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24 août
. Sur son imbroglio d’été : accident de sa fille, chute de sa femme, projets de voyage en zone franche, et « peu de rendement utile.
Mais, à quoi ? On m’a refusé le papier du volume tout prêt »...
2 septembre
. Mme J.V. [Jean Voilier] ne peut le recevoir à Béduer. « D’autre
part, j’ai ici femme et fille en état peu prospère ». Mais il espère aller à Montrozier, et « un peu encore m’abriter sous votre aile, poussin
de 71 printemps ! Et de quelle humeur ! Car je suis de la pire. Le travail en masse mais tant d’autres idées en tête »...
21 septembre
. Il
sera son hôte pour peu de temps : « Mon papier rouge est consumé aux deux tiers et je laisse ici beaucoup de travail que ce vilain été
n’a pas voulu accomplir »...
Lundi [19 octobre]
. Récit de sa nuit de retour en train, où trois paires de narines exécutaient en canon dans
une atmosphère sans courant d’air, le Nocturne en dodo mineur » ; remerciements...
18 novembre
. « Je travaille. Mon cours reprendra le
9 janvier. Mais il faut faire aussi bien d’autres choses que j’avais acceptées en prévision de ma cessation de fonctions ! Figurez-vous que
les M.P. font quelque bruit. Même si à l’Académie et des gens imprévus se réjouissent ou se scandalisent de les avoir lues... Un directeur
connu de théâtre de genre veut absolument que je fasse qq. chose pour lui »...
[4 décembre]
. Évocation d’un dîner donné par M. Gay au
Fouquet : « Il y avait aussi des frites, chose presque fabuleuse »...
28 décembre
. « Je trébuche d’incidents fâcheux en incidents pénibles.
Pas assez de globules rouges et trop de blancs. Bref, on se délabre, et l’esprit ne se reconnaît guère plus dans ce qu’il tente de faire. Rien
de plus déprimant que ces offensives de travail presque aussitôt arrêtées, noyées dans le vague et l’ennui »...
1943
.
19
janvier.
Remerciement pour le « pavé veiné d’azur », et l’« alérion » ; une bronchite l’a empêché de reprendre son cours :
« 30 leçons à
créer
et à débiter !.. Le pauvre vieil homme en est accablé d’avance » »...
[Janvier ?]
. Il devrait être en chaire, mais il est au
lit, démoli. « L’année s’y prend fort mal avec moi. Il n’y a qu’un avantage à ce triste état – c’est de raviver le souvenir des soins, tendres
bouillons, bêtises tolérées quant aux propos, canules transcendantes »...
20 juillet
. Spirituel remerciement pour l’envoi de roquefort ;
il pense « au départ vers vos mâchicoulis. Bientôt le petit vieux, dans son plaid à carreaux, / Viendra vous demander le sommeil de la
nuit. / Lui qui tombe le jour, lourd comme ses paupières, / Espère à Montrozier, toutes grâces rendues, / Retrouver (sauf respect) bien
des choses perdues »...
3 août
. Il a retenu sa place pour Rodez. « Si j’en croyais maint dire ou pronostic, je n’aurais pas bougé. Donc, je
bouge ! »... – Exposé à « Seigneur Robert » de ses maux physiques ; et c’est « cet affreux vaisseau à secrets, à ceintures de douleurs, à
poignances, à imminences de vertiges auquel vous avez adressé ces ravissantes Roses lesquelles eussent plus dignement fleuri les pieds
de votre Venerable Doña Juana de l’Asuncion »...
O
n
joint
quelques documents et copies, dont une l.a.s. de François Valéry sur son père (1945).
207.
Paul VALÉRY
.
D
essin
original, et 2
poèmes
autographes signés.
300/400
D
essin
à la plume, encre noire et lavis d’encre bleue (env. 15 x 11 cm), daté au dos (par la comtesse de Billy) « Avril 42 » : vue d’une
scène de théâtre avec les premiers rangs du parterre.
Deux amusants quatrains faits au cours d’un déjeuner (18 juin 1934), au crayon rouge au dos d’une étiquette à son nom, et à la mine de
plomb au dos du menu, signés au crayon vert : « Paul Valéry 1900 ». – « Le soir, dans l’ivre buffet / Nous toutes dormons ensemble »…
– «
L’assiette parle
. / Je suis le las où paresse/ Comme une voile repose / L’aile de dindeé…
Reproduction page précédente
208.
Louise de VILMORIN
(1902-1969). L.A.S. avec petit dessin,
Verrières-le-Buisson
11 avril 1963, à « Mon cher Robert »
[de
B
illy
] ; 1 page in-8, vignette de sa maison de Verrières.
150/200
« Quel charmant et excellent diner tu nous as donné hier […] quelle agréable soirée ! Tout ce qui m’amuse ou m’intéresse, m’intéresse
et m’amuse dix fois plus lorsque c’est toi qui en parles »... En tête de la lettre, dessin de son L surmonté d’une fleur.
209.
Louise de VILMORIN
. L.A.S., Verrières 20 décembre 1969, à Jean
D
arnel
; 2 pages obl. in-8 à l’intérieur d’une carte
illustrée d’une vue de Venise par Guardi.
200/250
U
ne
des
toutes
dernières
lettres
de
L
ouise
de
V
ilmorin
(morte le 26 décembre), à propos d’un projet de conférence sur Marie
Walewska.
« André Malraux et moi nous sommes régalés ! Grâce à votre envoi nous avons eu plaisir à manger ! Merci, merci mille fois de vos
exquis foies et, ma foi, remerciez-en pour nous Mme votre mère. Comptez sur moi pour Walevska... mais dites-moi quoi faire »...
O
n
joint
2 cartes de visite autographes d’André
M
alraux
à Jean Darnel ; et 2 cartes impr. des familles Malraux et Vilmorin.
210.
Pauline Tarn, dite Renée VIVIEN
(1877-1909) poétesse.
C
arnet
autographe de
poèmes
, Kreuznach 1893 ; petit carnet
in-16 de 71 pages (85 x 55 mm), couverture moleskine noire ornée d’une pensée violette et du nom de
Kreuznach
en lettres
dorées, tranches dorées, étiquette manuscrite collée sur le plat sup.
1 000/1 500
R
ecueil
de
dix
poèmes
,
dont
neuf
inédits
, dédié par la jeune fille : « À ma chère Tante Marie le jour de sa fête, souvenir de Paulette.
Kreuznach 1893 ». La jeune Pauline Tarn, alors âgée de seize ans, avait fait un voyage en Allemagne avec sa tante, séjournant en juillet
et août 1893 à Kreuznach.