22
74.
Jean COCTEAU
. L.A.S.,
Santo-Sospir
10 mars 1963, à
D
aniel
-R
ops
; 1 page in-8 à en-tête.
250/30
« Bien sûr, mon cher Daniel, qu’il faut soutenir
E
mié
. Seulement que puis-je de mon coin de mauvais élève [...] Je suis épuisé par les
préparatifs de
ta
chapelle ».
O
n
joint
la L.A.S. de
D
aniel
-R
ops
transmettant la lettre de Cocteau à Louis Émié.
O
n
joint
également une L.A.S. de jeunesse (1 page oblong in-4, trace de collage au dos) à un ami : « Grâce à vous mon hamac appareille.
Joie de ce voyage »…
75.
Jean COCTEAU
. L.A.S., St Jean 1
er
avril, à l’égyptologue René
B
ertrand
; 2 pages in-8.
120/150
« Ce 1
er
Avril ne vous apporte pas une farce mais ma tendre amitié de malade couvert de fauteuils, de rosettes et de fatigue. J’ai honte
de l’état dans lequel je me trouve et je me demande si je ne dors pas et si je ne rêve pas qu’il faudra faire un discours en uniforme le
15 juin, sous la coupole. Cher René sans doute n’aurai-je pas la force de sauter l’obstacle Engelson [le Dr Moïse
E
ngelson
avait fondé
l’Association pour l’étude scientifique du symbolisme]. Quelques phrases de vous situant mon rôle de modeste intermédiaire entre la
science et la poésie me sauveraient la mise. On a cru que j’avais la fièvre de Malte – mais les tests sont négatifs. J’eusse presque aimé
avoir quelque mal célèbre à guérir au lieu d’être en lutte avec un mal fantôme »…
76.
Louise COLET
(1810-1876) femme de lettres, maîtresse (entre autres) de Flaubert. L.A.S., Paris 2 août 1843, à un
Ministre ; 2 pages et demie in-4.
150/200
A
u
sujet
de
son
poème
L
e
M
onument
de
M
olière
. Elle a sollicité « une souscription à cette brochure que je serais heureuse de voir
adressée par vous aux bibliothèques », mais n’a pas eu de réponse : « Au moment où je viens d’obtenir un Prix vous aurez pensé que ma
position était améliorée et que la faveur que je sollicitais ne m’était point nécessaire. […] Quand on sollicite
une espèce de secours
, on doit
quoique cela soit triste, parler avec sincérité. J’avais de mon père et de ma mère, que j’ai perdus bien jeune, un débris de patrimoine ;
après mon mariage, en arrivant à Paris, je plaçai ma modeste dot chez un notaire »… Malgré son travail assidu, elle dut ces dernières
années retirer petit à petit les mille francs qu’elle avait de côté et contracter des dettes auprès de son notaire, qu’elle a remboursées avec
la somme perçue auprès de l’Institut. Son parent le baron de Saint-Marc « connaît toutes mes peines ; il sait le mal que je me donne et
l’altération de ma santé causée par les longues veilles que je passe au travail »…
O
n
joint
une L.A.S. de Victor
C
ousin
à Louise Colet pour la voir « seule ».
77.
Louise COLET
. L.A.S., mardi soir [2 décembre 1856], à Arthur
A
rnould
; 1 page et demie in-8.
80/100
« Si j’avais eu l’adresse de M
r
Dodière, je lui aurais écrit pour le prier de venir me chercher jeudi […] pour me donner le bras jusqu’à
l’Académie où sans doute il compte aller pour la réception de M
r
P
onsard
. Je n’ai qu’un seul billet et j’ai été si malade depuis le
dimanche où j’ai eu le plaisir de vous voir que je me soutiens à peine. Un bras me sera bien nécessaire surtout pour la sortie »…
O
n
joint
une l.a.s. d’Anna de
N
oailles
à Adolphe
V
an
B
ever
, [Paris 12 juin 1912].
78.
COLETTE
(1873-1954). 2 L.A.S., [1946-1948], à Jean
T
enant
; 2 pages et demie in-4, une à son adresse
9 rue de Beaujolais
,
sur papier bleu.
200/250
S
ur
sa
secrétaire
C
laude
C
hauvière
.
[Novembre 1946].
« Je suis malade depuis tout ce temps-là, grâce à deux rechutes. […] Mais je
ne dispose actuellement d’aucun texte […] Bridée par des traités, je le suis en outre par la lenteur que je mis toujours à mon travail.
Quand un volume de souvenirs
L’Étoile Vesper
, verra le jour, vous y lirez quelques pages que je consacre à notre petite amie Claude
Chauvière »…
[1948 ?].
« Voici le texte de la carte de faire-part :
Le 2 juillet 1928 en la chapelle de N.D. Sous Terre, Madame Claude
Chauvière a été baptisée par le R.P. Louis de Gonzague, O.M.C., et a fait sa Première Communion. Son parrain était M. l’abbé J.B. Aubert ;
sa marraine Mme Colette. Angers, monastère de l’Esvière
. Je la copie parce que je n’en ai qu’une.
De l’oiseau et de la novice
, c’est tout
son portrait. J’ai aussi une petite carte mortuaire avec une photo collée ».
O
n
joint
3 portraits de Claude Chauvière, une page de titre
d’
Amour, mon ennemi
avec envoi a.s., et une photo du magasin de produits de beauté de Colette à Saint-Tropez.
79.
COLETTE
. L.A.S., [Paris 7 juin 1948], à Marguerite
M
oreno
à
T
ouzac (Lot) ; 4 pages in-4, enveloppe.
400/500
Elle est conquise par la fille de Pierre Moreno : « Quelle belle chair ! Et quel charmant sourire féminin sous son cabriolet 1830 !
[...] quand ma fille était petite mais déjà mobile et qu’elle jouait sur la terrasse à Castel-Novel, j’aimais m’installer sans bouger jusqu’à
ce qu’elle m’oubliât. C’est une bonne manière de “les” voir. Ils sont tellement dissimulés, et affectés, devant nous ». Elle félicite
Moreno de ses chroniques : « Bougresse nonchalante, tu as bien rempli ta page ! [...] Je n’ignore pas, ma chère âme, que varier un travail
journalistique sur une seule page est bien moins facile que le lecteur ne le croit. [...] Je sors d’un drame : j’avais perdu la moitié de mon
texte du petit
Herbier
. Heureusement Maurice est habitué à ce genre de séismes ». Elle raconte un dîner chez Ferenczi avec « une des
reines de la grande couture
C
arven
, admirablement habillée. Et elle s’était récemment fait “arranger” les seins... pour une certaine forme
de décolletage dont elle était l’inventeur. Elles sont épatantes »...
80.
COLETTE
.
P
hotographie
avec dédicace autographe signée ; 22,5 x 16,5 cm (sous verre).
250/300
Belle photographie de Colette sur un canapé tenant deux chats dans ses bras : « Pour Jean Tenant en souvenir de Kro, de “la Chatte”
et de Colette ».