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JEAN COCTEAU
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COCTEAU JEAN
Drôle de ménage
. Textes et
dessins de Jean Cocteau
([Paris], Paul Morihien, [achevé
d’imprimer
: juillet 1948])
; in-4,
broché, couverture illustrée.
200 / 300 €
Édition originale, un des 720
premiers exemplaires sur vélin de
Rives
(n°
151).
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COCTEAU JEAN
MANUSCRIT autographe signé « Jean Cocteau
»,
Souvenir
de Laurent Tailhade
, [1948]
; 2 pages in-4 au stylo-bille bleu
au dos de feuillets à en-tête
Maison du Bailli Milly
.
1 000 / 1 200 €
Bel hommage de Cocteau à celui qui lança sa fortune poétique
.
[C’est le 4 avril 1908, sur la scène du théâtre Femina que naquit la
gloire poétique de Jean Cocteau. Âgé de 18 ans, il n’avait encore
rien publié lorsque le célèbre tragédien Édouard de Max (1869-1924),
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COCTEAU JEAN
MANUSCRIT autographe,
Avant L’Aigle à deux têtes
,
[1948]
: 2 pages et demie in-4 au stylo bille bleu au dos de
feuillets à en-tête de la
Maison du Bailli
à Milly.
1 000 / 1 200 €
Présentation de son film
L’Aigle à deux têtes
.
L’Aigle à deux têtes
, tourné en 1947 et sorti en septembre 1948, est
l’adaptation cinématographique de la pièce créée à Bruxelles en
octobre 1946 et à Paris le 22 décembre 1946 par Edwige Feuillère
et Jean Marais.
En tête du manuscrit, Cocteau a noté
: «
(s’il m’est nécessaire de
prendre la parole)
».
Cocteau déclare avoir voulu dans son film «
étouffer l’intellect sous
l’agir et faire que mes personnages agissent plus leurs pensées
qu’ils ne les parlent. J’ai poussé cette méthode jusqu’à leur inventer
une psychologie presque héraldique, c’est-à-dire aussi loin de la
psychologie habituelle que, sur les blasons, les animaux qu’on y
représente ressemblent peu aux animaux tels qu’ils existent. Par
exemple un lion qui sourit, une licorne qui s’agenouille en face d’une
vierge, un aigle qui porte une banderole dans son bec. Ce qui ne veut
pas dire que cette psychologie soit fausse, mais qu’elle s’exprime
plus réellement, plus violemment que de coutume
»...
Après le « mécanisme des âmes
», il en vient à son travail avec Christian
Bérard pour recréer «
toute une atmosphère propre à ces maisons
royales où ce qu’on nomme décadence chez les poètes et qui n’est
autre que leur démarche particulière s’exprime par une certaine folie,
par une lutte naïve contre le conformisme et les usages reçus. […] Une
seule chose a été empruntée à l’Histoire – c’est le coup de couteau
final et le fait qu’une impératrice célèbre ait pu marcher longtemps
avec ce couteau planté sous l’omoplate. Le reste (qu’il s’agisse des
lieux, des personnages et des actes) est de ma seule imagination
».
On joint
une enveloppe autographe à Mme de Gonzague Frick
(1.X.1956).
séduit par le jeune homme, décida de financer et organiser une lecture
de ses poèmes en présence du Tout-Paris. C’est Laurent Tailhade
(1854-1919) qui fut chargé de présenter au public le poète en herbe.]
Cocteau évoque la séance de 1948… «
Laurent Tailhade avait un seul
œil terrible et qui pénétrait les âmes comme un tourne-vis. Son
visage rond se terminait en pointe à cause d’un houppe grise toute
droite. […] je garde à ce polémiste plus que de la reconnaissance.
Il me symbolise une époque où la politique des lettres était aussi
féroce que la politique. […] Je voudrais que tous les écrivains lui
ressemblassent et me rappelassent Laurent Tailhade, armé de son
stylographe rouge et de son œil de cyclope
».
On joint
2 lettres dactylographiées de l’Académie des Poètes
;
23 mars et 24 mai 1948, invitant Cocteau à participer au numéro
d’hommage à Laurent Tailhade, la seconde lui apprenant que son
article est arrivé trop tard.