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les collections aristophil
566
EINSTEIN Albert
(1879-1955).
L.S. « A. Einstein », Berlin 17 août 1919, à l’ingénieur S.
REITER à Charlottenburg ; 1 page in-4 dactylographiée ; en
allemand.
2 000 / 2 500 €
Au sujet de la théorie de la Relativité
.
« Es handelt sich wirklich um ein Missverständnis, aber um ein sehr
begreifliches und nahleigendes. Es ist nämlich zu unterscheiden,
zwischen der 1905 augestellten speciellen Relativitätstheorie. Nach ers-
terer sind Geschwindigkeiten über 300.000 km/sec. ausgeschlossen ;
die Anwendung rotierender Koordinatensysteme ist hierbei nicht
gestattet. Die Rotation hat also nach dieser Theorie noch absoluten
Charakter. Die allgemeine Relativitätstheorie aber lässt beliebig rotie-
rende Koordinatensysteme zu, kennt aber keine obere Grenze der
Geschwindigkeit relativ zum Koordinatensystem. Näheres darüber
können Sie z. B. aux meinem im Verlag Vieweg erschienenen Büchlein
Ueber die specielle und die allgemeine Relativitätstheorie
erfahren »...
Einstein trouve la demande de Reiter au retour d’un voyage. Le malen-
tendu est très compréhensible et évident. Une distinction doit être
faite avec la théorie spéciale de la relativité présentée en 1905. Selon
elle, les vitesses sont supérieures à 300 000 km / sec. ; l’utilisation
de systèmes de coordonnées tournantes n’est pas autorisée. Selon
cette théorie, la rotation est toujours absolue. La théorie générale
de la relativité, cependant, permet des systèmes de coordonnées
en rotation arbitraire, mais ne connaît pas de limite supérieure de la
vitesse par rapport au système de coordonnées. Et il renvoie à son
livre sur la relativité restreinte et générale...
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EINSTEIN Albert
(1879-1955).
L.A.S. « Einstein », 2 février 1920, à Ludwig HOPF ; demi-
page grand in-4 (petites fentes au pli réparées) ; en
allemand.
3 000/ 4 000 €
[Ludwig HOPF (1884-1939), mathématicien et physicien allemand, qui
avait été le collaborateur d’Einstein, était alors professeur à Munich.]
« Das Neinsagen ist wahrlich nie meine Force gewesen. Aber in dieser
Not, in der ich mich jetzt befinde, lerne ich es langsam. Seit der Flut
von Zeitungsartikeln werde ich so furchtbar überschwemmt mit
Anfragen, Einladungen, Aufforderungen, dass mir nachts träumt, ich
brate in der Hölle und der Briefträger ist der Teufel und brüllt mich
unausgesetzt an, indem er mir einen neuen Pack Briefe an den Kopf
wirft, weil ich die alten noch nicht beantwortet habe. Dazu habe ich
meine todkranke Mutter im Hause, muss infolge der “grossen Zeit”
in unzählige Sitzungen etc. – kurz ich bin nichts mehr als ein Bündel
armseliger Reflexbewegungen. Also Schonung und Mitleid, nur um
das allein bitte ich. In Zürich lese ich nicht mehr, teils, weil ich hier
nicht weg kann, teils weil dort die Physik so ausgezeichnet vertreten
ist, dass meine Schulmeisterei dort absolut überflüssig geworden ist »...
Dire non n’a jamais vraiment été sa force. Mais dans cette détresse
dans laquelle il est maintenant, il l’apprend lentement. Depuis le flot
d’articles de journaux [à la suite des observations britanniques de
l’éclipse solaire du 29 mai 1919, qui apportaient la confirmation de
la théorie de la relativité générale], il a été inondé de demandes de
renseignements, d’invitations, de demandes ; il en rêve la nuit : il
rôtit en enfer, et le facteur est le diable, qui bondit en rugissant vers
lui et lui jette un nouveau paquet de lettres sur la tête parce qu’il n’a
pas encore répondu aux anciennes. En outre, il a sa mère en phase
terminale à la maison, et doit assister à d’innombrables réunions, etc.
En bref, il n’est rien d’autre qu’un faisceau de mauvais mouvements
réflexes. Il ne peut donc plus aller donner des conférences à Zurich,
en partie parce qu’il ne peut pas s’absenter, et aussi parce que la
physique est si bien représentée là-bas que ses obligations y sont
devenues absolument superflues…