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« En mesme temps le duc de Guise qui estoit arrivé au camp marcha vers Blois que les protestants avoient occupé. Leur garnison se
retira a sa venüe mais quoy qu’il fust entré dans la ville sans aucune resistance, il ne l’abandonna pas moins a la fureur des soldats.
Environ ce temps on eut nouvelle a la Cour que le duc de Mont-pensier avoit reduit a l’obeissance du roy la ville et le chasteau
d’Angers et que La Rochelle où les protestants [taschoient de se rendre maistres
Bossuet a
corrigé
: La Rochelle que les protestants
taschoient d’occuper] luy avoient ouvert les portes. Le maire d’intelligence avec ce prince avoit introduit des gents qui se meslant avec
les huguenots et criant comme eux vive l’Evangile (car c’estoit le cri ordinaire dont ils se servoient lors mesme qu’ils faisoient les plus
grands desordres) [avoit remis la ville entre les mains de Barie que le duc y avoit envoié
Bossuet a rayé et corrigé :
se rendirent les plus
forts]. Ces nouvelles donnerent courage aux catholiques de faire de nouvelles entreprises. [
Bossuet ajoute :
Au commancement du mois
de Juin] Le duc de Guise s’avança vers Tours qui se rendit, l’armée y exerça de grandes cruautez selon la malheureuse coutume [de ces
temps
biffé par Bossuet et corrigé :
des guerres civiles.
Et il ajoute :
Mais le duc taschoit toujours de les moderer.] Chinon et Chastellerault
se soumirent »... Etc.
119.
Gaston Arman de CAILLAVET
(1869-1915) auteur dramatique.
M
anuscrit
autographe signé,
Souvenir de théâtre
,
[1914] ; 5 pages in-4 à l’encre violette.
150/200
Manuscrit très corrigé d’un article qui raconte comment, il y a douze ans, en compagnie de Claude
T
errasse
et Robert de
F
lers
, il s’est
présenté au Théâtre des Variétés avec son manuscrit
Le Sire de Vergy
. Les trois amis n’en mènent pas large dans le petit escalier de la
direction, par où sont arrivés « les partitions d’Offenbach, les pièces de Meilhac, les comiques prodigieux et les étincelants comédiens ».
En attendant le directeur dans son bureau, Caillavet brise malencontreusement une vitre ; Fernand
S
amuel
entre alors : « D’un coup
d’œil de tacticien, il vit et comprit le désastre, et comme déjà l’aveu affleurait mes lèvres, il s’écria : « Vous avez cassé du verre dans mon
bureau, la première fois que vous y entrez ? Votre pièce est reçue ! – Mais...– Le sujet ? – Le Sire de Vergy. – Quelle bonne idée ! Nous
passons dans trois mois » Ainsi commença « avec les Variétés une liaison très tendre que rien n’a pu gâter, pas même notre fidélité ». Et
il conclut « Je ne saurais trop conseiller à mes jeunes confères de hanter les escaliers de théâtre et lorsqu’ils seront introduits chez un
directeur de briser immédiatement une fenêtre ».
O
n
joint
un manuscrit autographe signé de Gabriel
T
rarieux
(1913, 2 pages in-4), donnant ses impressions sur les répétitions et la
générale de sa pièce
Joseph d’Arimathie
au Théâtre Antoine
120.
Henri CAZALIS, dit Jean LAHOR
(1840-1909) médecin et poète.
P
oème
autographe signé, et ensemble de 39 lettres,
la plupart L.A.S., à lui adressées (ou à son épouse), 1872-1914 ; environ 80 pages formats divers.
600/800
Sonnet
, poème autographe signé par Henri Cazalis, probablement de jeunesse, et qui semble inédit :
« La terre s’éveillait sous les baisers du ciel
Et le monde naissant frémissait de jeunesse
Et de l’immensité montait à l’Éternel
Un hymne d’innocence, un hymne d’allégresse »…
C
orrespondance amicale et littéraire
par des écrivains, musiciens et artistes
.
Félicitations pour sa Légion d’Honneur, recommandations
de nouveaux patients, remerciements et félicitations pour ses ouvrages, dont
L’Enchantement de Sivâ,
Le Livre du Néant, Cantique des
Cantiques
… Louise
A
ckermann
, Jean
A
icard
, Arvède
B
arine
, Victor du
B
led
, Gabriel
B
onvalot
, Paul
B
ourget
, Ferdinand
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runetière
,
Henriette J.
B
runhes
, Eugène
C
arrière
, Antoine
C
ros
, Léon
D
ierx
, Jane
D
ieulafoy
, Auguste
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orchain
, René
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oumic
, Émile
F
aguet
,
Anatole
F
rance
, Reynaldo
H
ahn
, Ernest
L
avisse
, Charles
L
e
G
offic
, Jules
L
emaître
, Lucien
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évy
-D
hurmer
(2), Frédéric
M
asson
,
Frédéric
M
istral
, Pierre de
N
olhac
, Louise
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ead
(2), Henri de
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égnier
, Camille
S
aint
-S
aëns
, Édouard
S
churé
(3), Louisa
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iefert
,
Albert
S
orel
, André
T
heuriet
, Albert
V
andal
, E.M. de
V
ogüé
.
O
n
joint
2 lettres de Sophie
C
azalis
mère à son fils, et 3 de William
C
azalis
(Neuchâtel 1877, à son frère Adolphe, à son neveu Henri
et à sa nièce Laure) ; et l’acte de succession de Sophie Cazalis née Vautier (1804-1864) signé par son mari Adolphe Cazalis et ses enfants
Henri et Laure (1865).
121.
Jacques CHARDONNE
(1884-1968).
M
anuscrit
autographe,
Francis Jammes.
– Les Feuilles dans le vent
, [1914?] ;
2 pages in-4 (marques d’imprimeur), avec ratures et corrections ; la fin manque (lég. mouill.).
150/200
Chronique littéraire, traitant des
Feuilles dans le vent
de Francis
J
ammes
(1913). «
Les Feuilles dans le vent
est un recueil de petits
ouvrages divers. On y trouvera les meilleures pages de Jammes et les pires.
L’Auberge sur la route
est une journée champêtre et ensoleillé
d’un mendiant-poète d’une étonnante majesté familière », mais d’autres contes sont « entachés de ces fades gentillesses et de ces
pauvretés fleuries que font trop souvent des personnages de Jammes de sommaires figurines en sucre »... Puis Chardonne parle de
La
Vieillesse d’Hélène. Nouveaux contes en marge
de Jules
L
emaître
(1914) : Lemaître « s’inspire des vieux livres, et il en use avec les plus
célèbres héros aussi librement que le romancier avec ses souvenirs »... (la fin manque).
122.
Jacques CHARDONNE
. 80 L.A.S. (une dizaine non signées, et une dizaine incomplètes), 1928-1962, à Maurice
D
elamain
(7 à des proches)
; environ 195 pages la plupart in-4 ou in-8, nombreux en-têtes
Librairie Stock
ou
Éditions
Stock
.
5 000/6 000
I
mportante
et
très
intéressante
correspondance
littéraire
et
politique
avec
son
ami
et
associé
M
aurice
D
elamain
,
copropriétaire
de
la
L
ibrairie
S
tock
, et beau-frère de la sœur de Chardonne, Germaine Boutelleau (épouse de l’ornithologue Jacques Delamain) ;
quelques lettres sont signées de son vrai nom Jacques Boutelleau, la plupart de ses initiales « J. B. ». La grande majorité des lettres datent
des années 1938-1945, et témoignent des prodromes de la guerre, de « la drôle de guerre » et des réalités de l’Occupation : la censure,
… / …