253
COCTEAU (Jean).
1889-1963. Ecrivain,
poète, artiste.
L.A.S. avec dessin à Georges Hugnet.
S.l., 23 octobre 1954
.
1 pp. in-4 ; joint une
enveloppe de Cocteau adressé à Georges
Hugnet, cachet de la poste du 26 décembre
1953.
Belle lettre illustrée d’une tête rappelant
la Belle et la Bête.
(…) Toujours entre deux
chaises. Ni malade, ni bien portant. Voilà mon
triste sort. Mais le cœur ne se porte pas mal
dans le sens symbolique (et véritable) du
terme (… …).
500 / 700 €
254
COCTEAU (Jean).
1889-1963. Ecrivain,
poète, artiste.
Manuscrit autographe « La vraie vitesse ».
s.d.
1 pp. in-4.
La vitesse est en soi immobile. La vitesse
véritable n’est pas celle qui nous porte d’un
point à un autre. C’est celle qui part de l’esprit
pour comprendre (…). Le promeneur solitaire
est le seul dont la marche est vitesse (…).
On compte les promeneurs solitaires dans
une époque où l’homme se désindividualise
et court sans rien voir. Il est, hélas, fréquent
que le promeneur solitaire se fatigue de sa
solitude et se livre à la pantomime du stop. Le
voilà « engagé » dirai-je, dans une voiture (qui
n’est pas la sienne) par simple paresse (…).
Le marcheur solitaire est suspect (…).
100 / 150 €
255
CONAN DOYLE (Arthur).
1859-1930.
Ecrivain, créateur de Sherlock Holmes.
L.A.S. Windlesham Crowborough (Sussex),
s.d.
1 pp. in-8, adresse en en-tête ;
en anglais.
Doyle demande à son correspondant de ne pas
divulguer le nom du juge Chitty ; il a maintenant
l’autorisation de reproduire
cette image
dans
son prochain article. En faisant allusion à Chitty,
il pourra dire « fils de juge » mais pas qu’il
soit un avocat distingué, de sorte de ne pas
paraître trop proche.
700 / 800 €
256
CONTI (Marie-Anne de Bourbon
princesse de).
1666-1739.
Dite
« Mademoiselle de Blois », fille de
Louis XIV et de Louise de La Vallière.
L.A.S. « Marie Anne de Bourbon L
de France » au duc de Vendôme. S.l.n.d.
(fin août ou septembre 1697)
.
3 pp.
sur bi-feuillet in-4, adresse au verso avec
cachet de cire rouge aux armes ; manque
à un coin suite à l’ouverture de la missive.
Magnifique lettre après la prise de Barcelone
par à Louis-Joseph duc de Vendôme le 10
août 1697.
Que direz vous, Monsieur, d’avoir
esté si longtemps sans entendre parler de moy
dans une occasion aussy glorieuse pour vous
que la prise de Barcelone, mais je ne trouvais
par la poste assez seüre et je n’ay point esté
informée du départ des couriers. Je vous
avoue mesme que je n’ay pas esté si en peine
que vous me puissiez soupçonner de vous
oublier cette année (…). Je suis très aise aussy,
Monsieur, que vostre santé soit meilleure. J’ay
bien des témoins icy du soin que j’ay eu de
m’en informer, c’est une chose aisée à croire
que je m’y intéresse et plus on vous connait,
plus on est aise de pouvoir conter pour son amy
un homme aussy estimable que vous l’estes. Il
faudrait, je coirs, parler moins grossièrement,
mais vous sçavés, Monsieur, que je suis fort
embarassée de faire des complimens. Je sçais
seulement dire ce que je pense peut-estre trop
vivement. Ne trouvés pas je vous prie que ce
soit un défaut, car je ne pourrois jamais me
corriger (…).
Elle fait ses compliments pour
le Grand-Prieur (Philippe de Vendôme, frère
de Louis-Joseph).
Ancienne collection Marcel Plantevignes &
Collection Claude de Flers.
400 / 500 €
257
DUMAS père (Alexandre).
1802-1870.
Ecrivain.
L.A.S. à Noël Parfait. S.d. (Bruxelles, avril
1857).
2 pp. bi-feuillet in-12.
Lettre d’exil, écrite de Bruxelles, à propos
d’une éventuelle traduction anglaise des
Compagnons de Jehu
, et évoquant son
ami Victor Hugo.
Vous savez qu’au milieu du
brouillard comme partout je vous aime et vous
embrasse. Soyez assez bon pour adresser
directement à MM. Cassell à Londres, tout
ce que vous avez publié des Compagnons
de Jehu – ils les traduisent en anglais.
Et
après avoir donné l’adresse de MM. Petter
et Galpin à Londres :
Je pars après demain
pour Guernesey et embrasse Hugo pour vous
(…). J’ai vu Esquiros et déjeune ce matin avec
lui (…).
150 / 200 €
258
ÉLUARD (Paul).
1895-1952. Ecrivain poète.
Manuscrit autographe
« Picasso, bon maître
de la liberté. »
S.d. (circa 1948).
14 pp. in-4,
à l’encre ou au crayon, montées sur onglets,
relié en un vol. in-4, plein vélin bradel, titré
doré au dos (Reliure Semet & Plumelle).
Magnifique éloge rendu par Eluard a son ami
Picasso.
Manuscrit de travail, avec ratures,
corrections et passages biffés, précédé par
la copie d’un fragment du poème en prose de
Baudelaire,
Le Thyrse
, et conclu par une table
des matières d’un projet d’ouvrage consacré à
Picasso, alternant poèmes d’Eluard et œuvres
du peintre. Ce texte, plus long dans sa version
définitive, accompagna finalement l’album de
photographies de Michel Sima, publié par René
Drouin en 1948 :
« Picasso à Antibes ». Picasso
ici je te nomme, et je te vois. Je connais ton
visage depuis longtemps, je le vois vite et le
vois lentement. Un visage de ma famille, une
grande famille composée d’amis très sûrs,
amis de jour, amis de nuit, tous assez beaux,
très différents. […] Tu refuses d’entrer dans le
refuge idiot. Tu vas, suivant toujours le contour
épuisant des formes vagabondes, la corde des
naissances précipitées, des raisons imprévues,
la couronne de la mer humaine, couronne du
corps, du cœur et du cerveau. Le corps humain
s’impose à toi par son foyer et par ses ailes. Tu
refuses d’entrer dans le jeu de ceux qui sont
vaincus d’avance. […] Ton désir de connaître
efface toute répétition. Tu avances dans ce
monde monotone comme un enfant qui grandit,
qui perd chaque jour son cœur d’hier et qui,
chaque jour, est nu pour la première fois. (…)
Ô mon semblable, ô mon contraire, à l’infini
le monde se divise, mais aussi se rassemble.
Sommes-nous des amis modèles ? Oui, si tous
les hommes doivent devenir amis. Il y aura,
demain, sur la place bien entretenue de notre
cœur, une foule unie, intelligente, heureuse,
– victorieuse (…).
4 000 / 5 000 €
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