j’ai dû me consacrer entièrement aux réfugiés, et spécialement aux universitaires d’outre-

Rhin qui se sont spontanément tournés vers moi, comme après les pogroms de 1905 avaient fait les étudiants russes. […] À

force de vivre dans mes textes bouddhiques, j’ai fini par croire à la valeur de la maitrî et de la Karmâ, la bienveillance et la

compassion. Est-ce assez nietzschéen ? Et j’ai fini par croire qu’une vie sauvée vaut mieux qu’une découverte philologique »…

305.

Gaston, duc de LÉVIS

(1764-1830) homme politique et écrivain (Académie française). 11 manuscrits

autographes, la plupart brouillons ; 22 pages formats divers.

300/400

Opinion sur l’article 8 du projet de loi sur la presse

(concernant la morale religieuse).

Plan ou plutôt idées d’un Roman

(« probablement » épistolaire ; le personnage principal aura « encore plus de génie que d’esprit », mais un génie « sans principes »

auquel s’opposera le « genie vertueux » de l’héroïne).

Préface de la Mort d’Henry IV

(destinée à une édition de la pièce de

Gabriel Legouvé).

Portrait de ma mère

(plusieurs paragraphes supprimés).

La Conversation

(dialogue entre des savants, un

officier, un magistrat et une comtesse).

Bonaparte

(2 versions : « La valeur de Bonaparte n’avoit rien d’impetueux ; elle ne tenoit

nullement de l’ardeur ou plutôt de ce que j’éprouve », etc).

Lettre à la duc

esse

d’Orléans. Des mesures de sûreté nécessaires

,

Couplets, 20 milliers…

306.

LIVRES DE COMPTES

. 2 cahiers manuscrits, 1802-1809 et 1810-1814 ; 2 liasses in-fol. de 74 pages et 29 pages

plus 4 ff. formats divers intercalaires (petits manques et mouillures).

300/400

Livres de comptes d’un négociant de Montpellier, grand amateur de livres. L’auteur a consigné des itinéraires

et frais de voyages de lui-même ou de ses commis en France, Belgique, Hollande et Allemagne ; des comptes et des cours

de marchandises (produits méditerranéens tels qu’amandes, vins, teintures, câpres, olives, essences, fleurs, racines, huiles,

… /…