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8 février
1937
. Long exposé de ses vaines démarches auprès de la
direction des Postes de Lausanne, et auprès de l’ambassadeur de France
Alphand, pour que l’on cesse d’intercepter
L’Humanité
et les journaux
soviétiques auxquels il est abonné. S’il n’y a plus « en Suisse, pour un
vieux travailleur intellectuel comme moi, assez d’air pour respirer, je
serais bien forcé d’aller chercher cet air, ailleurs »... Depuis 14 ans,
il s’est interdit de prendre part à quelque action ou manifestation
politique que ce soit, en Suisse, et même d’écrire dans la presse ou
de parler en public. « Il est intolérable qu’un écrivain de mon âge,
qui croit pouvoir dire sans orgueil, que son grand travail fait quelque
honneur à son pays et au pays dont il est l’hôte, se voie brimé comme
un collégien »... S’il est impossible de faire respecter ses droits, « il ne
me restera plus qu’à quitter la Suisse, en faisant juge l’opinion »...
5
mars
. Nouvelles preuves de l’interception de la
Pravda
et des
Izvestia
,
et nouvelle prière d’intervenir auprès des autorités suisses. « Il n’est
vraiment pas possible de laisser faire ces violations des conventions
internationales, sans protester »...
6 mars
. Aucun numéro du nouveau
journal
Ce Soir
, dirigé par Jean-Richard
B
loch
et
A
ragon
, ne lui est
parvenu ; le 1
er
numéro comportait un article du ministre des Sports,
Léo
L
agrange
. « De quel droit ose-t-on saisir un journal français
du Front Populaire »...
25 mai 1937
. Après ses protestations inutiles
sur l’interception de son courrier, « j’ai décidé, avec ma femme,
d’abandonner mon domicile en Suisse, et de m’établir en France ».
Cependant comme le bail de sa villa n’expire qu’en 1940, il envisage
d’y revenir en qualité d’étranger en villégiature, environ 5 mois par an.
Or l’achat d’une voiture française en Suisse l’expose à des droits de
douane français très élevés...
O
n
joint
3 enveloppes autogr. au même (1926) ; plus 7 l.s. de sa
veuve Marie Romain-Rolland à J. Péron (1948-1949), divers documents
relatifs à sa naturalisation française, et une carte de membre des Amis
de Romain Rolland au nom de Péron.
196.
Edmond ROSTAND
(1868-1918).
P
hotographie
avec
dédicace
autographe signé ; 13,5 x 9,5 cm
(encadrée).
150/200
Portrait de Rostand en habit d’académicien, assis, avec la dédicace : « Pour Édouard Champion, en très
cordiale sympathie Edmond Rostand ».
O
n
joint
un portrait photographique de Maurice
B
arrès
, avec dédicace autographe signée « à Édouard
Champion, son ami, Barrès » (encadré, encre passée).
197.
Françoise SAGAN
(1935-2004).
T
apuscrit
signé avec
corrections
autographes,
Lettres d’amour de George Sand et
d’Alfred de Musset
, 1985 ; 24 pages in-4 sous chemise jaune annotée.
300/400
Préface pour les
Lettres d’amour
de Sand et Musset publiées chez Hermann en 1985. Sur une dizaine de pages, Françoise Sagan a
porté au feutre bleu des corrections ; elle a paraphé de ses initiales chaque page, et a noté et signé à la fin : « FIN Bon à tirer Fr. Sagan
le 10 Août 85 ». Sur la chemise jaune, elle a inscrit le nom de l’éditeur : « Monsieur Pierre Berès », et ajouté : « amicalement votre Fr.
Sagan ».
198.
George SAND
(1804-1876). L.A.S. « G. Sand », Nohant 20 août 1857, à son amie Rozanne
B
ourgoing
, « Madame de
Curton » ; 2 pages in-12 à son chiffre, enveloppe.
400/500
Elle prie sa « bonne et chère Rozane » de « recevoir comme sœur, ma sœur Brigitte, mon amie d’enfance que tu as connue à Nohant »,
Mme Brigitte
C
ollin
-D
elavaud
(née Alloncle), qui a un service à lui demander, « et, de mon côté, je vais travailler à le lui rendre » (en
faveur de son fils). Mais elle pense que la « protection directe » de Rozanne auprès de M. Harmand (chef du personnel au ministère des
Finances) sera « probablement la plus efficace, et je te la demande comme je te la demanderais pour moi-même. J’y compte, parce que je
sais ton amitié toujours fidèle et dévouée. Mais je te sais aussi bien paresseuse à écrire et je te reproche de me laisser si longtems sans
nouvelles de toi et de ce qui t’intéresse »…
Correspondance
, XIV, 7563.