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de remercier sa traductrice « pour la peine qu’elle s’est donné pour faire connoître en France mes foibles productions »... Il

demande « si à Dijon il y a des conducteurs electriques, par qui ont eté dressés &c &c car comme la Cour m’a ordonné de

publier un mémoire raisonné sur l’utilité de ces machines afin de la persuader au Peuple, je compte de donner un catalogue des

conducteurs electriques qui ont eté dressés dans les principales villes de l’Europe car l’exemple et l’autorité peuvent beaucoup

sur l’esprit du Peuple plus que les beaux raisonnements des Physiciens »...

294.

Marsilio LANDRIANI

. L.A.S., Milan 3 juin 1784, à Louis-Bernard Guyton-Morveau, président de l’Académie

royale des sciences de Dijon ; 3 pages in-4, adresse.

300/400

Belle lettre scientifique. Il attend avec impatience le détail de son expérience aréostatique, et annonce l’envoi de son

ouvrage sur l’utilité des conducteurs électriques, ainsi que l’expédition prochaine d’eau « des

lagoni de monte Rotondo

», et des

6 volumes de la traduction du

Dictionnaire

de Macquer par Scopoli. « J’ai repeté avec succès la pretendue conversion de l’eau

en air inflammable en faisant passer l’eau d’une colipile par un gros canon de fer rempli de petits clous de fer echauffés au rouge

dans un fourneau mais je ne suis pas encore bien persuade que ce soit l’eau qui fournisse cet air. M

r

de Luc a aussi des doutes

sur cette experience. Il vient de les communiquer à son ami M

r

Le Sage de Geneve qui m’a promis de m’en faire part. Je trouve

aussi peu concluante l’experience de M

r

Pictet faite avec la viande, car comme la mouche de chair de bœuf s’est putrifiée plustot

dans l’air de phlogistique que dans les autres airs il est tres naturel qu’elle ait fourni une plus grande q

d’eau et que cette eau

se soit deposée sur le mercure. Car l’eau qui entre dans la composition de la chair de bœuf et qui n’est pas en petite quantité est

mise en liberté du moment que le tissu de la chair est decomposé par la putrefaction. Cette eau delivrée se change en vapeurs et

vaisselle sur les parois de la cloche qui renferme la chair. Si la substance renfermée dans la cloche ne contient pas de l’eau, alors

on pourroit attribuer l’eau a la decomposition de l’air de phlogistique, mais d’abord que cette substance en contient il est tres

naturel de s’attendre et de voir sur le mercure et sur les parois de la cloche des goutelettes d’eau qui ne devoient pas paroître dans

les autres cloches »... Il fait part aussi de découvertes, expériences ou travaux du chevalier Bergmann, Moscari, du marquis de

Brézé, etc. « M

r

Achard qui s’est essayé avec le public pour une machine areostatique a la façon de M

r

de Montgolfier et qui

a ouvert à cet effet une souscription, se plaint de n’avoir pu ramasser que 400 ecus tandis que sa machine lui coûté plus de 2000

ecus. Il m’ecrit qu’il va donner un traité sur la manière de mesurer ces hauteurs tant petites que grandes pour la chaleur de l’eau

bouillante avec un appareil thermometrique de son invention. M

r

Inghenouz [Ingenhousz] nous a fait des experiences sur la

matiere verte de M

r

Priestley. Il pretend que cette substance retourne frequentement et alternativement a la nature vegetale

et animale, que dans l’eau bouillie ou distillée ne se produit pas ce qui prouve qu’elle n’est pas une production spontanée mais

que c’est un developpement de quelque germe organique qui se trouve dans l’eau »...

295.

Marsilio LANDRIANI

. 3 L.A.S., Milan et Leinate près de Milan juin-décembre 1784, à Louis-Bernard Guyton-

Morveau, président de l’Académie royale des sciences de Dijon ; 6 pages in-4, adresses avec cachets de cire rouge

aux armes (qqs notes autogr. de Guyton dont un petit feuillet intercalaire).

600/800

29 juin

. Il se réjouit du succès du second voyage aérien de Guyton. « Vous m’obbligerez beaucoup si vous aurez la bonté

de m’envoyer le mémoire qui contient la description des appareils dont vous avez fait usage pour charger votre ballon. Dites

moi je vous en prie, votre ballon ou pour mieux dire votre taffetas vernis retient-il longtems l’air inflammable ? Je vous

annonce un ouvrage de M

r

Senebier sur l’air inflammable »...

20 novembre

. Scapoli a publié la suite de sa traduction du

Dictionnaire

de Macquer, et il a paru à Florence « un bon ouvrage sur la chaleur dans lequel le sisteme de M

r

Crawford est

tres bien developpé ». Il s’inquiète d’apprendre que Buffon « est devenu aveugle »...

18 décembre 1784

. Remerciements pour

la

Description de l’aréostate

qu’il a lue et relue avec plaisir et instruction. Il a décomposé à l’invitation de Priestley « l’esprit

de vin en le faisant passer en vapeur par un tube de fer serpentin echauffé au rouge et rempli des petits clous. La quantité d’air

inflammable que j’ai obtenue est prodigieuse ; c’est dommage qu’il ne soit pas aussi leger que celui des metaux pour s’en servir

dans les machines areostatiques. Neamoins je crois que si on fera passer l’esprit de vin en vapeurs par un tuyau plus long et

plus echauffé qu’il nous donnera un air plus leger de celui que j’ai tiré, et peut [être] on augmentera la legereté de cet air en le

faisant passer par une lessive fortement caustique. Cet air est beaucoup plus inflammable que l’air infl. huileux il detonne etant

melé de parties égales avec l’air comun. Sa flamme est rouge et ne noircit pas l’argent. Je n’ai pas eu le tems de examiner si en

la brulant dans un vaisseau clos il donne de l’air fixe »... Il lui enverra l’ouvrage de Carradori sur le système de Crawford, et

le sien sur les conducteurs électriques. « J’ai vu enfin le beau mémoire de M

r

La Place sur la chaleur dont je suis tres satisfait.

C’est dommage que son appareil ne soit pas en etat de nous donner les petites capacités à contenir la chaleur des differens corps.

M

r

Le Sage me mande qu’on imprime actuellement à Paris l’ouvrage de M

r

de Luc sur la chaleur et sur l’evaporation et vous

saurez déjà que M

r

Carla a publié un traité sur le meme sujet »... Il est encore question de Spallanzani, Carminati, Scopoli,

Mme Picardet...

296.

Emmanuel, comte de LAS CASES

(1766-1842) compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. L.A.S., 6 juillet

[1809 ?], à un général ; 1 page in-4 (papier filigrané

Claire à ses amis

).

400/500

Demande d’un emploi de chambellan de l’Empire [Las Cases sera l’un des 137 nommés au mois de décembre 1809]. Son

ouvrage avance et sera complet avant trois semaines. « L’opinion favorable que vous avez bien voulu en prendre me porte à

vous prier d’obtenir dans un moment favorable, que l’empereur me permette de lui en adresser un exemplaire par vos mains.

De plus je solliciterai votre amitié de saisir, cet instant s’il se presente, pour me rendre un second service. L’imperatrice qui

m’honore de quelque interest a daigné temoigner le desir de me voir attachée à sa personne en qualité de chambellan. Son desir

… /…