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les collections aristophil
HISTOIRE POSTALE
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MERMOZ (Jean)
Le développement de la ligne
d’Amérique du Sud et la
traversée de l’Atlantique.
[Fin 1934 ?].
16 p. sur 15 ff. in-4 (26,8 x 21 cm) de
papier vélin à bords dentelés, crayon
noir, foliotation partielle au crayon
noir (1-12).
10 000 / 15 000 €
Brouillon partiel d’un très important
exposé sur le développement de la ligne
d’Amérique du sud et la traversée de
l’Atlantique pour le service postal et
pour le transport de passagers
. Manuscrit
autographe, abondamment raturé et
corrigé. Mermoz, dressant un parallèle
entre l’avion et l’hydravion, revient aussi
dans ce texte sur ses propres traversées :
« […] Je pense que l’avion et l’hydravion
ont chacun leur place dans l’avenir des
traversées aériennes transatlantiques
commerciales : l’avion au point de vue
purement postal, l’hydravion au point de
vue purement passagers. À mon humble
avis, je considère que la question postale
sur la ligne d’Amérique du Sud doit être
la première à envisager. C’est la seule
susceptible de faire vivre économiquement
cette ligne malgré toutes les réductions de
subventions à envisager. […] Maintenant
que l’Atlantique Sud au point de vue
météorologique soit d’une facilité de
passage presque monotone à force d’être
sans histoires, je n’en suis pas plus sûr. Le
fameux pot au noir, qui est la plupart du
temps localisé, qui se déplace du N au Sud
et de l’Est vers l’Ouest selon la force des
vents alizés de NE dans l’hémisphère N et
de ceux se SE dans l’Atlantique Sud, n’est
peut-être pas, j’en conviens, un obstacle
infranchissable de nuit noire. Dans la zone
où il se trouve, les vents sont généralement
nuls. Mais il existe des perturbations au
moment de la mousson de SW qui sont
absolument indépendantes d’un système
météorologique connu et stable. Pour ma
part, j’ai eu l’occasion d’en rencontrer
deux fois entre Natal et le rocher St
Paul dans la zone de l’île Fernando de
Noronha. […] La mer était démontée et
semblait se soulever comme aspirée. Pour
passer au-dessus, il aurait fallu au moins
atteindre cinq mille mètres pour trouver
le calme. Changeant de route et circulant
pendant vingt bonnes minutes vers l’Est,
en bordure de ce front sans fissures,
j’ai fini par trouver une vague issue qui
semblait plus claire et m’y suis engagé.
En deux abattées successives l’appareil
engagé à fond est descendu jusqu’à l’eau.
De justesse il s’est redressé sous l’effort
désespéré des commandes. […].»
Et il
conclut :
« La technique aéronautique fait
de tels progrès et les possibilités d’avenir
sont si vastes que l’on doit se détacher
de plus en plus de la crainte de venir
au sol ou à l’eau malgré soi. Il ne faut
pas préjuger de garantir une sécurité
complète. […] Mais avec une infrastructure
solidement établie, une organisation
météorologique et radio goniométrique
solide, si les compagnies de navigation
maritime s’intéressent davantage au sort
des traversées aériennes transatlantiques,
on peut envisager l’avenir avec sérénité. »
On joint :
Une dactylographie partielle du texte (12 ff.
in-4 de papier pelure).
Provenance :
Vente Paris, 11 octobre 2008, n° M 93.
Manuscrit incomplet du début du texte ;
quelques taches.