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28

104.

Paul ÉLUARD

.

Moralité du sommeil

. Dessins de René

M

agritte

(Anvers, L’Aiguille Aimantée, [1941]) ; in-16, broché.

300/350

É

dition

originale

de cette plaquette sur papier d’édition.

E

nvoi

autographe au dos de la couverture au chanteur Pierre

B

ernac

, l’interprète idéal des mélodies de Francis Poulenc : « à Pierre

Bernac son admirateur Paul Eluard ».

105.

Émile FAGUET

(1847-1916).

M

anuscrit

autographe signé,

Rousseau incohérent

,

[1909] ; 8 pages in-4 remplies d’une

écriture serrée à l’encre violette (découpées pour l’impression et remontées).

150/200

Article

sur

Jean-Jacques Rousseau et la Révolution française

d’Edme

C

hampion

, qui a écrit contre

T

aine

et de Jules

L

emaître

« un

virulent petit volume, où il prétend laver Jean-Jacques

R

ousseau

de toutes les accusations de

révolutionnarisme

dont il a été l’objet et

prendre énergiquement la défense de ce grand calomnié ». Mais il s’agit là d’un « panégyrique confondant et une apologie meurtrière »,

que Faguet réfute : « Vous prétendez que Rousseau est au moins un des auteurs directs de la Révolution française ? Mais comment peut-

on attribuer

quoi que ce soit

à Rousseau […] puisque Rousseau est l’incohérence incarnée et la contradiction personnifiée »…

106.

Léon-Paul FARGUE

(1876-1947).

M

anuscrit

autographe signé,

“Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé”

…,

[1912] ; 2 pages in-fol. à l’encre bleue.

700/800

Ce

beau

poème

en

prose

deviendra (avec de légères variantes) la seconde section du poème

Æternæ memoriæ patris

, qui ouvre les

Poèmes

de 1912.

« Je t’ai cherché, je t’ai porté

Partout. – Dans un square désert au kiosque vide, où j’étais seul

Devant la grille du couchant qui sombre et s’éteint, comme un vaisseau qui brûle derrière les arbres,

Un jour… dans quelque ville de province aux yeux mi-clos, qui tourne et s’éteint

Devant la caresse hâtive des express ; […]

Ô Vie, laisse-moi tomber, lâche mes mains !

Tu vois bien que ce n’est plus toi ! C’est ton souvenir qui me soutient ! »

107.

Léon-Paul FARGUE

. P.A.S., [vers 1935 ?] ; ¾ page in-8 sur papier des éditions Gallimard (plis fatigués, fentes aux plis,

un coin déchiré sans toucher le texte).

350/400

A

ttestation

fantaisiste

pour

S

aint

-E

xupéry

. « Je soussigné, Léon-Paul Fargue, officier d’Académie française, certifie que j’ai retenu

Antoine de Saint-Exupéry, commandeur de Tout, jusqu’à une heure Hindoue, parce que quand je le vois, je ne peux pas le lâcher.

Veuillez bien agréer, avec mes excuses, mes hommages affectueux. L.-P. Fargue, dit le requin de la gare de l’Est ». Notes de Saint-

Exupéry au dos : adresses (Metro Goldwin…), rendez-vous et schéma de géographie.

Ancienne collection de Consuelo de Saint-Exupéry

(6 juillet 1984, n° 29).

108.

Léon-Paul FARGUE

.

M

anuscrit

autographe ; 4 pages in-4, ratures et corrections.

500/700

Chronique pour

Marianne

. « Personne ne pense, mais tout le monde prononce. Et les gosiers y vont carrément. Il y a quarante ans

on disait : la Vie ! Avec un grand V. Maintenant on dit : l’Homme, les Hommes, Destin de l’Homme, Réhabilitation de l’Homme !

[...] le Ciel, l’Avenir, comme si nous n’étions que des idées générales. [...] Quels Hommes ? Quelle Humanité ? Celle de Mallarmé, ou

celle de Tannensaft ? J’évoque mélancoliquement quelques éclairs de chaleur de Pascal, quelques “défilés” de Retz, quelques concisions

de Chamfort ou de Rivarol, quelques phrases courtes et foudroyantes de Rimbaud, quelques passages des Mémoires de Marmontel,

quelques mots justes, simples et doux sortis des lèvres d’une ménagère…. […] On n’en finirait plus de citer les formes de la prétention,

les grimaces du malaise et les caprices de la confusion [...] Tout cela, c’est du Wagner de calicot. Nous nous gavons de monologues ».

109.

François de Salignac de La Mothe FÉNELON

(1651-1715). L.A., [Cambrai] samedi 1

er

avril 1713, à son petit-neveu

Gabriel-Jacques de Salignac, marquis de

F

énelon

(« 

Fanfan ») à Paris ; 2 pages in-8, adresse avec marque postale et restes de

cachet de cire rouge.

1 500/1 800

B

elle

lettre

familiale

à

son

cher

F

anfan

. « Je fais des promenades toutes les fois que le tems et mes occupations me le permettent.

Mais je n’en fais aucune, sans vous y désirer. Je ne veux néanmoins vouloir que ce qui plaît au maître de tout. Vous devez vouloir de

même, le tout sans tristesse ni chagrin. Ô qu’on a une grande et heureuse ressource, quand on a decouvert un amour tout puissant qui

prend soin de nous, et qui ne nous fait jamais aucun mal, que pour nous combler de biens. Qu’on est à plaindre quand on ne connoit pas

cette aimable ressource pour le tems et pour l’éternité. Combien d’hommes qui la repoussent ! Le bon Put [Dupuy] marche avec nous,

et quelquefois il évite nos courses, quand il est las. C’est le meilleur homme qu’on puisse voir »… Il évoque la blessure à la jambe de

son petit-neveu (blessé à Landrecies) : « J’attends la fin de vos operations pour me soulager dans la pensée que vous serez alors enfin un

peu soulagé. Il faut aller patiemment jusqu’au dernier fonds du mal, et ne hazarder rien sur la guerison radicale. Mais il ne faut pas se

presser. Il faut laisser des tems de respiration pour appaiser la douleur. Vous estes en bonnes mains. Les invisibles sont encore meilleurs

que celles qu’on voit »… Il envoie ses pensées à sa nièce malade [Mme de

C

hevry

], « qui nous écrit des lettres dont je suis bien attendri »…

Correspondance

, t. XVI, p. 149.