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24

83.

Paul-Louis COURIER

(1772-1825). L.A.S., Véretz 6 juillet 1824, à Mme

S

oehnée

 ; 4 pages in-4, adresse (coin déchiré

par bris de cachet sans perte de texte).

500/700

Longue lettre à son amie qui a acquis son domaine

La Filonnière

.

Il attend la visite de l’homme d’affaires envoyé par Mme Soehnée... « Je crois que vous n’aurez aucune peine à vous défaire de

La

Filonnière

 ». Il évoque différentes offres et estimations qui en ont été faites. « La vérité est que ce bien vaut de 90 à cent mille francs,

susceptible d’ailleurs de beaucoup augmenter en valeur. Ayant cru faire une bonne affaire, vous ne vous êtes point trompée »… Il la

presse de prendre une décision de vendre ou de garder le domaine. « Faut-il qu’une maudite affaire si peu importante que vous, dont le

pire qui vous puisse arriver, sera de gagner un peu moins que vous ne l’aviez espéré, nous brouille à jamais vous et moi ? »… Il ajoute :

« C’est à Paris plutôt qu’ici qu’il faut vendre la Filonnière, vous trouverez là vingt acquéreurs. Mais il faut me les adresser, afin qu’ils ne

soyent pas dupes des mensonges qu’on leur fera ». Il rouvre sa lettre en arrivant à Tours où il a trouvé un courrier lui mandant « que vous

ignoriez la communication faite par moi à votre notaire d’une lettre de ma femme qui vous eût fort tranquillisée. Cette lettre contenait

ce que je viens de vous marquer de l’estimation et du prix. […] Tout ce que je désire, Madame, c’est de vous prouver que vous avez fait

une bonne affaire. Quant à moi je ne puis reprendre ce bien pour mon compte »…

84.

Georges COURTELINE

(1858-1929). L.A.S., à un ami ; 1 page et demie in-8.

200/250

Conseils sur les amours malheureuses, ayant trouvé dans

la Presse

« un petit filet très douloureux et qui est beaucoup trop sincère pour

ne pas être très joli. Il attendrira tout le monde, hormis celle pour qui vous l’avez écrit avec l’espoir qu’elle le lirait. Mais vous y dites de

grosses sottises. […] Vous parlez sans savoir quand vous dites que la mort est meilleure que la trahison. Je vous attends à votre premier

deuil, pauvre enfant ! Je vous aime de tout mon cœur et je vous plains infiniment ; vous n’avez mérité en rien le vilain tour qu’on vous

a joué ; mais plaie d’amour n’est pas mortelle. […] Une méchante enfant s’est jouée de vous. C’est un chagrin et un bonheur. Dans trois

mois vous n’y penserez plus ; dans six vous rirez de vos larmes, et peut-être un jour viendra-t-il, où, empêtré dans la glu d’un collage

dont vous ne pourrez plus sortir, vous apprendrez une surprise qu’il est mille et mille fois moins dur d’être trahi quand on aime que

d’être aimé quand on aime plus. Pleurez beaucoup et travaillez un peu »…

O

n

joint

une autre L.A.S. à un ami (défauts), et 2 portraits photographiques.

85.

Alphonse DAUDET

(1840-1897). L.A.S. « Alphonse », [vers 1878], à ses parents ; 1 page et demie in-8.

150/200

Il les attend samedi… « Ne vous tourmentez pas trop, ne vous attristez pas trop. Dîner jeudi, vendredi avec Léon, Bonne-Maman et

A

rène

qui est venu nous voir. […] Hier bébé bien grognon ; la mère s’est fatiguée à le calmer, bercer, porter, et le matin – obligée de

garder le lit et d’avoir recours au perchlorure. Ô femmes ! Nous parlons de vous, nous pensons à vous, et si vous nous aimez, je vous

jure que vous êtes payés de retour. Julia embrasse de toute son âme sa pauvre Victorine. Hélas ! pas moyen d’ajouter un mot de plus…

Les lettres qui consolent n’ont jamais consolé que ceux qui les envoient ». Il ajoute : « Je vais chercher Bébé pour qu’il signe la lettre…

mais Monsieur déjeune, et ne veut pas lâcher son os ».

86.

Alphonse DAUDET

. L.A.S., [Paris 24 novembre 1886], à Léon

C

ladel

 ; 3/4 page in-8, enveloppe.

150/200

« Ma main tremble tant que j’ai horreur d’écrire. Mais j’ai vu

M

agnard

et j’ai parlé de mon mieux. Les chiens ne lui vont guère ;

il voudrait des portraits de gens que vous avez connus. Je vous en prie, faites ce qu’il demande. Quelques pages de vous au

Figaro

pousseront vos éditions »… Il ajoute : « Mes répétitions me dérangent beaucoup. C’est ce qui retarde le déjeuner à Sèvres ».

87.

Alphonse DAUDET

. L.A.S. à une comédienne ; 1 page in-8 (petit deuil).

150/200

« Il faut me rendre un service : je veux faire un de ces jours à l’Officiel une étude sur la façon de travailler des

vrais

comédiens. Voulez-

vous m’écrire en quelques lignes votre méthode d’apprendre vos rôles, si vous les savez vite, si vous avez ou non de la mémoire, enfin

quelques détails sur ces mystérieuses opérations de chambre noire qui se passent dans un cerveau de grande artiste comme vous. Vous

êtes des deux ou trois dont je veux parler, et je crois que vous serez contente »…

88.

Alphonse DAUDET

. L.A.S., Lundi soir, à son ami Liesse ; demi-page in-12.

100/120

Invitation à dîner pour le lendemain mardi : « venez dîner avec nous, sans façon. Il n’y a que nous et un jeune journaliste Danois. Ça

nous fera plaisir »…

89.

Léon DAUDET

(1868-1942).

T

rois manuscrits

autographes signés ; 23 pages in-fol. (certaines découpées pour impression).

300/400

T

rois

contes

ou

nouvelles

.

La Dernière Promenade

. Le Duc de Hennin invite la Duchesse à se promener au Bois de Boulogne. Il

revient sur la passion « totale, exclusive » qu’il a toujours éprouvée pour sa femme, mais elle l’a trompé : « Je vais me tuer. Quand et

comment c’est mon affaire »…

Les Étapes d’un penseur sensible

.

« J’ai un ami qui vit en sage. Il habite la campagne toute l’année,

entouré de livres. Il a un petit choix de camarades éprouvés dont il fait sa société habituelle. […] il s’est fait une philosophie »…

Les

Périls de l’automne

(

Le Journal

, 17 novembre 1900) : « Le musicien Henri Harlon et Germaine Vernois, femme de son vieux camarade

Robert Vernois, propriétaire de vignobles et amateur d’art, faisaient tous deux le tour du domaine vers la fin d’une journée d’arrière

automne. […] Une grande et tendre amitié les unissait […]. Mais l’amitié le plus souvent, entre l’homme et la femme, avant la vieillesse,

est un leurre »…