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93

220.

VOLTAIRE

. L.S. « V » avec 7 lignes autographes, Colmar 2 octobre [1754, à François-Louis

D

efresney

]

 ; 2 pages in-4.

[IV, 3868].

1 000/1 200

« J’use de votre permission, Monsieur, en vous envoïant ce paquet qui m’est très-essentiel. Si notre ami

T

oinar

allait quelquefois à

Paris à la Comédie, je vous prierais de l’engager à passer chez un libraire nommé [Michel]

L

ambert

qui vend de bons et de mauvais livres

tout auprès de la Comédie française, et qui lui donnerait un paquet poux moi. Si vous pouvez obtenir de ce Toinar qu’il fasse cette petite

commission, je vous aurai une obligation très-grande. Madame Denis vous fait mille compliments : elle est tout comme moi ; elle vous

aime de tout son cœur, et abuse prodigieusement de vos bontés. Elle se sert de votre nom avec une liberté dont elle commence à être

honteuse. Il y a trois ou quatre caisses qui doivent arriver, les unes par le coche, les autres par les rouliers; nous vous en demandons

bien pardon. Ayez la bonté d’ordonner qu’on les garde. Nous espérons toujours venir les prendre à Strasbourg »...

Puis Voltaire ajoute de sa main, à propos d’une pièce composée par Defresney : « Je ne devrais vous parler que de Colin et de Nicette,

et point du tout de Toinard. On dit que ce Colin et cette Nicette sont charmants. Strasbourg est donc comme l’ancienne Grèce où les

Orfées mettaient leurs vers en musique. Vous jugez bien que je vous en aime cent fois davantage ».

Reproduction page 90

221.

VOLTAIRE

. L.S. « V », Colmar 15 octobre [1754], à François-Louis

D

efresney

, « Directeur des Postes à Strasbourg » ;

3/4 page in-4, adresse. [IV, 3878].

700/800

« La raison […] pour laquelle je n’ai pû ni vous écrire ni aller à Strasbourg, c’est que j’ai pensé mourir. Conservez votre belle santé

pour les Nicettes les talents et les plaisirs sont faits pour vous et pour votre âge. Je vous félicite bien sincèrement sur les uns et sur les

autres ; car je ne ressemble point aux vieilles begueules qui crient contre les péchez qu’elles ne peuvent plus faire. Je voudrais bien être

témoin d’une partie de ce que vous faites d’agréable ; mais je suis condamné à soufrir au coin du feu : comptez que je ne vous en aime

pas moins »...

222.

VOLTAIRE

. L.A., Colmar 9 novembre [1754], à François-Louis

D

efresney

à Strasbourg ; 1 page in-4, adresse. [IV, 3893].

1 200/1 500

« Il faut toujours que jaye à vous remercier mon cher amy. Je vous prie de ne point payer d’avance le port de la malle que vous avez la

bonté de m’envoyer. Vous voyez que quand les voituriers sont ainsi payez ils s’acquitent bien mal de leurs commissions. Ce n’est qu’à

force de menaces qu’on vient dans le moment d’obliger le maitre de l’auberge qui avait mon balot à le rendre. Il ne me reste qu’à vous

dire combien je vous suis obligé, et à quel point je vous aime, et desire de vous revoir. »

223.

VOLTAIRE

. L.A.S. « V », [Colmar] 10 novembre [1754], à François-Louis

D

efresney

, « directeur des postes » à Strasbourg ;

1 page in-4, adresse, cachet de cire rouge aux armes brisé. [IV, 3895].

1 200/1 500

« Je nay que le temps de vous témoigner mes regrets, et de dire à l’aimable pere de Nicette que je pars avec la douleur de ne l’avoir

point assez vu et de n’avoir point vu sa fille. Je suis encore plus affligé de n’avoir pu prendre congé de Madame du Frenai. Adieu je pars

dans l’espérance de vous dire encor à Strasbourg combien je vous suis dévoué. »

Reproduction page 90

224.

VOLTAIRE

. L.A.S. « V », [Colmar] 14 novembre [1754, à François-Louis

D

efresney

]

 ; 1 page in-4. [IV, 3898]. 1 200/1 500

« Jaimerais mieux vous voir que ma caisse, mon tres aimable enfant. Envoyez la moy comme vous pourez. Pourvu qu’il n’y ait rien de

dérangé je suis content. Permettez que je joigne ce billet pour le directeur des fermes de Strasbourg. Je remets le tout à votre bonté et à

votre amitié. Je ne scai sil y a une clef à cette malle. Ne pouriez vous pas m’envoyer la clef dans une lettre. Faittes tout comme il vous

plaira. Je suis toujours bien malade et encor plus sensible à vos soins »...

Reproduction page 90

225.

VOLTAIRE

. L.A.S. « V », Lyon 25 novembre [1754], à François-Louis

D

efresney

, « directeur des postes à Strasbourg » ;

1 page in-4, adresse. [IV, 3906].

1 500/1 800

« Mon cher et aimable enfant, je suis bien sensible à votre souvenir. Je regrette Nicette et vous plus que jamais, et baucoup plus que

Madame Goll et mon cavau. Mais desabusez vous de l’idée que je cours après des princesses allemandes. Il est vray que jay fait cent

lieues pour voir M

r

de

R

ichelieu

à qui je suis attaché depuis quarante ans, et qui m’avait donné rendez vous à Lyon. L’amitié m’a conduit

voyla tout le secret de mon voiage. Ce qui n’est pas secret cest mon attachement pour vous et pour mad

e

votre mère. Je suis encore plus

malade que vous ne m’avez vu. Ma nièce est ma garde, elle vous fait mille compliments. Vale et me ama. »

Reproduction page 95

226.

VOLTAIRE

. L.A., Prangins « pays de Vaud » 15 décembre [1754, à François-Louis

D

efresney

]

 ; 1 page in-8. [IV, 3924].

1 200/1 500

« Je suis à la campagne pendant lhiver mon cher correspondant et jay été chez Madame

G

oll

pendant l’été. Tout cela n’est pas trop

bien arrangé. Le pis est que je suis très malade. Et ma consolation est d’avoir un ami aussi aimable que vous. Je profite de la permission

que vous m’avez donnée, j’envoye ce paquet à M. Tabaret. […] M

e

D

enis

qui n’abandonne pas son malade vous fait ses compliments. »

Reproduction page 95