80
189.
Jean PAULHAN
(1884-1968). 5 L.A.S., [1931-1949 et s.d., à Léon
D
effoux
] ; 6 pages et demie, la plupart in-8 à en-tête
nrf
(la première un peu déchirée et réparée).
250/300
Paris 29 [décembre 1931]
. « Je crois que Pierre
L
ièvre
accepterait la croix, si le ministère la lui proposait. [...] Ce serait flatteur pour ceux
qui la portent déjà ; et quelle meilleure occasion pour un banquet »...
Paris jeudi [1938-1939 ?]
. « Le prochain
T
hibaudet
est sur la
Critique
.
Dans deux mois. Merci. Je suis bien content que tout cela vous plaise. Il y a aussi l’
Heraklès
(toute une critique du mythe d’Hercule) […]
Avez-vous lu le
Château
de
K
afka
? Désirez-vous le recevoir ? C’est une grande chose »...
Lundi [1944]
. « Je viens de perdre ma mère,
emportée en deux jours par une congestion pulmonaire, à quatre-vingt-un ans. Je vous serre les mains, bien tristement »...
Chatenay-
Malabry 7 octobre [1949]
: « inoubliable, bien sûr. Et qui sera suivie d’autres semaines, également inoubliables. Merci du
Pastiche
que
je suis enchanté d’avoir. Je crois que les
Liaisons du monde
(ci-jointes) vous paraîtront un beau livre, et infiniment curieux »...
Paris
mercredi
. Remerciements pour une photo. « À première vue, je me suis trouvé sur l’image un peu maussade, mais l’opinion générale
a été que j’étais bien flatté. Merci aussi pour l’Essénine. Je crois que vous aimerez, dans le prochain
Mesures
, des poèmes de Tuwin (le
poète polonais) toujours traduits par Robin. Oui, nous nous rappellerons ces T.S.F. au bord de l’Adour. Je crains même que nous n’ayons
à nous les rappeler très précisément, plus d’une fois encore. Vraiment, les Français sont trop gentils, trop prêts à se contenter de bons
conseils, de bonnes intentions : trop prêts à se contenter d’avoir raison »...
O
n
joint
une carte de visite a.s. de remerciements (31 mars).
190.
Charles PÉGUY
(1873-1914). 5 L.A.S., Orléans et Paris 1890-1894 et s.d., à son camarade Paul
M
eunier
; 7 pages in-8 ou
in-12, une adresse.
1 500/1 800
L
ettres
du
jeune
bachelier
et
du
normalien
à
son
condisciple
et
ami
,
futur
aliéniste
et
poète
(natif de Puiseaux, Loiret).
Orléans 14 novembre 1890
. « Reviens vite au bahut. Le pion est chic pour les philos. Nous sommes ou plutôt nous serons huit en classe
[...] Pour ce qui est de bouquiner en étude tous les gens dont tu me parles, je n’en sais trop rien [...] Dépêche-toi : les cours (des profs)
marchent. J’ai déjà trois cahiers de philo. On ne m’a point fait part de la mort de Tartarin. J’ai cessé de me laisser vivre : les types m’ont
élu président à la place de feu Rodiet. Cela me fait de quoi m’occuper »...
28 juillet 1891
. « Comme j’espère encore que tu vis toujours,
malgré ta séparation subite de vendredi soir, je te prie de vouloir bien me faire savoir le plus tôt possible si tu as gardé ton Jallifier de
Rhéto, et si tu peux me le prêter pour les présentes vacances »...
[Collège] Sainte-Barbe [1893-1894]
. Il propose de se retrouver au Théâtre Français, le dimanche, ou le samedi suivant avant de prendre
le train pour Orléans : « il n’est tel que le théâtre pour vous mettre en train de bavarder »...
De l’École, rue d’Ulm [7 novembre 1894]
. « Je
viens de prendre comme sujet d’exposition à faire en philo : “L’hypnotisme”. Je ne sais pas le premier mot du sujet. Voudrais-tu, s’il te
plaît, avant de partir, m’indiquer, dans l’ordre, ce qu’il faut lire là-dessus pour savoir un peu ce que c’est »...
Orléans jeudi matin [vers
1895]
. « Je crois savoir que tu pars de mardi en huit. Si tu veux bien, nous passerons quelques heures ensemble dimanche prochain – sans
doute chez toi pour que je voie ce que tu as fait »... Il donne l’adresse de l’École Normale, rue d’Ulm.
191.
Charles-Louis PHILIPPE
(1874-1909). 12 L.A.S. 1904-1909, à ses amis Louis et Suzanne
C
arassale
; 14 pages in-8,
enveloppes.
700/800
C
orrespondance amicale à
celle qu
’
il appelle affectueusement
«
chère maman
».
Paris
12 juillet
1904
: il ne pourra venir le 14 Juillet,
« parce qu’il faut que le lendemain j’aille au bureau. Retenez-moi le premier étage du château de Bizy. Je pourrai de la fenêtre me mirer
dans l’étang »…
Samedi [24 décembre]
. Il l’attendra mercredi : « j’ai l’esprit assez sombre, et il faudra plutôt me gâter que me faire des
scènes comme chez le tailleur ». Il a fait une nouvelle illustrée pour le
Figaro de Noël
[
Toi
] : « On y voit Jésus-Christ en personne »…
Jeudi
soir [20 janvier
1905
]
, après une rencontre manquée : « J’espère que vous aurez un pardon pour toutes mes fautes et que la prochaine
fois vous ne m’attraperez pas trop tout de même. D’autant plus que l’année ne fait que commencer, que je compte me corriger de mes
nombreux défauts avant qu’elle ne soit écoulée »…
26 mai 1905
: « Votre fils habite maintenant
31, quai Bourbon
» ; il faut« frapper très
fort à la porte parce que quand la fenêtre est ouverte, on n’entend pas »…
Cérilly
11 août
: « Je suis à Cérilly depuis huit jours. Je vais
travailler dans un petit bois de sapins où j’ai pour compagnons des écureuils, des tourterelles et les souvenirs que j’ai de mes amis à
Paris »…
Paris
22 décembre
: condoléances pour la mort de la mère de Suzanne Carassale.
1
er
août 1906
: il fait très chaud à Paris ; il va
toutes les semaines à la campagne [Carnetin] « où nous avons loué à plusieurs une petite maison. [...] je suis en train, au bout de deux
ans, de terminer enfin mon livre [
Croquignole
]. Je n’en perds pas une bouchée. Ensuite, je me coucherai sur le flanc et je resterai huit ans
sans rien faire » ; il s’est mis à la peinture et « compte vendre mes tableaux au Musée du Louvre »...
Juin 1908
: rendez-vous manqués ; il
va au Théâtre Antoine ; il veut lui « serrer la main » avant de quitter Paris…
27 avril
1909
:
il donne le numéro de téléphone de Francis
J
ourdain
: « Francis m’a montré ses toiles. Il y en a deux qui vous plairont beaucoup, je crois »…
26 mai
: il a reçu l’argent pour Francis
Jourdain, qu’il lui envoie…
O
n
joint
1 L.A.S. de Francis
J
ourdain
à Suzanne Carassale (11 mai 1909), au sujet du tableau qu’elle a choisi ; et 5 lettres (1 L.A.S.,
1 L.S., les 3 autres dictées) de la «
V
euve
P
hilippe
» (mère de Charles-Louis Philippe) à Mme Carassale (1908-1911) ; elle demande des
nouvelles de son fils ; elle s’inquiète : « j’espère bien comme vous que cette folie de sa jeunesse [sa liaison avec Milie] va se terminer » ;
elle envisage un séjour chez son fils à Paris ; après la mort de son cher Louis, elle prévient de l’inauguration du buste sur sa tombe, et
s’enquiert d’Emma Mac Kenty, qui a au moins 300 lettres de son fils.
192.
Jehan RICTUS
(1867-1933). L.A.S., Paris 26 octobre 1932, à un ami ; 4 pages in-8.
150/200
On lui dit que Marie
D
ubas
obtient un triomphe dans son poème
La Charlotte prie Notre-Dame durant la Nuit du Réveillon
; il n’ose
pas aller l’entendre : ou bien il sera furieux et fera interdire cette « probable déformation de mon œuvre, non sans, au préalable, aller
engueuler l’interprète dans sa loge » ; ou bien il sera à peu près content et se taira : « Il est certain que tout tripatouillé que soit mon
Poème, Marie Dubas me fait une réclame énorme et donne l’exemple à d’autres interprètes de risquer mes œuvres au
Music-Hall
».
… / …