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les collections aristophil
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MERMOZ (Jean)
Télégramme à Marcel Bouilloux-Lafont.
[Rio de Janeiro, mai 1930].
8 p. in-8 (19 x 21, 7 cm) et in-4 (27,9 x 21,6 cm) de papier gris
à en-tête de la « Cia. Auxiliar Radio-Emissora do Brasil » et
de papier pelure, encre noire et crayon noir.
1 500 / 2 500 €
Précieux ensemble comprenant le manuscrit et le brouillon de
codage d’un télégramme signé de Jean Mermoz au président de
l’Aéropostale, à Buenos-Aires, relatif à son retour après sa première
traversée de l’Atlantique sud, du 12 au 13 mai 1930, de Saint-Louis-
du-Sénégal à Natal :
« Attends instructions Monsieur Daurat.
Compte effectuer retour dès possible. Révision moteur nécessaire
quoique marchant bien. Fuite d’huile arrivée. Mécanicien Hispano
arrive aviso Peronne. Traversée sans vent favorable. 500 kilomètres
mauvais temps. Pluie torrentielle. Plafond cinquante mètres avec
quelques éclaircies. Appareil se comporte brillamment. Une baisse
régime dans gros grains. Liaison radio parfaite sauf avec Noronha
et Praïa. Enverrai rapport détaillé. Suis votre entière disposition
prêt faire ce que désirez. […] ».
Le texte du brouillon de codage est
légèrement différent.
On joint :
La dactylographie du télégramme codé (1 p. sur 1 f. in-4).
Quelques pliures légères. Trous d’épingle angulaires.
plus que lorsque j’effectuais un courrier sur B[uenos-]Aires -Rio de
jour et de nuit par tous les temps. […]. Le pilote aéropostal a le
rôle le moins effacé, peut-être, mais le plus ardu qu’il soit et si on
lui demande un effort physique exceptionnel, on n’a pas besoin
d’exiger de lui l’esprit nécessaire qu’il faut pour faire arriver le
courrier au but fixé dans le minimum de temps. Il l’a… il est en lui… ce
mot magique le “courrier” suffit pour lui donner une volonté tenace,
une énergie résolue, un esprit de sacrifice, qualités nécessaires
pour renverser les multiples obstacles que l’on ne peut manquer
de rencontrer sur les treize mille kilomètres qui séparent Paris de
Santiago du Chili. […] Et puisque plus particulièrement ce soir vous
voulez bien fêter un pilote de l’Aéropostale, je désirerais que tous
mes camarades le soient : Étienne qui fut mon vieux compagnon
des bons et mauvais jours, pionnier de la ligne Sud-Américaine,
qui avec près de 4000 heures de vol aéropostal mérite les plus
belles récompenses ; Reine et Ville, pilotes presque légendaires de
la ligne de Casablanca-Dakar, venus en Amérique pour être de
nouveau sur la brèche ; Guillaumet qui fait le bond hebdomadaire
de la Cordillère des Andes et qui en est à sa quatre vingtième
traversée… et tant d’autres. Il faudrait que je les nomme tous parce
que nous sommes tous unis par cette même camaraderie de l’air
dont Monsieur Bouilloux-Lafont a bien voulu faire l’apologie hier
soir. [… ] ».
Le manuscrit est largement corrigé, avec des ajours et
repentirs.
On joint :
2 transcriptions dactylographiées du discours sur papier pelure
(ens. 6 ff. in-4).
Provenance :
Vente, Paris, le 11 octobre 2008, lot M45.
Bibliographie :
J. Mermoz,
Défricheur du ciel : correspondance, 1923-1936
, 2001,
p. 319-322.
Quelques légères pliures et petites taches.
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MERMOZ (Jean)
Discours après sa première traversée de l’Atlantique
sud.
[Rio de Janeiro, 26 mai 1930].
3 p. sur 2 ff. in-4 (26,9 x 20,9 cm) de papier à en-tête gravé
du Palace Hôtel de Rio de Janeiro, encre noire.
10 000 / 15 000 €
Manuscrit de travail autographe du beau discours plein de
lyrisme prononcé par Mermoz après sa première traversée de
l’Atlantique sud
. Mermoz effectua la traversée les 12 et 13 mai 1930,
de Saint-Louis-du-Sénégal à Natal, à bord de l’hydravion Latécoère
28-3, Comte de la Vaulx.
« Je suis un peu ému et ma modestie
ce soir est mise à une singulière épreuve. De plus mes talents
oratoires inexistants me laissent tout à fait confus de ne pouvoir
répondre comme je le désirerais aux affectueux compliments
qu’a bien voulu m’adresser M. [l’]A[mbassadeur] de F[rance] et M.
B[ouilloux] L[afont]. Ce que nous avons fait Dabry, Gimié et moi,
d’autres le feront bientôt ».
Il fait part de son émotion au moment
où ils touchèrent Natal :
« Nous avons réussi et notre plus belle
récompense fut la minute où déjà en vue de Natal, nous pensâmes
en véritable équipage aéropostal que nous sommes, que le courrier
de France était arrivé de Paris en deux jours et presque à l’horaire
fixé… au but ».
Il minimise modestement la performance réalisée :
« Maintenant, ce que je dois dire avant tout, c’est que nous n’avons
fait vraiment que parcourir une des étapes de la ligne qui unit Paris
à B[uenos-]Aires. Une étape peut être un peu plus longue que les
autres, mais jamais pour ma part, je n’ai eu l’impression de faire
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MERMOZ (Jean)
Télégrammes autographes signés.
Natal [Brésil], 11 et 12 juin 1930.
Ens. 8 p. in-8 (19,7 x 22,2 cm) de papier à en-tête « Cia.
Auxiliar Radio-Emissora do Brasil », crayon noir.
3 000 / 4 000 €
Important ensemble de 4 télégrammes autographes signés de
Jean Mermoz
au célèbre pilote de l’Aéropostale Didier Daurat
(1891- 1969) qui inspira à Saint-Exupéry le personnage principal de
Vol de nuit
,
baptisé « Rivière ». Ces télégrammes sont relatifs aux
difficultés rencontrées par Mermoz pour entamer le vol de retour
du Comte de la Vaulx, l’avion avec lequel il venait de relier Saint-
Louis-du-Sénégal à Natal. 11 juin, 22 h 50 :
« Mermoz Ramade
Urvoy sont là. Ai fait douze tentatives même chargement total St
Louis plus 37 kgs et quatre tentatives avec 5 300 kgs environ. […].
Arrachement parfait, hélice, essais consommation. Flotteur gauche
jauge plus flotteur droit cause charge latérale essence. Vent debout
au décollage, effet se sent à peine. Ignore si hélice déformée. Ne
le pense pas. […] »
; 23 h 30 :
« […]. Essais consommation avec 600
l essence 100 kgs huile et huit passagers. N’avons rien découvert
autre susceptible nous rendre service. Demain Thomas Ramade
reconnaîtront région Macau ensuite par bateau ou fer Parayba
ou Macau. […]. »
Le 12 juin, 8 h 45 :
« Ferai demain essais suivant
vos instructions et vous tiendrai courant. Traversée avec prochain
amfranc nous obligera à faire cinq et six heures scabreuses nuit
noire. Stop. Ai fait reconnaissance quatre heures ce matin Parayba
et Nord Natal. […] » ;
8 h 50 :
« Hydro est dans hangar. Mise au
sec s’est faite avec grue du port pouvant être utilisée marée haute.
Retouches peinture bitumastic ont été faites flotteurs qui ne sont
pas oxydés et se comportent admirablement sans prendre eau.
Ripolin ailes se détache partout. […] Équipage désire repasser et se
reposer plus tôt possible France. Moral bon. Mais Brésil peu fait
pour repos complet. […] »
Provenance :
Vente à Paris, le 11 octobre 2008, n° M48.
Quelques légères taches et brunissures.
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