292
531.
Juliette DROUET
(1806-1883).
Lettre autographe, [Bruxelles] 21 septembre Lundi [1868], à V
ICTOR
H
UGO
; 1 page in-12, enveloppe « Monsieur
V. Hugo ».
300/350
« Cher bien aimé, ne t’inquiète pas. Je vais mieux depuis une heure après minuit. Maintenant, je sens que je vais bien tout à fait.
Je n’ai pas besoin de Laussedat [médecin]. Je t’adore. »
532.
Juliette DROUET
(1806-1883).
Lettre autographe, Guernesey 20 août 1878, mardi matin 5 h. 1/4, à V
ICTOR
H
UGO
; 3 pages in-12.
1 000/1 500
T
RÈS
BELLE
LETTRE AMOUREUSE
,
METTANT
EN GARDE
H
UGO CONTRE
SES
ÉGAREMENTS
ÉROTIQUES
, après la découverte d’un carnet où Hugo
notait ses ébats avec sa servante Blanche Lanvin.
« Toujours le même tendre bonjour, mon grand bien-aimé, et toujours, aussi, hélas ! les mêmes appréhensions et les mêmes
espérances. De là les mêmes gribouillis quotidiens, mi-partie chagrins, mi-partie joyeux. Celui-ci ne demande qu’à te sourire et à te
bénir de confiance. Accueille-le avec toute la sincérité de ton grand cœur : la vérité, quelle qu’elle soit, vaut mieux dans toutes les
situations de la vie que la duplicité et le mensonge. On s’aime d’autant mieux qu’on s’estime davantage. Les fières prosternations de
mon âme devant la tienne s’adresse à l’homme divin que tu es et non à la vulgaire et bestiale idole des amours dépravés et cyniques
que tu n’es pas. Ta gloire qui éblouit le monde éclaire aussi ta vie. Ton aube est pure, il faut que ton crépuscule soit vénérable et
sacré. Je voudrais, au prix de ce qui me reste à vivre, te préserver de certaines fautes et de certains outrages indignes de la majesté
de ton génie et de ton âge. Tu sais cela autant et plus que moi et surtout tu le dirais mieux. Mais ce n’est pas une raison pour me
taire, au contraire, et je te supplie à genoux d’avoir pitié de moi qui t’adore. »
533.
Juliette DROUET
(1806-1883).
Lettre autographe, Paris 29 août 1881, lundi matin 8 h., à V
ICTOR
H
UGO
; 3 pages in-12, adresse « Monsieur Victor
Hugo ».
800/1 000
T
ENDRE
LETTRE
DE
LA
VIEILLE
AMOUREUSE
.
« Encore une piètre nuit pour toi et pour moi, mon pauvre bien-aimé ; d’autant plus mauvaise que tu ne me parais pas,
contrairement à tes habitudes, disposé à prendre ta revanche par une grasse matinée aujourd’hui. Tout cela n’est pas fait pour me
faire oublier mon mal de tête qui va toujours de mal en pis. Heureusement que notre visite chez R
OTHSCHILD
nous forcera à sortir
de bonne heure, ce qui fera, je l’espère, une heureuse diversion à nos bobos respectifs. Et à ce propos, il me semble, d’après notre
lettre au directeur de la Banque Nationale, que tu as retrouvé le titre de mes trente-cinq actions nominatives ? […] Parmi les choses
sérieuses qui occupent ma pensée, il en est une que je voudrais voir partagée par toi, celle de la clôture décente des tombes jumelles
de ma fille et de moi [au cimetière de Saint-Mandé, où elle voulait reposer près de sa fille Claire Pradier, morte en 1846]. Ce soin
t’incombe autant qu’à moi et il me serait doux de te devoir ce dernier service avant de quitter ce monde et de ne pas laisser ce soin
à des indifférents. Penses-y. Tu trouveras, j’en suis sûre, que j’ai raison d’insister. Je t’aime. »
532
… /…