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CELINE (Louis-Ferdinand Destouches

dit

).

1894-1961. Ecrivain.

Correspondance à Mt Philippon. Copenhague, s.d. (c.1946-1950).

5 l.a.s., 10 pp. in-4.

Correspondance d’exil.

Le vendredi 19-12.

(…) Très bien vi ! Très bien

agi ! Comme nous vous êtes heureux de recevoir les lettres de Mari !

Cher Mari ! Il me semble qu’il va s’en sortir sans trop crever. Vu les

temps, vu Marquet, vu Vallat… Quant au malheureux Rebuttet il n’avait

pas mérité cet enfer. Loin de là. Ambitieux, imprudent, inconscient,

crevale aussi. Que cette vengeance est infecte et à froid, 4 ans après

le feu ! (…)

.

Il espère que son éditeur Fasquelle montera prochainement

à Copenhague et qu’il le rencontrera avec son avocat Mikkelsen ;

(…)

J’emmerde les lois françaises. Ici, j’ai une parfaite vie civile. Il ya un

petit hix. Les peintres dont nous occupons l’atelier ici menacent de

rentrer (…) Dans ce cas nous évacuerons par la campagne ! Chez

Mikkelsen précisément (…)

.

Plus tard, Céline demande où en sont les

affaires.

Je n’ai pas très bien compris les nouvelles que me rapporte

Mikkelsen au sujet de Voiliers, Fasquelle… Rééditions possibles (…).

Vous connaissez mes sentiments (…), qu’on me réédite mes vieux textes.

Pas avant… c’est la manne des éditeurs de vouloir toujours du nouveau

et la rage des auteurs de se cramponner à leurs vieux cours. Si vous

connaissez les solutions de tous ces rebus, écrivez-moi (…).

Dans une

autre lettre, Céline se plaint de ses finances :

(…) Je me fous pas mal

de leurs cas de force majeure. Et bouffer est-ce une force majeure ?

Qui me nourrit depuis 4 ans ? Une belle très con ! Si elle n’est pas

contente elle fixe un procès à mon cul. Ils ont enfumé 50 auteurs depuis

la libération ! ils seront trop connard en ma faveur (…).

2 mars :

(…)

Que Fasquelle m’édite en Suisse mais en mon nom. Et on attendra la

Voilier de pied ferme. Avec une contre lettre entre moi et Fasquelle lui

donnant les Morts de reprise.

Il lui adresse son

« discours de mes fans

à Zola, traduit en américain. Je suppose que Fasquelle collectionne

ce genre de documents (…). La Voilier Denoël passe à l’Epuration le

12 mars. J’espère qu’ils crèveront la boîte (…) L’avenir est à Fasquelle

(…).

Conseils pour la rédaction d’un article sur la biographie Celine ;

Armez donc cet aricle par l’agence de presse dans le ton misérable.

On a que trop intérêt et passion à me faire figurer nabab en exil (…).

Dites biens prison et non internement. Je vois rouge lorsqu’on a l’art

de confondre (…). Vive la démocratie rentable ! (…).

Etc.

3 000 / 4 000 €

249

CELINE (Louis-Ferdinand Destouches

dit

).

1894-1961. Ecrivain.

L.A.S. « Destouches » à Jacques Ovadia. S.l., 24 août 1955.

1 pp ¼

in-4.

Recommandations et mises en garde à propos de la traduction et

la publication en hébreu d’une des œuvres de Céline.

(…) Laissez

cet Israélien se débrouiller avec les Gallimard ! Ce n’était pas la bonne

voie mais je ne peux pas tout vous expliquer par lettre ! Tant pis ! Pour

notre manuscrit, où qu’il paraisse

méfiez-vous, supprimez tous les

passages

légers… Je suis guetté extrêmement. D’autres peuvent tout

se permettre, moi rien… Remplacez par du psychologue, pittoresque

etc… mais, rien même d’égrillard… Je n’y couperais pas ! (…).

800 / 1 000 €

250

CHAISSAC (Gaston).

1910-1964. Artiste peintre.

Deux dessins originaux signés, au recto et au verso d’un feuillet de

journal. S.l.n.d. (circa 1959).

2 pp. in-folio sur journal (28,5 x 15,5

cm). Figures dessinées au fusain et à l’encre noire.

Figures caricaturales sur la feuille d’un journal régional de Vendée, le

premier dessin au fusain, légendé

Portrait de SteAnne

, représentant

un curieux visage coiffé d’un bonnet et souligné d’une large collerette;

au verso, à l’encre noire, la silhouette étrange d’un personnage vu de

profil, à l’œil rond et surpris ou étonné, intitulé

Portrait de St-Isidore,

le laboureur.

500 / 600 €

251

CHURCHILL (Winston).

1874-1965. Homme politique anglais.

L.A.S. « Winton Churchill » à son cher Lytton. (Londres, 7 juillet 1901).

4 pp. bi-feuillet in-8, en-tête à son adresse, mention « private » ; en

anglais.

Lettre politique du jeune Churchill qui conseille à son ami de poser

sa candidature à la présidence de la Société de Londres, ce poste

laissé vacant par Lord Hamilton ; il lui propose de l’aider et de lui

apporter le soutien de Georges Wyndham.

Bien qu’il connaisse ses

sentiments à ce sujet, il lui est possible d’obtenir cette charge qui

lui donnerait une position étroitement associée à la politique locale

et nationale à Londres :

(…) It is, so I understand, a position closely

connected with local and national politics in London and which would

fit in with county council work excellently (…).

Son ami Goulding connait

tous les détails et lui serait un allié très puissant; il suggère qu’il vienne

le voir à la Chambre des Communes vendredi après-midi pour en

discuter indiquant que le candidat actuel est Shaftesbury. Churchill

s’est entretenu avec Wyndham de son désir de faire de la politique ;

He tells me your father showed him great kindness when he was quite

a young man. I think you may count on him as a friend (…).

600 / 800 €

252

CLAIRON (Claire-Josèphe Léris de Latude

dite

Mademoiselle

Clairon).

1723-1803. Comédienne.

L.A.S. à Voltaire, à Genève. Paris, ce 23 mars 1763.

1 pp. 1/3

bi-feuillet in-4, adresse au verso, cachet de cire rouge.

Réponse de la célèbre actrice à Voltaire qui l’a invitée à se rendre

aux

Délices

près de Genève.

Vous ignorés (…) tout ce que je vous

dois, vos ouvrages sans cesse dans mes mains m’on souvent aidés

par leurs charmes et leur vérité à suporter ma douloureuse existance :

vous et Corneille êtes mes dieux ; jugés combien votre offre m’est

agréable (…). Je vous entendrais tous les jours, je pourais témoigner

ma reconnaissance à Mr Tronchin (…). J’aurais pour compagnes votre

nièce et celle de Corneille ; il me parait impossible que rien m’arette. Je

vous avoue même qu’un peu d’ambition m’ordonne de vous aller voir ;

je n’aie garde de penser que j’aie embelie vos rolles, je ne le crois pas

possible, mais je me flate d’avoir entendu tout ce que vous avés voulu

dire. En vain tout Paris m’aplaudit, votre sufrage menque à ma gloire,

j’ai la vanité de croire que je l’obtiendrai (…).

600 / 800 €

252

250

101

100