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BERNARDIN de SAINT-PIERRE (Jacques-Henri).

1737-1814.

Ecrivain.

L.A.S. à Madame Bernardin de Saint-Pierre,

à Eragny sur Oise. Paris,

1er juin 1807.

2 pp. ½ bi-feuillet in-12, adresse au verso, marque postale ; billet

attaché de Alph. de Fontvanne sur la provenance de cette lettre.

Lettre intime de l’écrivain donnant des nouvelles à sa femme

Désirée.

Mon cher Ange, tu me fais participer à tes plaisirs innocents

et à ceux de notre famille. Il est juste que tu es part aux miens (…).

M.

Rigault l’ayant invité à la bénédiction de son mariage, il a donc assisté

à la messe et à la bénédiction à Saint-Sulpice et de là, ils m’ont amené

dîner au point du jour près le jardin des plantes. Nous étions quinze qui

composaient les 2 familles (…) Les deux conjoints de la fête répétant

souvent que tu étais la cause de leur bonheur (…). J’en suis parti qu’à la

nuit, reconduit deux ou trois boulevards par une partie de la compagnie,

j’ai parcouru ensuitte toute cette belle enceinte sous des arbres et sur

la terre, dans un clair obscur délicieux jusqu’aux Invalides (…). Après

plusieurs commissions, il lui fait part de son travail,

occupé à retoucher

quelques notes d’articles du préambule de ma Chaumière indienne

et j’y ai suppléé par des éclaircissements sur les glaces flottantes. Ils

auront au moins le mérite de la nouveauté (…).

Il a vu une jolie pièce

de vaudeville,

Les Pages du duc de Vendôme ; ce sont pour la pluspart

des filles charmantes habillées en garçons, mais je te trouve encore

plus aimable (…). Pour toi, tu m’auras en entier (…). Embrasse notre

charmante Virgine, notre joyeux petit Paul et ton excellente mère (…).

300 / 500 €

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BOSSUET (Jacques-Bénigne).

1627-1704. Célèbre prédicateur,

précepteur du Dauphin.

L.A.S. « J. Benigne év. de Meaux » à M. Tronson. A Paris, vendredi.

1 pp. bi-feuillet in-12, adresse au verso, cachet de cire rouge. Joint

son portrait gravé.

En pleine querelle du quiétisme, Bossuet invite l’abbé Louis Tronson,

supérieur de Saint-Sulpice, à venir dîner en sa compagnie et avec

Louis-Antoine de Noailles, évêque de Châlons.

Nous vous demandons

(…) demain samedi à disné, M. de Chaalons et moy, et nous espérons

mettre fin à ce qui est à faire entre nous. Je suis, Monsieur, avec toute

les vénérations et la confiance possible très parfaitement à vous (…).

300 / 400 €

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BONAPARTE (Eugène-Louis-Napoléon

dit

le Prince Impérial).

1856-1879. Fils de Louis-Napoléon III.

L.A.S. « Napoléon » à Piétri. Camden Place, Chislehurst, 25 mars

1873.

1 pp. bi-feuillet in-8 sur papier de deuil, adresse en coin.

Emouvante lettre du Prince Impérial qui venait de fêter ses 17 ans,

deux mois après la mort de son père, l’Empereur Napoléon III.

Votre dévouement, cher Monsieur Piétri, ne laisse jamais passer un

anniversaire sans s’associer, par des souhaits affectueux aux regrets ou

aux espérances qu’il réveille dans des cœurs fidèles comme le vôtre.

J’accepte avec plaisir l’heureux augure que votre lettre m’apporte,

comme une consolation après des jours si tristes (…).

300 / 400 €

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BOULANGER (Georges).

1837-1891. Général, homme politique.

L.S. Paris, 17 avril 1888.

2 pp. bi-feuillet in-8.

Envisageant de publier une histoire militaire illustré, le général demande

à son correspondant de lui trouver

des anecdotes de toutes sortes

sur des événements vus et rentrant plus particulièrement dans le

cadre de l’Histoire de la Guerre de 1870. Il me faudrait des récits

scrupuleusement exacts, pouvant servir de point de départ à des

parallèles, à des conclusions, à des enseignements, à des exemples

(…). Aussi ne t’inquiète pas du style. Ne t’attache qu’au fond même,

qu’à la leçon qui s’en dégage, en un mot à la morale de l’incident ou

de l’événement (…).

Etc.

100 / 200 €

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BRETON (André).

1896-1966. Ecrivain surréaliste.

L.A.S. à M. et Mme Bonniot [Mallarmé]. (Nantes), samedi 30

décembre 1916.

2 pp. in-8, joint son enveloppe.

Rare lettre du jeune écrivain, pendant la Grande Guerre, envoyé à

Nantes comme infirmier militaire.

Votre lettre est venue me toucher

à la veille de l’offensive de Verdun, quand j’ignorais encore sous le

bombardement le hideux refuge des caves. Elle est venue répandre

une lumière très douce sur la paille de mon cantonnement, et j’ai souri

du paradoxe. Les souvenirs que vous voulez bien évoquer me causent

encore une émotion délicieuse (…). Les quelques soirs passés près de

vous revivront inséparablement de ma vingtième année (…). Je suis

tourmenté de l’insuffisance de mon style à rendre quelques sentiments

profonds. Comme le Rimbaud de certain jour, il me semble parfois

que je ne sais plus parler (…). Après quelques jours d’action atroce,

à cinq cents mètres des lignes, il m’advint naturellement de porter le

brancard (…). C’est un village triste au nom pimpant (…).

Il vient de

remanier son poème

Décembre

qu’il compte proposer à une revue

cubiste ; prochainement en permission, il se fait une fête de relire

Un

coup de dés,

etc.

400 / 600 €

237

BRETON (André).

1896-1966. Ecrivain surréaliste. Poème aut.

signé «

L’insinuant

».

1918.

1 pp. in-8.

Poème de 4 strophes de Breton qui signe « Paul Valéry », texte qui

sera édité dans le recueil

Charmes

en 1920.

O courbes, méandre,

Secrets du menteur,

Est-il art plus tendre

Que cette lenteur ?

Je sais où je vais.

Je t’y veux conduire.

Mon dessein mauvais

N’est pas de te nuire.

(…).

400 / 600 €

238

BRETON (André).

1896-1966. Ecrivain surréaliste. Poème aut.

signé

« Forêt Noire ».

1919.

1 pp. in-8.

Poème de jeunesse «

Forêt noire (…) Rimbaud parle

», sous

forme d’écriture automatique, qui sera publié dans

Mont de Piété

édité en 1919.

Out

Tendre capsule

Etc melon

Madame de Saint Gobain trouve

le temps long seule

Une côtelette se fane

(… …)

L’auteur de l’Auberge de l’Ange-gardien

L’an dernier est tout-de-même mort

A propos

De Tubingue à ma rencontre

Se portent les jeunes Kepler Hegel

Et le bon camarade

(…).

400 / 500 €

239

BRETON (André).

1896-1966. Ecrivain surréaliste. Poème aut.

signé

« Pour Lafcadio ».

S.l.n.d. (1919).

1 pp. in-12 sur papier bleu.

Poème de Breton rendant hommage

à Gide à travers le personnage principal de son roman

Les Caves

du Vatican

;

le poème sera publié dans Mont de piété

édité en 1919.

(…)

Des Combattants

Qu’importe, mes vers, le lent train

L’entrain ?

Mieux vaut laisser dire

Qu’André Breton

Receveur de Contributions indirectes

S’adonne au collage

En attendant la retraite.

400 / 600 €

240

BRETON (André).

1896-1966. Ecrivain surréaliste.

L.A.S. Paris, 29 mai 1929.

1 pp. ½ bi-feuillet in-12.

Breton remercie son correspondant d’avoir répondu si vite à son appel ;

(…) Je reçois à l’instant le chèque de 13525 francs que vous avez bien

voulu me faire adresser d’Amsterdam. Je vous prie encore d’excuser

ma démarche et j’espère que vous voudrez bien ne pas trop m’accuser

d’importunité (…).

350 / 450 €

241

BRETON (André).

1896-1966. Ecrivain surréaliste.

L.A.S. (à René Gaffé). Le Pouldu, 11 juillet 1929.

1 pp. in-4, en-tête

du Grand Hôtel Pouzoullic.

Lettre de Breton évoquant les attaques dont il était l’objet parmi les

surréalistes ; il remercie le mécène et collectionneur belge René

Gaffé, d’avoir pris son parti.

Je vous suis extrêmement reconnaissant

d’avoir songer à rédiger dans les termes que je sais une lettre qui vous

était demandée contre moi et dont on n’a de la sorte, pu faire l’usage

ignoble qu’on voulait (…). Diverses circonstances m’ont empêché de

me rendre dernièrement à Bruxelles où je remets depuis si longtemps

le plaisir de vous rencontrer (…).

300 / 400 €

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