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les collections aristophil

HISTOIRE POSTALE

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MERMOZ (Jean)

Manuscrit autographe du

Rapport sur les causes

et les conclusions de l’accident survenu à l’avion

F-ANBL.

[4 septembre 1936].

3 p. in-4 (26,9 x 21 cm) de papier vélin, encre bistre et

crayon de couleurs.

4 000 / 5 000 €

Manuscrit original du rapport que Mermoz rédigea à la suite de

l’accident mortel de son camarade Gaston Génin, chef pilote chez

Air France, du copilote Roger Savarit et du « radio » Albert Aubert.

L’avion qui transportait le courrier pour l’Amérique du sud, s’était

écrasé le 2 août 1936 à Albine dans la Montagne Noire :

« N’ayant

participé à aucune enquête officielle, nous ne pouvons juger les

faits qu’en nous mettant nous-même à la place de Génin. Départ à

2h45 du Bourget. Renseignements météorologiques permettant de

prendre le départ en toute confiance (voir feuille météorologique

au dossier). Génin est le spécialiste des vols sans visibilité. Un

banc de mauvais temps d’une profondeur de 200 km entre Brive

et Toulouse, avec des plafonds de 3 à 600 mètres n’est pas un

obstacle pour un bon pilote de ligne, à plus forte raison pour lui

qui en a vu bien d’autres et de plus pénibles. Bordeaux se dégage

d’après les dernières prévisions de l’ONM. Une route aboutissant

dans l’ouest de Toulouse ne peut qu’offrir la plus grande sécurité.

Il se méfie du gonio de Toulouse. À plus forte raison, il prendra la

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MERMOZ (Jean)

Manuscrit autographe.

[Septembre ou octobre 1936].

3 p. sur 3 ff. in-4 (26,8 x 20,9 cm), encre noire et crayon

noir.

5 000 / 6 000 €

Brouillon d’une véhémente protestation de Mermoz contre le

soutien accordé par Air France au Front populaire espagnol

.

Manuscrit autographe, raturé et corrigé.

« Le

Flambeau

a reproduit une lettre de Monsieur Serre, directeur

du matériel d’Air-France, vice-président de la Fédération des sports

aéronautiques populaires, passant commande en Angleterre de

11 avions bi-moteurs destinés au Front populaire espagnol dont

quelques-uns déjà ont été acheminés en Espagne via Toulouse.

L’activité du directeur du matériel d’Air-France ne se borne pas à

ces manifestations toutes commerciales. Il joue en quelque sorte

le rôle de conseiller technique auprès du gouvernement de Front

populaire espagnol. Son activité politique se manifeste au cours de

fréquents séjours à Madrid où ses médiations entre anarchistes,

communistes et socialistes se révèlent très efficaces paraît-il. N’est-

il pas inadmissible de voir le directeur du matériel appointé d’une

C[ompagn]ie nationale subventionnée donc semi-officielle se livrer

à un tel trafic commercial et politique alors que le principal souci

de la direction générale d’Air-France devrait être la crainte de

compromettre le sort de sa future politique générale en Espagne ?

[…] ».

À la fin de ce texte, Mermoz fait mention

« des avions spéciaux

payés par l’ambassade d’Espagne […] pour transporter à Madrid

ou à Barcelone via Toulouse des passagers dont les noms sont

suffisamment édifiants pour qu’ils puissent se passer de tous

commentaires. […] Les délégués du Komintern de Moscou sont

enchantés de la bonne volonté, de la rapidité et de la célérité, et du

confort que leur offrent les services de la C[ompagn]ie Air-France.

Quelle belle réclame pour l’avenir. »

Provenance :

Vente, Paris, 11 octobre 2008, lot M109.

Trous d’épingle et traces de rouille angulaires.

route ouest. Il préfère prendre un Wibault qui n’a pas de gonio

de bord, mais qui possède du rayon d’action supplémentaire que

l’autre Wibault qui a la gonio de bord mais qui a moins de rayon

d’action. Il sait que le rayon d’action offre une marge de sécurité

beaucoup plus grande. Il prend sagement sa décision […] ».

On joint

 :

2 lettres dactylographiées signées du directeur de l’Aéronautique

civile à Mermoz, en tant que délégué à la sécurité de la compagnie

Air-France, lui demandant de rédiger un rapport sur cet accident

puis accusant réception de celui-ci (Paris, 8 août et 11 septembre

1936 ; ens. 1 f. et 1 bifeuillet in-4).

Provenance :

Vente, Paris, 11 octobre 2008, lot M107.

Papier légèrement bruni, quelques petites taches et légères pliures.

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MERMOZ (Jean)

Manuscrit autographe de l’article

L’aviation

populaire

.

[Octobre 1936].

3 p. in-4 (26,8 x 20,9 cm) de papier vélin, encre brune.

7 500 / 10 000 €

Important manuscrit autographe, abondamment raturé et corrigé

,

d’un article publié dans

Le Flambeau

, le 10 octobre 1936. Le parti

communiste, la SFIO et le PSF se livraient alors une bataille pour

le contrôle des aéro-clubs. Dans ce journal du Parti social français

fondé par le colonel de La Rocque, Mermoz réclame une application

neutre et apolitique du

« droit de voler pour tous »

, notamment en

faveur de la jeunesse :

« Depuis trop longtemps, l’idée de l’aviation

populaire aurait dû naître dans les esprits et devrait être réalisée

complètement aujourd’hui. Elle aurait dû commencer à vivre et

se développer, non pas sous un signe politique, mais sous celui

d’une compréhension audacieuse des aspirations de la jeunesse

moderne élargie dans un sens d’esprit sportif et d’éducation

sociale. […]. Depuis la création du ministère de l’Air, personne ne

s’en était inquiété jusqu’au jour où M. Marcel Déat, ministre de l’Air

eût avec Wibault et Massenet l’idée de créer un Conseil National

des Jeunesses Aériennes où toutes les grandes organisations

sociales et les associations de jeunes y seraient représentées sans

distinction de nuances politiques. Ce conseil devait être chargé

de grouper dans un idéal aéronautique commun tous les jeunes

gens sans distinction de classes ou d’opinions, d’encourager,

de conseiller et d’aider toutes les formations nouvelles de clubs

populaires, de répartir équitablement les subventions officielles de

l’aviation privée, jusqu’ici réservées à la classe unique des gens

qui pouvaient s’offrir le luxe que présentent l’achat et l’entretien

d’un avion de tourisme. Ce mouvement des jeunesses aériennes

avait pour but de donner impartialement aux jeunes les possibilités

de voler avec l’appui de tous les partis politiques. […] ».

Cette

publication précède de quelques mois la disparition de Mermoz

dans l’Atlantique le 7 décembre 1936.

Provenance :

Vente Paris, le 11 octobre 2008, lot M111.

Quelques pliures.

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