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désirs »… Il ajoute que les romans de Montherlant l’ont « à proprement parler aidé à vivre »…
2 octobre 1963
, après une reprise de
Fils de
personne
, qu’il n’avait pas revu depuis sa création. Il s’est aperçu qu’il en savait encore les paroles par cœur : « Seize ans, c’est un âge où
les mots portent profond et ne vous lâchent plus »…
O
n
joint
2 brouillons autographes de réponses de Montherlant (2 p. in-8).
318.
Jean d’ORMESSON
(1925-2017). 2 L.A.S., [1965-1970], à Henry de
M
ontherlant
; 9 pages et demie in-4.
150/200
Dimanche
[1965]
, sur
La Guerre civile,
qu’il a lue d’un trait. « Votre voix, pour moi, a la force de celles qui touchent et émeuvent.
Sans doute n’avez-vous pas écrit pour tous. Mais ceux précisément qui se sont mis contre vous, on rougirait de les avoir avec soi »…
Ce nouveau livre lui a rendu « un certain sens, trop souvent émoussé, de l’honneur de la littérature »…
[1970].
Remerciements pour
Le
Treizième César
qu’il a lu avec avidité : « Tout m’y a ému – et plus qu’ému : j’y ai trouvé plus d’un de ces traits qui vibrent longtemps
quand ils vous touchent. Il se passe quelque chose d’assez étrange : ce n’est pas que vous couriez après l’histoire, c’est au contraire que
l’histoire vous rattrape. Vous parlez de Rome depuis longtemps : voici tout à coup que Rome parle un langage où nous reconnaissons
avec horreur notre propre destin. […] J’ai été très frappé par votre formule “être fidèle à ce à quoi l’on ne croit pas”. Voilà peut-être à
quoi nous sommes condamnés : mourir pour ce qui n’en vaut plus la peine (et peut-être parce que ça n’en vaut plus la peine) comme on
signe une lettre avec laquelle on n’est pas tout à fait d’accord »…
319.
Wladimir d’ORMESSON
(1888-1973) diplomate et écrivain. 2 L.A.S., 1960-1972, à Henry de
M
ontherlant
; 7 pages
et demie in-8.
60/80
Florence 21 mars 1960.
Il évoque l’élection de Montherlant au fauteuil d’André
S
iegfried
le 24 mars. Il ne pourra malheureusement
y participer mais « mon bulletin n’ajouterait rien à une décision heureusement prise de part et d’autre ! »…
Ormesson-sur-Marne
4 avril
1972.
Remerciement pour l’envoi de ses deux derniers livres,
La Marée du soir
et
La Tragédie sans masque
. Il évoque également ses
Carnets 1968-1971
et apporte quelques précisions sur
L
yautey
qu’il a bien connu en tant qu’officier d’ordonnance. Il apporte quelques
rectifications, à l’appui de lettres du Maréchal qu’il a en sa possession…
320.
Charles PALISSOT DE MONTENOY
(1730-1814) écrivain, adversaire des Philosophes. L.A.S., Paris 7 août 1807, [à
Antoine
F
rançais
de
N
antes
, directeur général de la Régie des Droits réunis] ; 1 page in-fol.
200/250
Il est pénétré de reconnaissance : « Ce que vous venez de faire pour mon gendre est assurément ce que je desirais le plus, mais,
j’ose vous l’avouer, ce bienfait me touche moins que la lettre pleine de bonté par la quelle vous m’en faites part. Cette lettre dont ma
sensibilité a pesé toutes les expressions […] est pour moi un titre d’honneur que je conserverai précieusement. Elle serait faite pour
servir de leçon à tous les hommes en place qui sont, comme vous, à portée d’accorder des graces, mais qui ne savent pas combien elles
augmentent de prix par la manière de les annoncer »…
O
n
joint
une L.S. de Jean-Baptiste
S
uard
, et une de Pierre-Antoine
L
ebrun
(en-têtes de l’
Institut de France
et de
Secrétaire perpétuel
.
321.
Gabriel PEIGNOT
(1767-1849) savant bibliographe. L.A.S., 11 janvier 1826, au bibliophile Philippe
D
urand de
L
ançon
;
1 page oblong in-8.
100/150
Il lui adresse un catalogue de livres qui se vendront le 13 février : « il y a beaucoup de doubles de ma bibliothèque et de livres dont
je n’ai plus besoin pour mes travaux » ; il signale quelques pièces au bibliophile : « Le n° 116 quoique non mentionné dans Brunet me
paroit assez curieux ; le 142
e
n° est aussi assez bon. Le 545
e
est assez beau ; le 629, très beau »…
322. [
Silvio PELLICO
(1789-1854)].
Théobald, comte WALSH
(1792-1881) littérateur.
M
anuscrit
autographe,
Ma captivité
,
1832-1833 ; 231 pages in-fol., reliure demi-basane rouge.
500/700
M
anuscrit
complet
d
’
une
traduction
inédite
de
L
e
M
ie
P
rigioni
de
P
ellico
(1832), que l’on connaît en France sous le titre adopté
lors des premières traductions françaises :
Mes prisons
; pas moins de trois traductions parurent en France en 1833, dont celle d’Antoine
de Latour. C’est probablement ce qui explique que la traduction du comte Walsh soit restée inédite. Théobald
W
alsh
est l’auteur d’un
Voyage en Suisse, en Lombardie et au Piémont
(1834), et d’un curieux livre sur
George Sand
(1837). Commencé à Nice en décembre
1832 et achevé « à la montagne » en juin 1833, ce manuscrit présente de nombreuses ratures et corrections. Walsh a noté à la fin de sa
traduction : « jamais travail ne m’a plus fortement attaché et ne m’a été plus utile »… Selon une note en marge de la page liminaire, ce
manuscrit fut donné à Étienne Hémery le 12 avril 1880.
Le texte comporte un avant-propos et 47 chapitres. Citons-en le début : « Ai-je écrit ces mémoires poussé par un vain désir de parler
de moi ? Je souhaite qu’il n’en soit pas ainsi, et il me semble, autant qu’on puisse être juge de soi-même, que j’ai obéi à des motifs
meilleurs : – J’ai eu pour but de contribuer à relever le courage de quelques malheureux en retraçant et les maux que j’ai soufferts et les
consolations qui, (je l’ai éprouvé) toutes à notre portée même dans la plus extrême infortune, – d’attester qu’au milieu de mes tourments
prolongés, je n’ai pourtant point trouvé l’espèce humaine aussi inique, aussi indigne d’indulgence, aussi dépourvue d’âmes généreuses
et élevées. – J’ai voulu inviter les cœurs nobles à aimer les hommes, à n’en haïr aucun »…
323.
Charles-Louis PHILIPPE
(1874-1909). L.A.S., Paris 20 juillet [1901], à un confrère ; 1 page in-8.
150/200
« Je ne puis pas vous envoyer mon article pour ce mois-ci. Jusqu’au dernier moment, je me disposais à parler du crime de Charentonneau
en me plaçant dans l’hypothèse du chemineau, mais voici que l’instruction a l’air d’annoncer toute une autre histoire. Il ne faut donc
pas que je dise des choses qui, dans quinze jours d’ici, seraient ridicules »…