67
151.
Max JACOB
. L.A.S. « le pauvre Jacob », Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret) 28 janvier 1943, à « Cher Jean » ; 1 page et quart
in-4.
400/500
L
ettre de
conseils
à
un
peintre
. « Toutes mes félicitations ! Vous avez compris – mais,
restez humain
!.. Ça va bien – Vendre ou ne pas
vendre ça n’a aucune importance – question de chance ! pensez à un idéal à atteindre et qui recule, hélas, sans cesse. Vous êtes sur la voie.
Je connais la fameuse pensée de
P
ascal
. Elle prouve que l’on peut être un grand chrétien et ne pas savoir de quoi il s’agit en peinture.
J’ai entendu un grand professeur non chrétien et qui valait Pascal dire que la peinture consistait à
rendre le relief
(ou à peu près cette
phrase qui supprime d’un coup toute la peinture orientale et l’art roman en peinture). La peinture est une concentration. Atteignez la
sigillarité
. Merci d’avoir confiance en moi. Lisez le Journal d’Eugène Delacroix,
Les Maîtres d’autrefois
de Fromentin et en général toutes
les critiques écrites par les peintres, des gens du métier »... Il ajoute : « Réfléchir aux conditions de l’art c’est-à-dire à l’esthétique, c’est
se faire une esthétique à soi même si on pense comme les autres. Car si on pense comme les autres on n’exécute pas comme eux. [...] Vie
intérieure ! Vie spirituelle ! Vie morale
lente
.
Pourquoi toujours cette rapidité ? Vous mourrez un jour, non ? »
152.
Max JACOB
. L.A.S., Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret) 16 juillet 1943, [à Pierre
A
lbert
-B
irot
]
; 1 page in-4 (cachet
PAB
).
400/500
B
el
éloge
des
M
émoires
d
’A
dam
. « Il y a quarante ans que nous essayons de retrouver l’homme. Sursaturé de formules, on a interrogé
l’inconscient : ça n’a pas donné l’homme ! On a essayé du catholicisme après 1918 parce que l’inconscient n’avait fait que décevoir, mais
le catholicisme s’arrête à l’Église qui n’est qu’un homme spécial (faute de rigueur). Aujourd’hui dans le roman retour à la psychologie
– vain retour : les Russes ont tout dit ! – Dans cette inquiétude de l’homme qui voudrait bien savoir ce qu’il est parce que la Genèse
ne lui suffit pas tu es le seul à oser cette sublime tentative : mettre le premier homme sous le ciel. Et il se trouve que toi tu es le seul
qui puisse tenter cet effort à cause de ton ingénuité profonde car il y fallait ce don merveilleux, à cause de ta haine des afféteries à la
Max Elskamp, à la Ch. L. Philippe, à la Francis Jammes. Oui tu étais le seul à pouvoir prendre ce rôle écrasant et tu l’as rempli comme
toujours, toi seul poète épique de notre temps »...
153.
Francis JAMMES
(1868-1938). L.A.S., Hasparren 31 décembre 1929, au dessinateur Jean
P
icart
L
e
D
oux
; 1 page in-4.
100/120
« Je vous retourne les feuilles après les avoir autographiées de mon mieux. Malheureusement le
Van Gelder
boit un peu. L’
Arches
est
moins altéré d’encre »... Il termine en lui souhaitant bonne année.
154.
Alphonse KARR
(1808-1890). 11 L.A.S., [années 1830-1870] ; 16 pages in-8 ou in-12.
200/300
Lettres à MM. Bomain et Saint-Aignan (« ma résolution ébranlable de rester étranger à tout ce qui regarde les affaires d’une ville où
[...] je n’ai pas trouvé la justice commune ni les garanties les plus ordinaires ») ; Adolphe
C
rémieux
(
1
er
janvier 1871
, longues réflexions
politiques et militaires sur le siège de Paris, les familles des francs-tireurs et des mobiles tombés au combat, les appointements des
élites…) ; son cher Reybaud ; son éditeur Hippolyte
S
ouverain
(3) ; en faveur des pêcheurs d’Étretat et de leurs familles éprouvées ; à
un Anglais à propos de ses fleurs et de l’envoi d’un bouquet (Nice 1864) ; pensées, etc.
O
n
joint
des portraits, dont une photographie
(
Galerie contemporaine
).
148
152