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Littérature
324.
Léon PIERRE-QUINT
(1895-1956). 2 L.A.S.,
Anjouin (Indre)
mai-octobre 1945, à Henry de
M
ontherlant
; 3 pages in-4
à son en-tête.
150/200
É
puration
.
23 mai.
Sa dernière lettre est « inadmissible […] je vous ai fait confiance. C’est que je croyais l’homme en vous, plus fort
que l’homme du moment. Peut-être est-il plus difficile de rester soi-même quand la Société vous menace que lorsqu’elle vous élève. […]
Certes, quand le Comité [Comité National des Écrivains] s’est manifesté au grand jour, il a perdu pour moi une partie de son intérêt et
je reconnais qu’il a commis des erreurs. […] Il est cependant des moments où l’écrivain jette sa plume sous la table et se jette au plus
profond de la mêlée »…
9 octobre.
« J’ignore complètement où vous en êtes, mais je veux croire que votre affaire dort – ou s’est endormie
d’un sommeil définitif. Je vous remets cependant […] les quelques pages rédigées après avoir relu vos livres, ce qui m’a encore convaincu
davantage de votre indépendance »…
O
n
joint
4
brouillons
autographes
de
lettres
de
M
ontherlant
, relatifs au C.N.E. (5 pages in-8 ou in-4).
6 mars 1945.
En lisant la
presse de septembre 1944, il retrouve cette citation : « “Le C.N.E. apportera son concours entier au gouvernement pour la mise en œuvre
des mesures demandées”. […] Je me suis rappelé aussi qu’à ce moment on vendait à Paris, à la sortie des métros, pour deux francs, une
feuille que j’ai eue entre les mains, intitulée : “Liste des traîtres”. J’y figurais, en bonne compagnie des futurs fusillés, sans distinction
entre moi et eux, et je n’y figurais évidemment que pour avoir été sur cette première liste du C.N.E. »… Un autre courrier revient sur la
notion de son « indépendance » évoquée par son correspondant, etc. Plus une intéressante L.A.S. de Maximilien VOX à Montherlant,
14 septembre 1944, au sujet du C.N.E., et son propre rôle lors de la Libération.
325.
Marcel PROUST
(1871-1922). L.A.S., [vers la fin de septembre 1908, à Mme Julia Alphonse
D
audet
] ; 3 pages in-8.
3 000/4 000
B
elle
lettre
à
propos du
premier
roman de
son
ami
L
ucien
D
audet
,
L
e
C
hemin mort
,
roman
contemporain
, paru chez Flammarion en
juillet. Proust y évoque ses débuts dans le salon de Mme Daudet.
« Madame, vous devinez que j’ai dû être souffrant et incapable matériellement d’écrire pour ne vous avoir pas remerciée de la carte
délicieuse et imméritée. Je n’ai fait que traverser Paris et n’y rentrerai définitivement que dans un mois. Mais ce me sera une grande joie
de parler avec vous de ce livre admirable de Lucien de ce fleuve inconnu, qui part dans une direction nouvelle, pour une rive opposée,
mais qui naît à son tour de la quadruple Source sacrée. Ce que son ami pouvait autrefois dire de flatteur à la Mère de ce fils chéri, restait
au-dessous de ce qu’elle savait elle-même. Et le monde entier ne fait que répéter en écho ce qui fut dit alors dans le salon de la rue de
Bellechasse par un jeune homme intimidé, fier d’avoir été le témoin et parfois le confident des pensées qui précédèrent l’éclosion, des
heures où le ciel se colora »…
Correspondance
, t. VIII, p. 226.
Reproduction page 101
326.
Raymond QUENEAU
(1903-1976).
M
anuscrit
autographe signé ; demi-page in-4.
250/300
P
résentation
de
M
arcel
D
uhamel
, en six lignes : « Je ne sais pas ce que c’est que la Série Noire, mais je connais un certain Marcel
D
uhamel
, écrivain polymorphe aux multiples pseudonymes, auteur de mille romans et créateur d’une nouvelle langue, intermédiaire
entre le franslang et l’amerargot. Ce qui n’est pas rien ».
235