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les collections aristophil
HISTOIRE POSTALE
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flot de réfugiés. Le passage de ces réfugiés avait rongé ce village
jusqu’à l’os. Il n’y avait plus de boîtes de conserve sur les étagères
des épiceries. Sauterelles sur macadam. Une femme nous a
demandé du lait… - mais il n’y avait point de lait ici. Peut-être
au village suivant mais combien d’heures fallait-il, par une route
entièrement embouteillée pour atteindre le village suivant ? Et tout
à coup la vie de cet enfant qui n’avait pas tété depuis la veille
s’est trouvée soumise à la rotation des aiguilles d’une montre. […] Ils
ont disparu mais tout l’après-midi j’ai regardé l’horloge du village.
Combien d’enfants écrasait-elle ainsi en tournant lentement… Nous
étions au sommet de l’urgence et déjà ça ne l’était plus. Toute cette
population renonçait à l’urgence. Elle était suspendue en équilibre
instable entre l’espoir et l’attente. […] »
;
- chapitres XX et XXI (3 ff.) : les paragraphes sont dans un tout autre
ordre que celui du texte publié, l’un d’eux est supprimé par des
partie manuscrites, partie dactylographiées, montées parfois par le
biais de collages, le tout largement raturé et corrigé par l’auteur.
Les variantes avec le texte publié sont donc très nombreuses et
plusieurs passages sont inédits. Quelques exemples :
- chapitres V et IX (6 ff.) : état très ancien du texte, comportant des
passages insérés ensuite dans les mêmes chapitres ou d’autres ; un
plan intitulé « La guerre. Thèmes », dans lequel l’auteur semble avoir
organisé en groupes et en sous-groupes plusieurs thématiques :
« Histoire d’une mission », « Vie du groupe », « Armistice », etc. ;
- chapitre X (1 f.) : paragraphes qu’on retrouvera, très modifiés,
dans le texte publié, avec ici en incipit cette question plusieurs fois
répétée :
« Attention à quoi ? Commandant Alias ? »
;
- chapitre XVI (1 f.) : très beau passage, d’un état ancien du texte :
« Je me souviens d’une impression saisissante : nous contournions
mon groupe et moi ce jour-là dans un village que traversait le
hachures et un autre passage au cours duquel Saint Exupéry passe
devant un tribunal n’est pas sans rappeler la
Lettre à un otage
dont,
justement, une partie dactylographiée contient un extrait ;
- chapitre XXV, le plus développé dans ce manuscrit avec près de
80 pages dont la moitié manuscrites.
Provenance :
Vente à Paris, 16 mai 2012, n° 393.
Quelques taches ; quelques pliures et déchirures marginales, cer-
taines avec manque.
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SAINT-EXUPÉRY (Antoine de)
Manuscrit autographe et dactylographié
de
Pilote de guerre.
[vers 1940-1941].
124 p. in-4 (dimensions diverses) de divers papiers, encre
et crayon de différentes couleurs, foliotation autographe et
postérieure partielles.
75 000 / 100 000 €
Très important manuscrit de
Pilote de guerre
pour les chapitres V,
IX, X, XIV, XVI, XX, XXI et XXIII-XXVII.
Texte de circonstance et texte inspiré, l’ouvrage est né de l’exil
américain de Saint-Exupéry. Ressentant la nécessité d’écrire
un texte célébrant l’héroïsme des aviateurs qui ont lutté, en vain
jusque-là, pour la liberté de la France, l’auteur entreprend ce projet
afin de provoquer l’engagement des États-Unis dans la guerre. La
BnF conserve un important manuscrit composite de cette œuvre
donné par Helen Mac Kay, la marraine de Nada de Bragance à
laquelle Saint-Exupéry offrit justement une dactylographie aboutie
du même ouvrage. C’est le seul manuscrit identifié par les éditeurs
de ses
Œuvres complètes
. Celui que nous présentons ici revêt donc
une importance historique et littéraire majeure. À l’instar de celui
de la BnF, notre manuscrit est composé de pages entièrement
manuscrites (69) et de pages entièrement dactylographiées ou