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57

1945

.

15 juin

. Longue lettre au sujet de son fils Gérard [

B

outelleau

], qu’il juge « très utile », mais surtout « dangereux », et qu’il

faut « tamiser » par André [

B

ay

] : « Le principal pour Gérard […] c’est de faire des romans, et d’être journaliste » ; il faut éviter qu’il

s’insère dans la librairie…

[Juillet]

. Article de Jules

R

omains

dans

Carrefour

sur ses impressions de retour : « Une vue de Paris et des

Français en rose »... Au reste, tout « se ramène à la manière dont l’État fera faillite ; quelles seront les conséquences de l’État totalitaire

et de l’autarcie qui en sortiront. Et puis la famine et la peste attendues pour l’hiver prochain. Du moins ce sont les Américains qui

le proclament »... – « Je n’ai point dit en 44 que les Américains étaient des guignols. Je ne le pensais pas. Au contraire j’étais plein de

considération pour eux, je croyais, alors, au débarquement, à une avance rapide, à la destruction de la France, et j’avais grand peur pour

toi quand je te savais à Paris »...

26 juillet 1948

. Graves inquiétudes sur la santé d’André

B

ay

(son beau-fils). « Les Allemands avaient Hitler. Nous avons le Tour de

France ».

6 août 1949

. Succès d’

Olivia

de Dorothy

B

ussy

 ; ventes, projets en cours ; éloge du « don d’artiste » d’André

B

ay

, « un peu

visionnaire », à surveiller du point de vue pratique ; « nous aurions avantage à posséder quelques librairies dans les grands centres, en

province »… –

Psychanalyse d’André

, louant les qualités de jugement d’André

B

ay

, mais qui doit être « bien encadré, limité dans ses

fonctions, surveillé »… –

Jeudi

. Longue lettre sur la réorganisation indispensable de Stock. –

Jeudi

. Longue lettre sur

L

a

R

osa

et ses

fonctions chez Stock. – Fin de lettre sur Madère.

[1954]

, sur la crise chez Stock et « une certaine paralysie dans la direction »…

19 juillet

[1954]

, prenant la défense du travail d’André

B

ay

, qu’il ne faut pas laisser partir de Stock : « Ce n’est pas avec des gens qui ne font rien

qu’on peut soutenir une maison »…

21 juillet 1955

. Sur son amour du lait, mais ses inquiétaudes après un article ; le succès de Pearl

B

uck

 ; vive critique de

L’Escadrille de la reine

de Nevil

S

hute

 : « ce livre est un parfait exemple de l’universelle et profonde décadence

du roman. Un roman, c’est, aujourd’hui, un bavardage insapide de marionnettes, dans un décor de carton. (Ah ! Tolstoï !). Et on ne

comprend rien. Infantilisme »... Son fils Gérard à

L’Aurore

 ; divorce de

M

uller

Jeudi 13 [1955]

, sur

Le Prix de l’Amour

d’Alfred

H

ayes

,

Jean

P

aulhan

(« Jean Guérin, c’est Paulhan ») ; départ pour le Portugal : « J’ai spécifié que je ne voulais pas faire de conférence, ni voir

S

alazar

, ni personne »…

10 juillet 1956

, lettre à son fils Gérard au sujet de Stock.

25 octobre 1958

. Observations sur la dévaluation

générale des fonds des maisons d’édition. « Un auteur mort, cela ne vaut plus rien, commercialement (même s’il dure littérairement). Il

y a plus grave encore, et Gallimard en a fait l’expérience.

M

ontherlant

, vivant, en pleine vogue, lui a apporté gratuitement toute son

œuvre à condition qu’elle soit entièrement réimprimée, ce que Gallimard a fait. Ça lui a coûté 20 millions. De ces ouvrages d’un très

proche passé, l’auteur étant vivant, il ne vend rien. Mais il vend 30 mille d’une pièce nouvelle de Montherlant »...

2 novembre 1958

.

Détails sur son rythme de vie et de travail ; il estime que ce qu’il aura écrit de meilleur, c’est ce qu’il écrit maintenant. Mais il y a des

choses qu’il ne ferait pas : « Si je refuse d’entrer à l’Académie (ce qu’ils me demandent, me facilitant tout) je sais pourquoi. Si on me

demandait de diriger Stock, je dirai non. Et je sais pourquoi ; c’est que j’ai 75 ans »... Et de se livrer à une analyse serrée de la maison

d’édition : l’entrée catastrophique de son fils Gérard, la guerre dans le service de fabrication, André Bay qu’il faudrait tenir un peu

mieux, les finances qui ne permettent aucune erreur, etc. Ayant fait l’éloge de Maurice (éditeur, grand lettré, graphologue éminent), il

propose la cession à Gallimard...

12 mai 1959

, longue lettre sur Stock, sur son fils Gérard, et sur La Rosa…

23 novembre 1959

, sur « la

désagréable affaire La Rosa » (d’autres lettres sur le même sujet) ; inquiétudes sur les effets du « franc lourd »… Sur Antoine

B

londin

 :

« cet être exquis, aimé de tous, est le fils d’un alcoolique qui s’est tué ; lui-même, terriblement atteint de ce côté, demi fou, se tuera

bientôt ; j’espère qu’il ne tuera personne avant »…

24 mars [1960]

, longue lettre sur son voyage en Italie : Rome, Positano, Capri,

Naples ; la santé déclinante de sa femme Camille…

20 décembre 1960, 2 janvier et 2 mars 1961

, longues lettres s’interrogeant sur l’avenir

de Stock…

La Frette

9 juillet 1962

. Séjour à Menton… « Stock ? C’est une maison d’édition sans éditeur. Cela finira mal. Ils en sont à

70 millions de découvert. Ils font de la marchandise qui retourne au stock de livres »... Etc.

O

n

joint

une L.A.S. à un auteur (6 mars 1928), le priant de remettre son manuscrit à M. Delamain.

123.

Paul CLAUDEL

(1868-1955). 17 L.A.S. et 1 carte de visite autographe, 1916-1925, à Henry

C

ochin

; 24 pages formats

divers, qqs en-têtes, et la plupart avec enveloppe ou adresse (plus 6 enveloppes).

1 500/2 000

B

elle

correspondance

à

l

historien

spécialiste

de

D

ante

,

et

président

de

la

S

ociété

S

aint

-J

ean

pour

le

développement

de

l

art

chrétien

.

Paris 6 janvier 1916

. Sa traduction de la

Vita Nova

de

D

ante

« sera la joie de mon voyage ». Il dit aussi sa « grande émotion » qu’il lui

a procurée « chez ces pauvres petits enfants. Quelle belle œuvre et combien je suis fier d’avoir pu m’y associer un peu, en tous cas du

meilleur de moi-même ». Il envoie une « petite obole, qui me serait largement payée par les prières de toutes ces âmes saintes dont j’ai un

puissant besoin en ce moment pour moi et les miens »…

26 décembre 1916

. « Ce sera un grand honneur pour moi de voir ma pièce jouée

par les enfants de S. Jean de Dieu. Je me ferai une vraie joie d’assister à la représentation ». Mais il avoue son embarras, car il a autorisé

le directeur d’un autre patronage à la faire jouer, « et il avait même invité le Cardinal à la première qui devait avoir lieu le 14 janvier ! »...

Légation de France au Brésil, 2 avril 1918

. Il a reçu les imprimés pour l’œuvre des églises dévastés, et en a fait bon usage. « Sur la prière

de Mgr. Péchenard, je me suis particulièrement intéressé au diocèse de Soissons qui est le mien. Sur 15.000 francs que nous a rapportés

le sermon de charité de Rio, la moitié est allée aux églises. Deux autres sermons vont être prêchés à Pernambouc et à Saô Paulo »... Il

le prie de dire sa reconnaissance au Supérieur des Frères de Saint-Jean de Dieu « de la charité qu’il a de prier pour ma pauvre âme »...

Légation de France à Copenhague

,

31 janvier

1921

 :« Voici le poëme sur Dante. J’ai peur que malgré votre indulgence pour moi, vous

le trouviez bien mal et difficile »...

10 février

. Il n’avait pas compris ses intentions par rapport à son

Ode jubilaire

, mais la combinaison

proposée lui paraît la meilleure. « Je n’ai plus que quelques vers à écrire. Je vais immédiatement saisir la N.R.F. Il faudrait que la chose

allât assez vite, car je viens d’être nommé Ambassadeur au Japon »...

26 février

. « Quand pendant de longs mois on a vécu l’esprit

uniquement tendu sur une œuvre, on ne sait plus exactement si elle est bien ou mal [...]. Dans le dur combat qu’ils soutiennent pour

arriver à l’expression, les pauvres poëtes ont besoin de temps en temps d’être réconfortés par des sympathies précieuses comme la vôtre

et celle de M.

P

ératé

que je connais et que j’estime depuis longtemps. N’est-ce pas lui qui a fait autrefois une traduction des

Fioretti

en style du 17

e

siècle qui m’avait beaucoup frappé ? Je suis sûr que celle de la

Divine Comédie

sera superbe, et je serai fier de figurer

… / …