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Littérature

81.

Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de CONDORCET

(1743-1794). L.A., 28 juin, à

T

urgot

, « intendant du

Limousin, à Limoges » ; 2 pages et demie in-8, adresse avec marque postale.

1 200/1 500

Condorcet est allé voir

V

oltaire

à Ferney. « J’ai lu à Ferney, la plus grande partie des deux nouveaux volumes [

L’Encyclopédie

]. Il y a

des articles qu’il n’aurait pas du faire comme quelques-uns qui roulent sur les sciences. Il y en a d’autres qui nous sont assurément fort

inutiles, mais les sont-ils pour tout le monde ? ». Condorcet fait le rapprochement avec les cruelles satires contre

L

efranc de

P

ompignan

 :

« Il n’a cessé que lorsque tout le public a été las de rire aux dépens du psalmiste, et que les ennemis mêmes ont crié grâce ». Il ajoute

qu’une traduction de l’Arioste lui parait une entreprise de longue haleine : « La lutte contre l’intolérance et la superstition est le seul

sentiment qui puisse lui donner la force d’écrire encore de longs ouvrages ».

Condorcet craint qu’il en soit de la nouvelle ordonnance publiée comme de celle de 1667 [ordonnance touchant à la réforme de la

justice] « et que nous ne soyons réduits bientôt à dire du monstre de la chicane :

Et ses griffes en vain par Maupeou raccourcies

Se rallongent déjà toujours d’encre noircies ».

Il s’inquiète de la santé de Turgot : « Vous travaillez trop et vous croyez que votre corps ne cherchera pas à se venger de la préférence

que vous accordez à la tête ».

82.

Benjamin CONSTANT

(1767-1830).

M

anuscrit

autographe,

Vote sur la protection accordée aux Jésuites

, [1825 ?]

;

1 page oblong in-8.

1 000/1 200

V

iolente

protestation

contre

les

J

ésuites

. « Oui, il y a trahison, aux termes de la Charte, comme violation des loix, plus comme

protection & encouragemens donnés à une corporation soumise à un souverain étranger, assermentée à lui & professant des principes

contraires à la souveraineté du prince légitime & attentatoires à la sûreté du trône, à la liberté de la Nation & aux institutions qui

garantissent cette liberté. Il y a trahison comme abandon de l’éducation & de l’instruction de la jeunesse à une pareille corporation »…

La protection accordée aux Jésuites est « un germe de désaffection » qui compromet « la stabilité de la dynastie et la confiance si nécessaire

et si désirable de la Nation dans son Roi ».

O

n

joint

une L.A.S. au citoyen

C

ommecy

, notaire à Gisors (13 vendémiaire VIII).