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HUYSMANS (Joris-Karl).
1848-1907. Ecrivain.
Correspondance dont à Jules Bois. 1875-1903.
14 l.a.s. ou c.a.s. avec
2 env., 1 photo. (tirage argentique) et 4 lettres, montées sur onglet
ou à claire-voie, relié demi-maroquin bordeaux à coins, titre doré sur
le dos lisse, tête dorée, sous étui de même (reliure moderne).
1875 : Huysmans adresse à son correspondant un « hymne »
en
l’honneur de Théodore de Banville. Lys extasiés, fleurs sanglantes,
faintises et câlineries de cruelles princesses, beauté fastueuse de la
blonde cypris, exploits de l’Archerot Amour (…), triomphe glorieux du
poëte Gringore, ta muse les a tous exaltés en des strophes magiques,
invincible charmeur, Banville ! (…).
1885. A Bartholomé : à propos de
sa santé, Huysmans va consulter un homéopathe près de chez lui. A
Jules Bois : 1888. Remerciements pour un article paru dans la Revue
moderne, que lui a apporté Guiches ;
Merci de cet article, le seul artiste
fait sur ce livre, petit hors d’œuvre de dîners plus fins, au moins à 22
sous, vins d’imprimerie compris. Je retiens le cri de Champfleury à la
Société des Gens de Lettres ; et si le marquis de Sade se présentait !
Il serait peut-être temps d’exécuter cette vieille nourrice sèche du
réalisme, tourné au Prudhomme le plus bête. Dire que cet imbécile a
été de l’avant, ça m’épouvante, sérieusement (…).
Huysmans se plaint
du découpage de ses articles ;
Il m’est impossible de découper comme
une galette mon bal de l’Europe. La réduction ficherait tout par terre et
c’est peu désirable pour la revue et pour moi.
Votre numéro me parait en effet, terriblement chargé, bourré jusqu’à la
gueule. Ne le faisons pas éclater (…).
Il a vu Zola hier qui a le dernier
numéro de la revue mais avec des manques de pages. 1895.
Je suis
rentré, après un voyage des plus maladifs mais enfin, cahin-caha, j’ai
vu Bourges, Tours et Poitiers (…).
Il montrera à son correspondant des
photos de la magnifique cathédrale de Bourges. 1897. Annonçant son
départ pour la Belgique, à propos de Jean-René Derré et d’un confrère :
Il est charmant ; il n’ya qu’un malheur, c’est qu’il ne veut pas se contenter
des formules et désire y ajouter des phrases de son crû, qu’il faut
effacer, hélas ! et il en souffre un peu (…).
1898, recommandant une
monographie sur la cathédrale de Chartres. 1903. A propos d’un livre
« Rédemption » ;
(…) Etant admis le côté de Don Quichottisme, comme
vous le qualifiez vous-même, de votre vieux garçon, le livre est très
prenant, plein de trouvailles, de détails humains et de scènes exquises
(…).
Il critique cependant son esprit catholique ;
on ne convertit des
gens par des discours et des promenades voire même des voyages en
Suisse ou à la mer, mais bien par des exemples (…).
Remerciements
pour l’envoi de la brochure de Dom Renaudin.
Vous savez que tout ce
qui touche la Vierge et ce travail est très précieux, car il comble un trou
dans la série des publications mariales (…). Etc.
Joint :
4 correspondances adressées à Huysmans dont de René Allard,
et une note de l’abbé Mugnier.
2 000 / 3 000 €
rendra donc pas à New-York avant de rejoindre sa villa à Cuba :
Very
good R.A.F. doctor told me I could live a month if I kept my mind on it.
Could live 2 years if I made it a carrer. We figure to beat him ten. But
lost so much blood, internal, that must pare myself and so will skip NY
and come straigh homme (…). The objectives now are Paris, Madrid,
Santiago de Compostello, and the Finca and Black Dog.
500 / 700 €
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HUYSMANS (Joris Karl).
1848-1907. Ecrivain.
L.A.S. (à Lucien Descaves). Ligugé, 10 novembre 1900.
4 pp.
bi-feuillet in-12.
Belle lettre de Huysmans évoquant son ami le peintre Léon Leclaire,
la société littéraire des frères Goncourt, l’écrivain ésotérique Jules
Bois en Asie mineure
– (…) Qui diable peut lui payer le voyage ? Il est
vrai qu’il est prêtre d’une vague religion et comme tous les prêtres, il
doit y avoir des dévotes qui emmènent leur curé en voyage. Les feux
du Culte ! (…) –
Après avoir parlé d’un échantillon de vin envoyé par
Leclaire, Huysmans discute longuement du choix des reliures pour sa
bibliothèque ;
(…) L’affaire des basanes pleines va toute seule. Mais
je crois que pour les autres livres, étant donné qu’aucun papier ne
s’assortirait à la couleur de ces peaux si on les faisait en ½ reliure, mieux
vaudrait de simples bradels, ce serait et moins cher et mieux. N’est-ce
pas votre avis ? En fait de couleurs de toiles bradels, nous sommes
serrés entre 3 nuances – je ne lui en connais pas d’autres – rouge, vert
et bru La Vallière. La variété ne se peut faire qu’avec des papiers assez
bizarres qu’il assortit à la toile (…). Il pleut à torrents (…). Ça n’est pas
mauvais pour travailler, mais c’est embêtant quand il faut mettre les
pieds dehors (…). Je ne cesserai d’admirer l’affaire Goncourt. Ce que
vous me dites est dans la norme. Aucun des intéressés ne saura rien,
c’est vraiment bien ! (…).
Il termine sa lettre à propos d’une « bisbille »
entre le curé et les moines de l’abbaye de Ligugé –
(…) La bisbille
entre le curé et le cloître n’a pas été sans saveur –
; à propos du Père
Besse, du prêtre et poète Louis Le Cardonnel et de son hagiographie
sur Sainte Lydwine, etc.
400 / 500 €
259
ENSOR (James).
1860-1949.
Peintre et graveur belge.
L.A.S. à Ernst Sonderegger. Frette sur Seine, 12 mai 1932.
4 pp.
bi-feuillet in-8.
Intéressante discussion sur le marché de l’Art et le travail de ses
œuvres.
La mort de Franck mon grand ami et défenseur m’a accablé.
Remi d’une longue crise de silence et ravigoté par quelques rayons de
soleil de la mer, je vous donne mes signes de vie. Vous me pardonnez
mon silence parce que j’ai travaillé sans trêve. Je ne suis pas touché
par la soi-disante crise mais un marchand de tableaux de Bruxelles
a eu la bizarre idée de lancer sur le marché une grande quantité
d’œuvres surréalistes et autres. Résultat : prix inférieur évidemment,
mais la « bonne peinture » n’a pas beaucoup souffert (…). J’apprends
qu’on aurait payé 80,000 frs l’un de mes intérieurs anciens et 43,000
une petite toile fleurs vendue en Hollande et je n’ai pas mal vendu
dernièrement à l’atelier certaines petites peintures récentes. Excusez
moi, chez ami, je n’aime pas parler de vente. Je travaille à un « intérieur »
touffu chargé de belles couleurs, j’ai peint « une nuit sur Walpurgis »,
des coquilles, un « Christ agonisant » drapé de rouges prononcés
et de blancs succulents (…).
Il a reçu des invitations pour exposer à
Hambourg en automne ; mais il craint les voyages ;
Je crois encore la
mer d’Ostende suffit largement à mes besoins picturaux. Elle est belle
incommensurablement et Elle est femme et indiscrète. Elle me dit tout
et c’est toujours du bien (…). Etc.
200 / 400 €
260
FLAHAULT (Charles de).
1785-1870. Général aide de camp de
l’Empereur, diplomate.
L.A.S. à M. de Joly. (Paris), ce 16 novembre.
2 pp. bi-feuillet in-12 ;
joint son enveloppe.
Il lui adresse copie de la lettre du prince archichancelier et demande en
l’occurrence de faire les démarches nécessaires pour son titre de baron,
avant de donner quelques précisions :
(…) On m’y fait naitre dans le
mois d’août et je suis du mois d’avril 1785. Ensuite, mon nom est écrit
Flahaut et il s’écrit Flahault. Je vous serai obligé de faire rectifier cela.
150 / 200 €
261
HEMINGWAY (Ernest).
1899-1961. Ecrivain journaliste.
L.A.S. « Papa » à Leonard Lyons. Venise, Palace Hôtel, 8 avril 1954.
2 ff. in-4, enveloppe jointe ; en anglais.
Après le grave accident d’avion auquel lui et sa femme Mary ont
survécu lors d’un safari en Ouganda ; Hemingway en convalescence
à Venise, donne de leurs nouvelles à son ami de longue date, le
journaliste newyorkais Léonard
dit
Lenny Lyons.
Il détaille toutes
les blessures et traumatismes qu’ils ont subi, Mary qui a été blessé
va bien désormais. Lui a été touché à l’œil et à l’oreilles gauches, au
rein droit, au foie, aux intestins et au sphincter ;
(…) I couldn’t shit for
22 days.
Mais abrégeant le récit de ces atrocités, il conclut :
tell the
boys nothing is bad if you say to it go fuck yourself. Sure I could have
used you to joke with Henry, you get very fond of your friends when
you are up shit creek (…).
Il lui fait encore le récit de l’incendie dont
il a été victime, peu après, lors d’un feu de brousse dans le camp où
il se trouvait au sud du Kenya, et de ses brûlures. Il parle à nouveau
de Mary qui est actuellement dans un désir d’achats de montres
compulsif, et de leurs projets pour les prochains mois ; ils vont quitter
Venise, aller à Paris, puis en Espagne pour se remettre vraiment en
forme. Un médecin de la Royal Air Force qui l’a ausculté lui a fortement
recommandé de se ménager après avoir perdu tant de sang ; il ne se
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