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Littérature
306.
Henri MASSIS
(1886-1970). 4 L.A.S., 1927 et s.d., à Henry de
M
ontherlant
; 9 pages et quart in-4 ou in-12, en-têtes
de
La Revue universelle.
100/150
La première lettre fait suite à une entrevue manquée.
Les deux hommes ne se sont encore jamais rencontrés…
19 juillet 1927.
Après
lecture de
La Mort de Peregrinos
,
B
ainville
se joint à lui pour lui suggérer « quelques suppressions ou atténuations » pour rendre possible
sa publication dans la
Revue
…
[Octobre 1928].
Il espère recevoir de lui des pages moins fragmentaires pour la
Revue
. « Outre que ça
n’est pas la peine de scandaliser certains de nos fidèles avec cette histoire de Juifs qu’ils ne comprendraient pas […] la publication leur
semblerait manquer de nécessité ou d’opportunité »…
[Janvier 1933 ?]
. Il a lu
Mors et vita
: « De toutes ces pièces assemblées un son
émane dont on perçoit mieux le timbre : c’est celui du courage, dont vous n’entendez pas que notre humanité soit privée sans déchoir »…
307.
François MAURIAC
(1885-1970). 22 L.A.S. et 1 L.S., 1917-1965, à Henry de
M
ontherlant
; 33 pages formats divers.
2 000/2 500
M
agnifique
correspondance
littéraire
,
qui
est
aussi
l
’
histoire
d
’
une
amitié
fervente
traversée
de
brouilles
.
Paris 27 décembre 1917
, après la lecture d’un manuscrit : « À moi qui ne suis plus très capable de m’émouvoir avec de la littérature vous
avez donné une émotion – la même que j’eus à votre âge en lisant, pour la première fois, les
Illuminations
de Rimbaud. Et puisque vous
me connaissez, vous savez de quel cœur préparé j’ai dû accueillir votre symphonie sur le collège, sur la douzième année – et quelle route
se frayent à travers ce cœur, les voix d’enfants »…
Malagar 12 septembre 1918
. Belle et longue lettre d’admiration après la lecture de ses
proses : « j’avais cette certitude que votre royauté ne pouvait être éphémère… Oui les dieux me retiennent par les épaules : ces dieux,
ces
justes
dieux… et vous savez que leurs bien-aimés s’appelaient Priam, Œdipe, Prométhée, tous les suppliciés, tous les suppliants…
[…] Ne croyez pas que j’aie choisi ma destinée et n’admirez pas ma fortune… […] Je sens en vous une inquiétude… Je la connais, je
vous
reconnais. […] Je n’ose plus vous dire mon espérance anxieuse de vous voir renaître une seconde fois après cette grande tempête. Vous
vous préparez Monsieur à une œuvre qui dépassera de beaucoup les nôtres. […] Neuf encore au monde et passé presque du collège à la
bataille, peut-être aurez-vous ce dernier courage, de ne pas maquiller votre effrayant héros »…
En janvier 1919, il lui suggère d’envoyer ses manuscrits à André Germain aux
Écrits nouveaux
plutôt qu’à la
NRF
« qui ne reparaîtra
de longtemps »…
Saint-Symphorien
16 août 1919
. « J’avais lu déjà et relu votre étrange et inquiétant dialogue : oui, il y a du nouveau et
qui est ce sentiment d’une présence mystérieuse et adorable dans l’enfant avant que la puberté l’ait abêti. Ce respect, cette inquiétude
en face du garçon de douze ans »…
26 septembre 1920
, sur
La Relève du matin
: « vous avez ouvert des yeux nouveaux sur cet abîme de
l’enfance et ce que vous avez dit nul avant vous n’y avait songé. C’est un livre de début comme je n’en avais ouvert aucun depuis qu’il
m’est donné d’en lire : j’aime qu’il soit si imparfait, qu’il roule dans son flot tant de galets et de sables : c’est le signe d’une richesse, d’une
surabondance qu’il ne vous reste plus que d’ordonner »…
16 octobre 1920
, commentant ses pages sur la boxe : « votre article ressemble à
votre visage, il est ardent, il est creusé de passion, d’une véhémence douloureuse. Que vous avez de talent, mon cher ami ! Mais que vous
m’inquièteriez si je vous aimais ! »…
13 février 1922
. Il a reçu la nouvelle
édition de
La Relève du matin
, à
laquelle il lui conseille de ne plus
toucher… En novembre, ayant lu
des fragments du
Songe
: « c’est très
beau – et d’une beauté “active”. Je
veux dire qu’on ne lui résiste pas
– qu’on est pris »…
13 novembre
1922
, sur la mort de Prinet (dans
Le
Songe
), « sans conteste ce qui a été
écrit de plus beau sur la guerre »...
9 décembre 1923
, compliment
pour son hommage à
B
arrès
…
[9
février 1924]
, rappelant son amitié
loyale et fidèle pour Montherlant
depuis ses débuts qu’il a aidés, et
réagissant à un article de Guenne
sur Montherlant : « Certes j’ai le
sens
du péché (et c’est entre mille autres,
une de nos différences) mais “le goût
du péché”, c’est tout de même autre
chose ! […] Je voudrais être assuré
que vous n’êtes pour rien dans ce
coup de pied sournois (car c’est ce
“goût du péché” qu’on me colle au
dos à l’Académie et partout où il y
a des gens qui ont peur que j’aie le
prix du Roman »…