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63

141.

Victor HUGO

(1802-1885). P.S. signée aussi par ses frères Abel

H

ugo

et Eugène

H

ugo

(qui l’a rédigée), et par deux

autres, Paris 25 janvier 1818 ; 2 pages in-4.

1 500/2 000

P

récieux

document

sur

un

projet

inconnu

de

revue

,

alors

que

V

ictor

H

ugo

,

lycéen

à

L

ouis

-

le

-G

rand

,

allait

avoir

seize

ans

.

[Le projet ne semble pas avoir eu de suite.]

Le document est entièrement de la main d’Eugène

H

ugo

(1800-1837), et porte en titre : « Acte d’association pour la rédaction & la

publication des

Lettres bretonnes

 ». Outre Eugène et Victor Hugo, y participent leur frère aîné Abel (1798-1855), Jean-Joseph

A

der

(1796-1859, journaliste et auteur dramatique, qui a rédigé avec Abel Hugo un Traité du mélodrame en 1817), et Louis-Auguste

M

arteau

(1787-1828, fonctionnaire aux Finances, et littérateur).

« Il y a association entre Messieurs, Abel Hugo, Louis Auguste Marteau, Jean-Joseph Ader, Eugène Hugo, & Victor Hugo pour la

rédaction d’une Brochure sur les événements politiques & littéraires dignes de fixer l’attention du public. [...] Il en paraîtra quatre

numéros par mois »... Est prévue la répartition égale des bénéfices entre imprimeur et rédacteurs après le huitième numéro, sauf pour

Eugène et Victor, qui partageront un cinquième : « Si l’un des deux venait à quitter la Capitale, ou à mourir, le cinquième seroit la

propriété de l’autre. Il en seroit de même pour M

r

Abel Hugo dont le cinquième passera à ses deux frères »... Rédigé « dans les principes

libéraux des députés connus sous le nom d’

Ultra

 », le périodique traitera de politique (Abel), littérature et mœurs (Ader), et spectacles

(Marteau) ; Victor et Eugène se chargeront des « articles littéraires & de Poésie »... Une amende sera infligée à tout rédacteur qui néglige

de remettre son travail le dimanche, pour les trois premiers numéros. « Chacun est passible des peines corporelles que pourroit lui attirer

l’article qu’il auroit rédigé »...

Le document est signé au bas de la première page des initiales des cinq associés, et au bas de la deuxième page des signatures

complètes : « E. Hugo », « V.M. Hugo », « L.A. Marteau », « J.J. Ader », avec une apostille autographe d’Abel Hugo : « Approuvé l’écriture

cy dessus A. Hugo ».

Reproduction page 61

142.

Victor HUGO

(1802-1885).

D

essin

original, à la plume et au lavis, signé et daté en bas à droite, Jersey 1854, collé

sur un feuillet avec

dédicace

autographe signée, Marine Terrace 1

er

janvier 1855 ; environ 3,7 x 10 cm, sur un feuillet

8,7 x 12,5 cm (à vue), encadré avec l’adresse autographe au dos.

10 000/12 000

P

etit

paysage

à la plume et au lavis d’encre brune, et estompe, représentant une bourgade dans le lointain, avec la grosse tour d’un

château-fort, et les flèches d’une église. Cette « carte de vœux » est signée et datée en bas à droite : « Victor Hugo. Jersey 1854 ».

Victor Hugo l’a montée sur un feuillet de papier sur lequel il a inscrit la dédicace : « Aux pieds de Madame Jules Janin Victor Hugo

Marine Terrace, 1

er

janvier 1855 ». Au verso, l’adresse porte : « Monsieur Jules Janin 20, r. Vaugirard ».

Adèle Huet (1820-1876), fille du maire d’Évreux, avait épousé en 1841 le célèbre critique Jules

J

anin

(1804-1874).

Reproduction page 61

143.

Victor HUGO

. L.A.S. « V. H. », vendredi 4 septembre [1872] ; 1 page in-8 (petit deuil, lég. fente réparée).

500/700

« Vous êtes un vilain, comme dit Jeanne ; tout le monde chez moi vous adore, mais vous êtes récalcitrant, et vous voulez garder

votre indépendance. Hé bien, soit, homme farouche. Vous viendrez quand vous voudrez. Votre couvert sera mis tous les jeudis, et

nous verrons si, comme La Tour d’Auvergne, vous répondrez : Présent ! Nous ne vous attendrons jamais, mais nous vous espérerons

toujours ».

O

n

joint

une L.A.S. de Camille

P

errin

, 2 septembre 1868, [à l’éditeur Pagnerre], en-tête de

L’Indépendance Belge

, accompagnant

l’envoi de plusieurs articles parus dans son journal sur les funérailles de Madame Hugo.

144.

Joris-Karl HUYSMANS

(1848-1907). L.A.S., 27 juin 1887, à Gustave

G

uiches

; 4 pages in-8 (petites fentes aux plis

réparées, et légères rousseurs).

500/700

T

rès

belle

lettre

à propos du deuxième roman de Gustave

G

uiches

(1860-1935),

L’Ennemi, mœurs de province

(1887).

Il a commencé

L’Ennemi

dimanche et il l’a terrassé ce lundi soir. « C’est un livre de pas à pas, d’observations accumulées, de seuil

d’âme, par conséquent un livre qui bourdonne dans le crâne quand on le ferme. Mais ce qui sort de plus clair, de plus net de tout cela,

c’est une bonne et belle série de trouvailles d’artiste. Je suis vraiment très content, et très requis par le style, fermement pioché et

pavé des térébrantes expressions qui vous fripent la moelle – les croisades de recouvrement – les honnêtetés minérales – les ombres qui

parquètent de losanges de soleil – les en crever par la gueule – puis un tas d’autres dont le souvenir m’échappe devant le papier. Vos

paysages sont odorants – et faisandés à point, comme de terrestres venaisons et de célestes gibiers. L’un des premiers – les vignobles

pourris, damassés d’ulcères sont de terrifiante allure »... Il admire aussi la « ritournelle de désolation » du phylloxera, et le ton général :

« la célébration artiste de la mitoyenne imbécillité et de l’ordinaire ordure d’âme des personnages. Un vrai son d’argent ignoble sonne

là-dedans, comme un glas. Ils sont tous cochons, enfin !! »... La seule partie du livre qui le « jugule » moins, c’est celle d’Alfred, mais ses

types secondaires sont enlevés en quelques traits. « Au reste, je vais reprendre, lentement, maintenant le livre – et déguster les petits

verres – la bonne liqueur cruelle de la vraie vie, sans espoir, et sordide et bête »...

Reproduction page 65