24
25
les collections aristophil
germanica
180
EINSTEIN ALBERT
(1879-1955).
TAPUSCRIT signé « E » (en tête au crayon) avec quelques
annotations au crayon, [1935-1936] ; 7 pages in-4 ;
en allemand ; avec de nombreux documents joints (trous
de classeur sur la plupart des documents ; le tout sous deux
étuis demi-maroquin vert.
3 000 / 4 000 €
Dossier relatif à la publication de son article
Physik und Realität
et à sa traduction anglaise.
L’article d’Einstein a été publié dans le
Journal of the Franklin Institute,
devoted to science and the mechanic arts
, n° 221, mars 1936, pp.
349-382. La traduction anglaise a été assurée par Jean PICCARD
(1884-1963). Cet important ensemble de documents provient des
archives de Jean Piccard.
* Tapuscrit signé « E » (au crayon),
Den Deutschen Text betreffende
Fragen,
suivi de
Den Englischen Text betreffende Fragen
[Questions
concernant le texte allemand, puis le texte anglais, peu après le
2 décembre 1935]. Réponses aux questions du traducteur, pour une
recherche du mot juste, et de l’expression grammaticale correcte, tant
dans sa langue maternelle qu’en anglais, pour les deux versions de
l’article. La première série est lettrée « D » (
Deutsch
), la seconde « E »
(
English
) ; les lettres sont suivies d’un chiffre (1 à 29 pour l’allemand,
1 à 28 pour l’anglais, plus quelques ajouts avec lettres minuscules) et
de la page de la copie de référence. Quelques annotations d’Einstein
au crayon. Ajouts de virgules pour clarifier la pensée ; suppression
d’un mot pour éviter une répétition ; interrogation sur la forme d’une
abréviation ; propositions de formulation, etc.
181
EINSTEIN ALBERT
(1879-1955).
L.S. « A. Einstein »,
Princeton, New Jersey
12 avril 1945,
au Dr. Gabriel SEGALL, à Los Angeles ; ¾ page in-4 à son
en-tête (cachet sec) ; en allemand.
2 000 / 2 500 €
Il a eu exactement la même impression que lui, du professeur ROTH.
C’est à peine imaginable que parmi leur intelligentsia juive, pareille
médiocrité réussisse (« Ich hätte es kaum gedacht, dass in unserer
jüdischen Intelligentsia solche Mediocritäten Erfolg haben können »).
Einstein s’est moqué de Roth au cours de sa visite, sans qu’il s’en
aperçoive. En général, le niveau dans leur université est, Dieu merci,
bien supérieur. Au cours de sa visite, il a commencé à se demander
si l’établissement d’une patrie sûre – à supposer que ceux qui ont
survécu, puissent jamais le réaliser – ne produirait pas un terrain fertile
au philistinisme comparable à celui dont ils sont si souvent témoins,
dans l’atmosphère des goyim en sécurité… (« Bei dem Besuch ist der
Zweifel in mir aufgetaucht, ob die “gesicherte Heimstätte” wenn der
übrig bleibende Rest von uns je eine solche erlangen könnte – nicht
eine ähnliche Brutstätte von Philistertum erzeugen würde, wie wir
das in der Atmosphere der gesicherten Gojim so oft vor die Augen
bekommen. »)
182
EINSTEIN ALBERT
(1879-1955).
L.S. « A. Einstein »,
Princeton, New Jersey
7 mai 1945,
à Gertrud WARSCHAUER ; 1 page in-4 dactylographiée,
à son en-tête (cachet sec) ; en allemand.
2 000 / 2 500 €
Lettre écrite le jour même de la capitulation nazie.
Sa bonne lettre l’a rendu très heureux, et il la remercie cordialement
du livre de Samuel BUTLER, certainement intéressant, qui lui est
parvenu en bon état. Il ne le connaissait pas et il a hâte de le lire.
Il est heureux qu’elle n’entende plus le bruit des avions, seulement
des orgues auxquelles elle les a comparés. Cependant les Allemands
ont reçu la monnaie de leur pièce, quoique pas assez, et de loin.
S’il était pieux, il prierait pour que les « Nations alliées » s’entendent,
plus ou moins, dans les prochaines années au moins, mais il ne sait
si même le Dieu des pieux peut être conçu comme suffisamment
tout-puissant pour accomplir cela…
« Ich bin froh, dass Sie das Sausen der Flugzeuge nicht nehr hören
müssen und nur die Orgeln übrig geblieben sind, mit denen Sie sie
verglichen haben. Die Deutschen haben ja unterdessen ein schönes
Stück von ihrer Lektion bekommen, wenn auch noch lange nicht genug.
Wenn ich fromm wäre, würde ich beten, dass die “Allied Nations”
wenigstens in den nächsten Jahren sich glimpflich vertragen möchten,
weiss aber nicht, ob selbst der Gott der Frommen allmächtig genug
vorgestellt werden kann, um dies zuwege zu bringen. »
* TAPUSCRIT de travail de la traduction, avec additions et corrections
autographes de Piccard, [mi-novembre 1935] ; 49 pages in-4 ; en anglais.
Il porte le titre provisoire :
General Considerations on the Methode of
Science.
Des difficultés sont signalées, tapées sur ruban rouge ; des
blancs sont complétés à la main ; nombreuses corrections (certaines
semblent être de la main d’Einstein) et quelques variantes.
* Correspondance entre Piccard et Einstein. 6 copies carbones de
lettres en allemand de Piccard, 1935-1938, dont notamment une longue
lettre d’envoi de la copie allemande et sa traduction (18 novembre
1935), et l’envoi de questions (2 décembre 1935). Plus un échange en
anglais : texte dactylographié d’un télégramme de Piccard demandant
à Einstein un rendez-vous urgent pour lui soumettre les dernières
épreuves d’imprimerie, corrigées, [vers la mi-février 1936]. Billet a.s.
d’EINSTEIN (2 lignes au crayon) : « Expect you tomorrow ten o’clock
Fine Hall » [siège du département de mathématiques à l’Université
Princeton], avec réponse au dos (impossible).
* Correspondance en anglais entre Piccard et Alfred RIGLING, éditeur
adjoint du
Franklin Journal
: 5 L.S. de Rigling et copies carbones de
5 L.S. de Piccard, janvier-février 1936 : envoi et accusé de réception
d’épreuves, mention d’un rendez-vous de Piccard avec Einstein,
explications concernant des anomalies dans le texte allemand (Einstein
emploie une sténo-dactylographe allemande dont l’allemand est
corrompu par l’anglais), conservation de la copie allemande dans les
archives du
Journal
… Plus la copie d’une note de frais du traducteur,
17 mars 1936, adressée au Franklin Institute.
* Épreuve mise en pages de l’article en allemand (34 pages in-4),
double à l’usage personnel du traducteur, avec quelques corrections.