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VOLTAIRE
(1694-1778)
Correspondance à François-Louis
D
efresney
,
Directeur des Postes à Strasbourg.
Après avoir pris congé de Frédéric II et fui la Prusse avec son secrétaire Collini, Voltaire songe à s’installer en Alsace.
S’étant lié avec le jeune Defresney, qui lui rend maints services pour sa correspondance,
il habite quelque temps près de Strasbourg chez Mme Léon, puis s’installe en octobre 1753 à Colmar pour un an,
avant de gagner la Suisse et d’acheter les Délices.
Voir Alphonse Morgenthaler, « Du nouveau sur Voltaire en Alsace » (
Saisons d’Alsace
, 1952, n° 4).
Nous indiquons entre crochets les références des lettres dans l’édition de la
Correspondance
de Voltaire
dans la Bibliothèque de la Pléiade.
219
211.
VOLTAIRE
. L.S. « Voltaire » avec 3 lignes autographes, [Colmar vers le 10 novembre 1753, à François-Louis
D
efresney
]
;
2 pages et quart in-4 (quelques petites fentes et légères mouillures). [III, 3603].
800/1 000
Il a vu, par la lettre à son secrétaire
C
ollini
,
« que vous me conservez toujours les bontés prévenantes dont vous m’avez honoré à
Strasbourg ». Il ira lui témoigner « ma vive reconnaissance de toutes les attentions dont j’ai été comblé. La rigueur de l’hiver et l’édition
des
Annales de l’empire
que j’ai été obligé de diriger, m’ont retenu à Colmar et m’y retiendront encor quelque tems. Ce sera une grande
consolation pour moi de revoir des amis aussi aimables que vous. Je profiterai, puisque vous voulez bien le permettre, de la bonté que
vous avez de donner cours à mes lettres pour l’Allemagne. […] Je présente mes respects à Madame votre mere, et je me flatte que vous
m’excuserez, si dans la langueur où me jettent mes maladies, je n’ai pas l’honneur de vous assurer de ma main avec quelle tendresse je
suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur ».
Voltaire (qui avait dicté la lettre à son second secrétaire Duchesne de Francheville) signe, puis ajoute de sa main : « Quand les annales
de l’empire seront finies je compte venir vous en présenter un exemplaire ».
La fin de la lettre est dictée à son premier secrétaire, Cosimo Alessandro Collini : « Vous commencez à vous faire un cabinet de
curiosités ; on m’a envoïé d’Amerique un pied de cerf dont l’espèce n’est pas plus grande que celle des petits chiens des Dames de ce
païs-ci. Le haut de la jambe est enchassé dans une garniture d’or vierge. Il y a aussi ce qu’on appelle la sonnette du serpent à sonnette ;
les cloches de votre cathédrale font un peu plus de bruit ; je voudrais bien les entendre avec vous. Permettez que je vous prie de mettre
ces babioles dans votre cabinet ; il faut que la balle aille au joueur »...
212. [
VOLTAIRE
].
Cosimo Alessandro COLLINI
(1727-1805) savant florentin, secrétaire de Voltaire (1752-1756). L.A.S.,
Colmar 31 octobre 1753, à François-Louis
D
efresney
, « Directeur des Postes » à Strasbourg ; 1 page in-4, adresse avec cachet
de cire rouge.
300/400
I
ntéressante
lettre
sur
V
oltaire
,
qui
travaille aux
A
nnales de
l
’E
mpire
, que lui a commandées la princesse de Saxe-Gotha, avec l’aide
de l’historien alsacien Jean-Daniel
S
chœpflin
(1694-1771).
« Nous avons passé une quinzaine de jours à la Papeterie de Mr Schœpflin ; elle est située entre des montagnes » [à Luttenbach]…
Voltaire « a toujours été dans sa chambre, ou pour mieux dire dans son étuve, où il y avait toujours un poële ardent ; il a écrit, il a lu,
il a joué aux échecs, il a eu la colique etc. etc. »…