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CELINE (Louis-Ferdinand Destouches

dit

).

1894-1961. Ecrivain.

L.A.S. au Docteur Walter Strauss. (Paris), 98 Rue Lepic, (1938).

3 pp.

in-4, trous de classeur.

Magnifique lettre évoquant l’antisémitisme de Céline,

adressée

au Docteur Strauss qu’il avait rencontré à Genève en 1925 alors qu’il

travaillait au service d’hygiène de la Société des Nations.

Voici un

revenant ! Vous tombez hélas ! bien extraord[inaire]ment ! Je viens

de publier un livre abominablement antisémite. Je vous l’envoie. Je

suis ici l’ennemi n°1 des Juifs. Je vous passe les détails !

Tout ceci

est fort banal. Certainement j’aurais très grand plaisir à vous revoir. Les

relations individuelles n’ont pas grand-chose à faire avec les livres !

Je sais combien vous êtes dévoué à l’œuvre palestinienne, la seule

supportable de la part des Juifs à l’heure actuelle. Mais il me semble

que là aussi vous éprouvez q[uelques] déconvenues ?

Céline espère

discuter avec le docteur, demandant de lui faire signe dès son arrivée,

avant d’ajouter :

La persécution aryenne existe aussi. J’ai été chassé,

et dans quelles conditions infâmes ! de mon emploi en dispensaire

de Clichy où j’étais médecin depuis 12 ans à la suite de mon livre. Le

directeur est un juif lituanien - naturalisé depuis 10 ans – Ichok, d’Izok,

Izaak - et 12 médecins juifs… immédiate[ment] installés. Il y a en France

vous le voyez un nazisme à l’envers (…).

Publiée par Godard & Louis, à la Pléïade,

Choix de lettres (…)

,

pp. 546.

1 000 / 1 500 €

242

BRILLAT-SAVARIN (Jean-Anthelme).

1755-1826. Magistrat,

fameux gastronome.

2 L.A.S. et 3 B.A. à son cher Pagès. S.l.n.d. (1807).

2 pp. sur

bi-feuillet in-4 et 3 pp. in-12 ; adresses au verso ; traces de

moisissure sur une des lettres

Août 1807 :

Nous avons au Belley un imprimeur qui se propose d’écrire

un journal dont l’utilité principale, comme vous le devinez bien, sera de

contenir les affiches ordonnées par le code de procédure civile (…).

Il propose d’adresser un exemplaire au ministre de la police pour en

obtenir l’autorisation d’impression. Dans une autre lettre, Brillat-Savarin

regrette de ne pas lui avoir donné « sa bénédiction » avant son départ ;

(…) Vous étiez décampé quand j’ai été vous voir (…).

Il lui recommande

son receveur à Belley,

cet électeur est mon ambassadeur extraordinaire

(…),

s’il a besoin d’un service. Joint 3 billets d’invitation :

Je prie l’ami

Pagès à dîner demain jeudi (…). Brillat-Savarin prie l’ami Pagès de

manger chez lui demain (…).

300 / 400 €

243

BRILLAT-SAVARIN (Jean-Anthelme).

1755-1826.

Magistrat, fameux gastronome.

Manuscrit aut. signé. S.l.n.d. (février 1812).

1 pp. ½ in-4,

ratures et correction.

Procès-verbal burlesque, rédigé et versifié par Brillat-Savarin à l’occasion

du Carnaval ; en qualité de conseiller à la Cour de Cassation, il dresse

la liste des magistrats absents au Conseil des requêtes le 11 février

1812, jour de Mardi-gras.

Moi, grand excitateur, remplissant cette place

Près la suprême cour qui rejette ou qui casse,

Déclare que faisant les perquisitions

Qui, pour le bien public sont dans mes fonctions,

Je suis allé d’abord vers Messieurs des Requêttes (…)

Après, j’ai visité la section civile,

Mais là je n’ay trouvé qu’une salle inutile

Le feu mort, l’âtre froid, les conseillers perdus,

Des livres, des dossiers sans ordre répandus ;

Et voulant en ce cas faire le nécessaire,

J’ai d’abord fait l’appel : le comte de Muraire…..

Personne ne répond : le Second Président….

Même silence encor, et je le porte absent.

Cochard, Legrand, Rousseau, Pajon et Delacoste,

Duperon, Périquet ont déserté le poste (…).

Le parquet, le greffier, la section entière,

Se permet aujourd’hui l’école buissonnière.

(…).

350 / 450 €

244

CARTIER-BRESSON (Henri).

1908-2004. Photographe.

L.A.S. à John. (…) Sir William Reid Dick,, 1er mars.

1 pp. in-8 oblong.

(…) Je n’ai fait que traverser Londres à plusieurs reprises ou y passer

quelques heures depuis que je t’ai vu. Je suis en Angleterre jusqu’au

8. Mais je pars pour un aérodrome dimanche jusqu’à lundi après-midi

(…).

Il demande de lui téléphoner mardi matin avant 9h car il sera sorti

pour toute la journée ; il se réjouit de le revoir bientôt.

200 / 300 €

245

CELINE (Louis-Ferdinand Destouches

dit

).

1894-1961. Ecrivain.

L.A.S. à Karen-Marie Jensen. Paris (98 Rue Lepic, février 1936).

3 pp. in-4.

Intéressante lettre à son amie danoise, évoquant son prochain roman

Mort à Crédit

qui paraitra en mai 1936.

Celine est très malade

(…) Je

me traine et je souffre beaucoup. Je viens de rentrer à Paris. Je peux

à peine travailler. C’est la vie ! Pour cela je ne vous écrivais pas. J’ai

beaucoup de chagrin en plus. Il n’est pas drôle d’être malade et seul

(…).

Gen Paul vient le visiter ; ne pouvant plus aller au dispensaire,

il est soigné par Gozlan.

Je travaille quand même comme je peux à

mon livre. Je voudrais bien tout de même le finir. Je me suis crevé à

le faire.

Je ne quitte pas Montmartre je ne déménage pas. Ainsi, vous

pouvez laisser votre malle autant que vous voudrez (…).

Il est heureux

qu’elle soit

en si bonne forme et dans une si bonne formule de succès.

Celine recommande « Bill » qui souhaiterait danser avec elle, etc.

600 / 800 €

246

CELINE (Louis-Ferdinand Destouches

dit

).

1894-1961. Ecrivain.

L.A.S. à son cher et généreux Altman. (Paris), 99 rue Lepic, s.d.

(début 1937).

1 pp. ½ in-4 ; plis marqués avec fentes restaurées,

traces du papier collant.

Au journaliste Georges Altman qui vient de faire paraitre un article

dans le journal

La Lumière,

à propos de

Mea Culpa,

pamphlet contre

le communisme écrit par Céline à son retour d’un voyage en U.R.S.S.

(…) Si le monde était à ta mesure, tout serait sauf ! Mais hélas quel

chemin ! Te voici dont à La Lumière ! Il n’est rien à dire de ton article il

est parfait ! Toute modestie à part hélas ! Pauvre destinée que la nôtre

sur la route des étoiles ! Embûches, mirages, nuages, gouffres ! néant.

C’est trop pour nous. Et cependant vieillir. On la le temps de vieillir.

C’est presque tout. (…).

Il l’invite à venir déjeuner lundi prochain.

Tu

me feras tout à fait plaisir (…).

700 / 800 €

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98