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20

64.

Paul CLAUDEL

. L.A.S., Washington 31 décembre 1928, à Max

J

acob

 ; 2 pages in-8, en-tête

Ambassade de France aux

États-Unis.

300/400

Remerciements pour l’envoi de son charmant livre et son aimable dédicace [probablement

Visions des souffrances et de la mort de Jésus

fils de Dieu

] : « J’y ai trouvé beaucoup de plaisir et j’y ai goûté comme dans les précédents ces dons de fantaisie, d’humanité attendrie et

narquoise, de sympathie avec les pauvres gens, les pauvres cœurs et les pauvres esprits qui me font aimer vos livres. Le sel du baptême

a illuminé votre imagination comme son eau a attendri votre cœur. Dans cet affreux désert de la littérature plein de blasphèmes et

d’orgueil on est si heureux de trouver un homme sincère et un ami du Christ. Je m’arrête car je crains que mon papier ne trouve une

place dans votre prochain recueil de “lettres commentées” et je vous souhaite de tout cœur une bonne année ». Il serait heureux de venir

prier Saint Benoît à ses côtés…

65.

Paul CLAUDEL

. 2 L.A.S., Paris janvier-avril 1938, à Henri

M

assis

 ; 1 page et demie in-8 chaque à son adresse, une

enveloppe (petite réparation).

250/300

30 janvier.

Il le félicite pour son « excellent et courageux article sur le sieur Roger

M

artin

du

G

ard

[…] Que dire du choix par

l’Académie de Stockholm de cet écrivain sans talent qui a pris à tâche de calomnier et de déshonorer son pays, soit en lui imputant

contre toute vérité une part de responsabilité dans la guerre de 1914, soit en couvrant de boue nos paysans, soit en prenant pour sujet

d’une pièce (représentée à Stockholm en soirée de gala !!) les plus abominables turpitudes. C’est une véritable insulte pour la France et

pour les écrivains français dignes de ce nom »…

4 avril.

Il a reçu une lettre l’avisant de la formation d’un Comité pour la préservation

du Saint Sépulcre « dont je ferais partie et dont vous semblez être la cheville ouvrière. Une réunion prochaine est prévue dont vous

devez prendre l’initiative »...

66.

Paul CLAUDEL

. 2 L.A.S. « P. Cl. », Brangues 18 janvier 1946 et Genève 9 février 1946, [à Denise

B

arat

] ; 1 page in-8 à

en-tête

Château de Brangues

, et 2 pages oblong in-8.

300/350

Il précise les dates de ses conférences en février et pose une dernière question : « J’ai l’habitude d’aller à la messe tous les matins. Y

aurait-il une église ou une chapelle pas trop loin, car je suis vieux et un peu poussif »...

Il est en Suisse pour quelques conférences, ira à Bruxelles pour une reprise de

Jeanne au bûcher

, puis à Paris. Sa correspondante lui

ayant proposé un appartement, il lui demande quelques précisions : « Je suis seul avec ma femme, mais nous aimerions pouvoir recevoir

de temps en temps l’un ou l’autre de nos enfants dispersés sur les 2 continents »...

O

n

joint

une L.A.S. à Max

F

avalelli

(26 janvier 1945, à propos d’un article pour

Candide

) ; et une carte postale a.s., [Paris 27 décembre

1948], à M. Barat de

Témoignage chrétien

, lui offrant « 2 gros livres que je viens de publier »...

67.

Paul CLAUDEL

.

É

preuve

avec

corrections autographes

de la

Préface

de

Partage de Midi

, 1948 ; 4 pages in-8. 200/250

Préface pour la réédition de

Partage de Midi

au Mercure de France en 1948, et texte de présentation dans le programme du Théâtre

Marigny, où la pièce fut créée dans une version modifiée. À l’encre noire, Claudel a indiqué des corrections typographiques, des erreurs

de retranscriptions, des fautes de frappe, et souligné un paragraphe contenant une phrase incomplète : « Se rapporter au ms ci-joint ».

68.

Jean COCTEAU

(1889-1963). L.A.S., Hotel Welcome Villefranche-sur-mer [1924], à l’abbé

M

ugnier

 ; 2 pages in-8.

500/600

B

elle

lettre

sur

son

retour

à

la

religion

et

le

deuil

de

R

aymond

R

adiguet

.

« Monsieur l’Abbé, Il est de toute importance que je vous dise le changement que Dieu a cru bon de faire en moi. Le père Charles

H

enrion

, venu du désert et

M

aritain

m’ont replacé sur la bonne route. “Converti” serait faux. Vous me savez un esprit religieux de

longue date.

Il serait plus juste de dire que j’ai mis de l’ordre dans mon amour du merveilleux

. Pardonnez ces 4 lignes sur un sujet bien

grave – mais j’essaye de faire fondre le bloc de mort qui m’isole de tout depuis le départ de Raymond

R

adiguet

– et mon régime consiste

à écrite le moins possible. Je vous embrasse du fond du cœur, en J.C. »…

69.

Jean COCTEAU

.

P

oème

autographe ; 1 page in-12.

200/250

Q

uatrain

, précédé de 2 vers biffés et suivi de 3 essais de vers biffés.

« A force de se balancer

Le matelot monte au ciel

Que deviendra sa fiancée

Debout en bas de l’échelle »

70.

Jean COCTEAU

.

M

anuscrit

autographe ; 3 pages in-4 sur papier ligné (arrachées d’un classeur, quelques petits défauts).

500/600

R

éflexions

sur

la

place

du

poète

en

F

rance

et

sur

J

acques

M

aritain

 ;

brouillon très raturé et corrigé. « « Le drame d’être poète se

décuple de l’être en France. La France – elle n’est pas seule du reste – confond musique et poésie. Or les langues musicales (chantantes)

sont les plus mauvais véhicules de poésie. Les pays qui les parlent sont des pays poétiques sans véritable poésie. Italie – Angleterre, pays

poétiques. La langue française est, de par son algèbre, ses volumes durs, volumes qui s’emboîtent, ses lignes nettes propres à cerner les

fantômes, son aptitude au calembour, ses ressorts de piège, sa couleur abstraite, une admirable idiote de poésie. Avant que de

comprendre

la poésie, ils veulent goûter sa

musique

– ils ne possèdent pas l’organe surnaturel inconnu qui permet d’en jouir. La pire des solitudes est

celle d’un beau poème en langue française. Il ressemble à ces villes désertes de Chirico. Ce qui est pur ne peut être combiné. Je m’oppose