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14

37.

Pierre BOULEZ

. Manuscrit autographe, [

La musique concrète

] ; 13 pages in-4, avec ratures et corrections.

1 500/2 000

Brouillon d’une conférence sur la musique concrète.

« La musique concrète peut, de prime abord, paraître très suspecte. On est tenté de la rattacher immédiatement à des essais

antérieurs, expérimentations dans le domaine musical maintenant tombées en désuétude, telles que les bruitistes, futuristes,

ou même les rouleaux perforés des pleyelas. Que l’on ne s’y trompe pas ; il y a eu en effet devant les phénomènes électro-

acoustiques en général, deux réactions fort divergentes. L’étonnement d’abord devant un moyen aussi radical de transformation

– de déformation – du son : étonnement facile à subir et facile à provoquer de par le fait lui-même de l’inouï, au sens propre de

ce terme. Les procédés électro-acoustiques nous donnent en effet la possibilité de créer à bon marché de

l’inattendu

. […] Ces

expériences, donc, se révèlent à l’orée d’un monde sonore inexploré, qui se rencontre extraordinairement avec les recherches de

la musique contemporaine. Car c’est bien par là qu’une attitude plus sérieuse, ou moins naïve, peut prendre une place de plus

en plus importante dans les recherches créatrices de maintenant. Il ne faut pas penser ces moyens comme des moyens uniques

qui créeront d’une part une musique

concrète

, d’autre part une musique

ordinaire 

; tout au plus des analphabètes peuvent

songer à cette antithèse ridicule. Mais plutôt il faudrait remarquer l’extraordinaire coïncidence entre l’évolution musicale, et les

conséquences qu’elle implique, qu’elle exige, d’une part, et, d’autre part aux libérations nouvelles qu’apporte dans la réalisation

d’une pensée devenue fort complexe, une technique, un moyen d’expression qui commence juste à être aperçu dans ses futures

perspectives »… Etc.

38.

Pierre BOULEZ

. Manuscrit autographe signé « P.B. » ; 11 pages in-8.

1 500/2 000

Discussion sur le rôle du compositeur actuel. Le manuscrit, rédigé d’une petite écriture lisible à l’encre noire, comporte

quelques ratures et corrections au stylo vert ou rouge.

« À la lecture d’une telle discussion, je suis obligé de reconnaître qu’elle me paraît fort peu pragmatique. Je l’accuserais

volontiers d’abstraction, si je ne tenais compte de son côté improvisé. [...] Cette incompréhension verbale du rôle du compositeur

actuel vient d’un manque de contact avec les questions pratiques que pose actuellement l’écriture d’une partition. [...] le

malentendu vient de ce qu’on n’a pas défini avec suffisamment de précision ce qu’est la “série’”, ce que sont les possibilités

“sérielles” ; à partir de cette ellipse, chacun se laisse le loisir d’une idée à son propre usage, ce qui ne contribue pas à clarifier

le dialogue […] pour instaurer un dialogue de sourds, où le malentendu est normal et inévitable. […] Dans cette réponse, je

constate une absence totale de précision dans les mots, une abstention non moins totale dans les définitions, d’où il résulte

une confusion sans pareille dans le raisonnement. Une vague machine intellectuelle broie à vide des termes sans signification

concrète. Je suis personnellement mis en cause, peu importe ! [...] Je reste béat devant une pensée aussi survoltée. La caricature

d’un certain “humanisme” est désinvolte vis-à-vis du concret à un point que les déductions belliqueuses de Picrochole ou les

méthodes financières d’Ubu atteignent difficilement. [...] Aussi m’est-il impossible de répondre à des objections qui ne sont

pas

fondées ». Ainsi Boulez poursuit-il en donnant des définitions de la « série », « musique ponctuelle »… « La confusion

entre le déroulement d’une série – ou d’un ensemble de séries additionnées – et son (ou leur) potentiel organisateur est à la

base de toutes ces discussions effarantes d’inadéquation avec la réalité musicale. C’est précisément vers une rationalité sensible

que tend la composition actuelle »… Et après avoir rejeté le rattachement à une tradition, Boulez conclut, en s’adressant aux

« jeunes musiciens, ne vous préoccupez pas outre mesure des dilemmes qui ne s’érigent pas au cœur de votre création. Allez à

l’important : un geste efficace »...

39.

Pierre BOULEZ

. 4 tapuscrits avec corrections autographes, 1954-1963 ; 54 pages in-4.

800/1 000

Recherches maintenant

, publié le 1

er

novembre 1954 dans

La Nouvelle Revue Française

et recueilli dans

Relevés d’apprenti

(5 p., signé et corrigé). –

Le goût et la fonction

, conférence aux cours de Darmstadt en 1961, publiée en 1963 dans la revue

Tel

Quel

et recueillie dans

Points de repère

(22 p., corrigées au stylo bille vert ; plus les placards d’épreuves de

Tel Quel

, corrigés par

Paul Thévenin). –

L’Esthétique et les fétiches

, publié dans

Panorama de l’art musical contemporain

[ouvrage collectif dirigé par

Claude Samuel, Gallimard, 1962] et recueilli dans

Points de repère

(16 p., corrigées au stylo bille vert). –

Dire, jouer, chanter

,

texte d’une conférence prononcée à Bâle pour introduire un concert au cours duquel il dirigeait

Le Marteau sans maître

et le

Pierrot lunaire

, publié dans les

Cahiers Renaud-Barrault

en 1963, recueilli dans

Points de repère

(11 p., signé en tête et corrigé

par Boulez et par Paule Thévenin, plus 2 exemplaires corrigés par Paule Thévenin). – La

Postface

des

Relevés d’apprenti

(4 p.,

avec corrections et additions), plus la liste annotée par Boulez des textes retenus.

On joint un exemplaire de l’article

Moment de J.-S. Bach

(Contrepoint, 1951), corrigé par Boulez ; et un ensemble de

tapuscrits d’autres textes de Boulez :

Nécessité d’une orientation esthétique

(2 exemplaires, corrigés par Paule Thévenin, plus

un début abandonné) ;

Fluidité dans le devenir

sonore 

;

Discipline et communication

, (corrigé par Paule Thévenin) ;

Poésie –

centre et absence – musique

;

L’imaginaire chez Berlioz 

;

Docteur Faustus, Chapitre XXII

, etc. Plus l’épreuve corrigée et un

exemplaire de l’article

« Auprès et au loin »

(

Cahiers Renaud-Barrault

, 1954), et 2 tirés à part de

Son, verbe, synthèse

, extrait

de la

Revue Belge de Musicologie

(1959).

40.

Émile-Antoine BOURDELLE

(1861-1929) sculpteur. L.A.S., 19 mars 1889, à Roger Milès ; 1 page oblong in-8

(carte postale) avec adresse au verso (trace de pli).

200/250

Le critique lui ferait grand plaisir s’il pouvait venir voir son travail : « ça marche, pas mal, je suis seulement un peu en retard.

Dites je vous prie bien des choses aux Messieurs Lanta pour mon père et pour moi que le fils vienne avec vous si cela lui est

possible ; je vous dirai aussi une curieuse histoire, mais vous savez déjà que certains écrivassiers valent si peu et la plupart des

éditeurs encore moins »... Il ajoute : « Je remets ma statue aux mouleurs le 26 mars »...