48
*
Partie fine
(1 page in-4 à l’encre noire au dos d’un feuillet à en-tête de la
Brasserie Lutetia
) ; en tête, une ligne raturée : « Il y a des
femmes qui ressemblent » (25 vers) :
« Dans le coin où bouffent les évêques
Les notaires les maréchaux »…
Au dos, sous l’en-tête, deux autres poèmes. –
Maladroit
(encre noire, en 3 strophes de 4, 5 et 4 vers) :
« Premièrement je t’aime
Deuxièmement je t’aime »…
– Au-dessous, au crayon,
Tercets
remplit le reste de la page, en travers, le dernier des 9 tercets étant écrit au-dessus du titre, dans le
seul espace encore disponible. Le premier vers présente une surcharge et une variante, et on relève une modification au vers 19.
« Le trousseau de clefs dans ses folles chimères
Se fredonnait
Une chanson du bon vieux temps »…
*
Angelus
(6 pages in-8 à l’encre noire, paginées par Aragon, sur 2 feuillets pliés de papier quadrillé). Le manuscrit comporte plusieurs
petites surcharges et ratures, dont un début biffé.
« Vous qui riez
Sans doute que vous trouvez ça drôle
Ce n’est pourtant pas joyeux »…
On relève aussi, à la 3
e
strophe, un vers qui a été oublié dans l’édition, après « Un cheveu tombé sur la moquette » : « Fait avec un crin
de balai le signe obscène de la croix »...
Au verso du dernier feuillet (1 page in-4), figurent 4 petits poèmes, de 3 à 5 vers, le premier à l’encre noire, les autres au crayon, séparés
par un trait de crayon ; ils seront dispersés dans le recueil :
Le jamais dit
, Frisson
;
Mythologie
;
Au
café
;
Poids
.
*
Voyageur
(sur 1 page in-8), 20 vers en 4 strophes, avec surcharge au 5
e
vers :
« Dans la frégate Je-te-suce
Il s’enrôla tout jeune encore »…
Au verso, la page est remplie par trois courts poèmes, séparés par des arabesques.
Symbole
(5 vers) : « La chronologie bras dessus bras
dessous »… ;
Voyage
(8 vers) : « Avec son bateau / L’explorateur intrépide »… ; et
Voyages
(quatrain) : « Comme il allait de con en con »…
*
Triomphe de la moustache
(1 page et demie petit in-4, papier quadrillé). Le manuscrit présente quelques surcharges (40 vers).
« Dans une cravate paon triste
L’épingle a l’air de s’emmerder
Améthyste pic pic pic les petites perles
Le tout surmonté d’un Monsieur »…
*
Sans famille
(2 pages in-4, papier quadrillé). Le manuscrit présente plusieurs ratures et surcharges, ainsi que des majuscules qui ne
figurent pas dans l’édition (52 vers) :
« On a changé ce matin le papier à roses de ma chambre d’hôtel
Pour un papier à grenouilles Sans
Que personne soit entré sinon
Un souvenir habillé d’une robe très fraîche toute blanche »…
*
Transfiguration de Paris
(3 pages in-4 sur 2 feuillets de papier quadrillé). Le manuscrit présente quelques variantes avec le texte
publié, et quelques mots surchargés (98 vers) :
« Cela débuta d’une façon très naturelle
Dans un bordel de la rue de l’Échaudé Saint-Germain
Un fantaisiste était venu brûler ses lettres d’amour »…
On relève en haut de la dernière page un titre biffé :
Le Champ incendié
, et en bas, un dernier vers biffé : « La ville de toutes les
possibilités ».
Au verso du second feuillet figure une liste autographe rayée, signée et datée : « Aragon 26 Janvier » : chemises, chemise de soir,
chaussettes, cols, mouchoirs, caleçons, pyjama...
113.
Louis ARAGON
. 2
manuscrits
autographes (un signé),
Issoire
, [1961] ; 3 pages in-4 et 3 pages et demie in-4.
1 200/1 500
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de
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église
S
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aul
d
’I
ssoire
, publiée dans le premier numéro d’
Art de France
,
revue annuelle de l’art ancien
et moderne
, en 1961. Le brouillon de premier jet, très raturé et surchargé de corrections, est suivi de la mise au net, présentant encore
quelques corrections, et signée ; tous deux sont écrits à l’encre bleue.
« Comme si, à cette dernière étape au cœur de la Limagne, avant de se mésallier avec l’Allier, l’eau volcanique du lac Pavin avait déposé
la lave noire de ses origines, une sorte de merveille sombre y surgit, prise dans une ville plate et pavée et qui ne semble par rien d’autre
se souvenir d’un passé terrible et sanglant : c’est Saint-Paul d’Issoire qu’on appelle aussi Saint-Austremoine »… Aragon rappelle la forme
de cette église romane d’Auvergne, « assurément celle dont le plan a le plus d’audace et d’ampleur ». Reconnaissant les altérations dues
à l’architecte Malley, tant décrié pour la façade et le clocher qu’il fit bâtir en 1841, il clame son admiration pour l’entrée : « je lui trouve
cette beauté mâle d’une poitrine de géant, de lanceur de javelot, qu’on s’étonne de ne pas voir soulevée par une respiration puissante, par
le feu profond de la terre dans ses schistes sont à jamais noircis, et qu’est-ce pour eux que sept ou huit siècles de plus ou de moins ? »...
Le « gros œuvre diabolique » le prend à la gorge, tel « un théâtre volcanique encore léché de flammes récentes. [...] Je m’arrête dans le
narthex comme un homme excommunié, je regarde cet acheminement devant moi vers le chœur, sous cette voûte de cécité, ce pavement