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les collections aristophil

germanica

198

HAYDN JOSEPH

(1732-1809).

LA.S. « Josephus Haydn mppria », Estoras [Esterháza

(Hongrie)] 15 juillet 1783, à Charles-Georges BOYER,

« au Magazin de musique » à Paris ; 2 pages in-4, adresse

avec marques postales et cachet de cire rouge ; en allemand.

25 000 / 30 000 €

Importante lettre sur la vente de trois Symphonies.

[La lettre est adressée à l’éditeur de musique parisien Charles-Georges

Boyer, qui commençait son activité, avait demandé à Haydn des

œuvres inédites en exclusivité. C’est la première lettre connue de

Haydn à un éditeur étranger : il s’y montre un homme d’affaires avisé,

prenant divers prétextes pour ne pas signer un contrat qui le lierait,

mais proposant de vendre à Boyer ses trois récentes Symphonies

(n

os

76, 77, et 78), écrites en 1782 pour l’Angleterre, en l’assurant qu’elles

se vendront très bien !]

Il a bien reçu la lettre de Boyer, mais doute de pouvoir satisfaire

sa demande. Son contrat avec son Prince [Esterhazy] lui interdit

d’envoyer à l’étranger ses propres manuscrits, car il les garde pour

lui-même. Haydn pourrait certes réaliser 2 partitions de chaque

œuvre, mais il n’en a pas le temps, et ne voit d’ailleurs pourquoi il le

ferait ; quand un morceau est copié proprement et correctement, il

peut être donné plus rapidement à la gravure. 2° On peut avoir foi en

sa parole, plutôt que dans un morceau de papier. Il a composé l’an

dernier 3 symphonies superbes, magnifiques et sans aucun doute

trop longues, pour 2 violons, alto, basse, 2 cors, 2 hautbois, 1 flûte,

1 basson, mais toutes très faciles et pas trop concertantes, pour

ces messieurs les Anglais. Il avait l’intention de les porter là-bas et

de les produire lui-même ; mais une certaine circonstance a fait

obstacle à ce projet, et il est donc prêt à céder ces 3 Symphonies.

Personne ne les a pour l’instant ; que Boyer indique donc à Haydn

ce qu’il lui en offrir, car, dans sa situation, il ne livrera ses œuvres

qu’à la personne qui paiera le mieux. Cela dit, il assure Boyer que ces

3 Symphonies seront pour lui un départ formidable… Il attend sa réponse.

« Hoch, und wohl gebohrner Insonders Hoch zu verEhrender Herr!

Dero werthes v. 2

tn

Juny hab ich erst gestern bey meiner zurückreise

erhalten, und daraus dero Verlangen mit vielen Vergnügen durch

lesen: ob ich Sie aber hierinfals werde contentiren könen, zweifle ich

aus folgenden Ursachen, erstens darf ich keine von meinen eigenen

handschriften vermög Contracts so ich mit meinen Fürsten machte,

ausser land schücken, weil er dieselbe selbst auf behält, ich könte zwar

ein Stück 2 mahl in die Partitur sezen, dazu aber wird mir die zeit zu

kurtz, und finde auch keine hinlängliche ursach dazu, den wan ein Stück

sauber und Correct abgeschrieben ist, so ist es deste geschwinder

dem Stich unterworfen. 2

tns

muß man meiner rechtschaffenheit, und

nicht dem Papier glauben beymessen: ich verfaste voriges Jahr 3

schöne, prächtige und nicht gar zu lange Sinfonien bestehend in 2

Violin, Viola, Basso, 2 Corni, 2 oboe, 1 flauten, und 1 Fagott, aber

alles sehr leicht, und nicht vil concertirend, für die Herrn Engländer,

welche ich selbst überbringen, und alldort produciren wolte – da

aber ein einziger Umstand solches verhinderte, so bin ich bereit

diese 3 Sinfonien hindan zu geben. NB : Sie sind noch in keiner hand :

Sie werden demnach die güte haben, mir ehestens zu berichten, was

Sie mir dafür zu bezahlen im stande sind. Das will sagen, wie hoch

Sie sich einlassen können, dan meine sach ist dermahlen, wie für

jederzeit diejenige, wer mich am besten bezahlt, soll meine arbeithen

erhalten ; hingegen versichere ich Sie, dass Sie mit diesen 3 Sinfonien

einen gewaltigen Abgang haben werden »...

Gesammelte Briefe und Aufzeichnungen

(H.C. Robbins-Landon,

D. Bartha éd. ; Bärenreiter, 1965), n° 56, p. 129 (

incomplète

de la 2

e

page).