ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 247

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L
A
R
ESTAURATION
426.
Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d’O
RLÉANS
, princesse de CONDÉ
(1750-1822) sœur de Philippe-Égalité, femme
(1770) de son cousin Louis VI Henri de Bourbon-Condé (1756-1830), qui s’en sépara très vite ; elle est la mère du
duc d’Enghien.
Lettre autographe, mercredi [9 août 1815 ?], à Louis-Étienne, abbé de S
AINT
-F
ARRE
; 2 pages et quart in-8, adresse (cote
d’inventaire).
200/300
I
NTÉRESSANTE
LETTRE
À
SON
DEMI
-
FRÈRE
,
DISANT
SON MÉCONTENTEMENT
DE
LA
FAÇON
DONT
LA
C
OUR
DE
L
OUIS
XVIII
LA
TRAITE
. [L’abbé
de Saint-Farre (1759-1825) était l’aîné des enfants naturels du duc d’Orléans, et avait été élevé par la famille d’Orléans.]
Elle voudrait bien recevoir quelque chose du Roi ou de son neveu [Louis-Philippe] afin payer l’abbé. « Je viens d’ecrire à mon
neveu pour qu’il m’excuse vis-à-vis de M
r
le d. d’Ang. [duc d’A
NGOULÊME
] si je ne me rends pas tout de suitte à Paris pour le
voir, mais j’ai déjà fait tant de course que j’en suis fatiguée, et puis entre nous je ne suis pas assez contente de la manière dont la
cour me traite pour faire tant de virvouste pour elle à mon age et avec mes moyens pécuniers. D’ailleurs n’ayant pas le gout de
me faire mettre dans les journaux chaque fois que je passe une demie heure avec le Roi comme le fais ma belle-sœur [la duchesse
douairière d’Orléans], je n’y gagne rien politiquement et l’on ne m’en sçai pas plus de gré de me déplacer, ainsi je ferai je crois
tout aussi bien de rester tranquile à la campagne jusqu’à la S
t
Louis. J’ai des sentiments si simples si purs si étranger à tout ce qui
compose le monde et surtout la cour, que je meurs d’envie de m’en séparer tout à fait, et de vivre comme je faisois autrefois avant
la révolution »… Elle donne des nouvelles du frère de Saint-Farre, S
AINT
-A
LBIN
, et le charge de dire mille choses de sa part « à la
sœur » [Marie-Étiennette, comtesse de B
ROSSARD
, la jumelle de Saint-Albin]…
Vente 11 juin 1887
(Étienne Charavay, n° 9).
427.
MARIE-ISABELLE
(1789-1848) Reine de N
APLES
et des D
EUX
-S
ICILES
; Infante d’Espagne, fille de Charles IV, elle
est la seconde femme (1802) de François I
er
, Roi des Deux-Siciles (1777-1830), à qui elle donna douze enfants.
7 lettres autographes signées « Marie Isabelle », 1815-1821, à sa cousine M
ADAME
A
DÉLAÏDE D
’O
RLÉANS
; 21 pages in-4
(salissures à quelques lettres).
1 500/1 800
T
RÈS
INTÉRESSANTE
CORRESPONDANCE
SUR
LA
SITUATION
POLITIQUE
DU
ROYAUME
DE
N
APLES
,
ÉVOQUANT
LE
RETOUR
DE
N
APOLÉON
,
LA
CHUTE
DE
L
’E
MPIRE
,
ET
LE MARIAGE
DE
SA
BELLE
-
FILLE
M
ARIE
-C
AROLINE
AVEC
LE
DUC
DE
B
ERRY
.
Bocca di Falco 15 mai 1815
. Peinée de la savoir en France, elle fut consolée en apprenant de la chère A
MÉLIE
l’arrivée à Londres
de Son Altesse Sérénissime avec son frère [L
OUIS
-P
HILIPPE
], et elle espère qu’elle reçoit souvent des lettres de sa mère et sa tante.
« Dieu ! Quelle revolution ; dans un moment, et quand on s’y attendoit le moins. Mais j’espère dans la Providence Divine, que ce
sera la fin de ce Monstre, et par consequance la fin de nos malheurs ; la pauvre Europe a bien besoin de repos ; […] on dit M
URAT
à
Gaete, et sa femme aussi ; et les Autrichiens à Rome. Le Roi ici est au moment de partir pour Messine avec ses troupes »…
6 juillet
.
Elle raconte la joyeuse rentrée du Roi à Naples, après son débarquement à Portici : « moi j’espere tout de Dieu ; et beaucoup des
Puissances Alliées »… Elle raconte une promenade en famille à Segesta…
Palerme
16 juillet
. Elle remercie sa cousine de la part
qu’elle prend à « la prise du Royaume de Naples »…
24 juillet
. Vœux après la succession d’heureux événements…
23 février 1816
.
Heureuse d’un petit voyage en Sicile, « ma satisfaction seroit à son comble si je pourrois l’allonger
beaucoup beaucoup
, à l’occasion
du mariage de ma chère C
AROLINE
, qui jouira du bonheur d’être auprès de vous ; en vous souhaitant que vous soyéz de retour
dans votre chère Patrie »…
24 janvier 1820
. Elle se réjouit d’apprendre la délivrance de la chère A
MÉLIE
du petit duc de P
ENTHIÈVRE
(Charles, 1820-1828) ; elle attend sa propre délivrance (de sa fille Caroline) ; sa fille Louise porte à merveille sa grossesse, etc.
Naples
23 janvier 1821
. Vœux de nouvel an. « Du Roi nous avons aussi d’excellentes nouvelles mais encore sur notre sort on n’en
parle point, terrible position que la nôtre. D’Espagne aussi il y a à craindre beaucoup »…
Charavay, 2001
.
428.
Jeanne Louise G
ENET
, Madame CAMPAN
(1752-1822) lectrice de Mesdames filles de Louis XV, secrétaire et
confidente de Marie-Antoinette, institutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur
d’Écouen.
Lettre autographe, Mantes sur Seine 19 juillet 1816, à une « chère et bonne élève » ; 8 pages in-8 (légère brunissure
au 2
e
feuillet).
2 000/2 500
B
ELLE
ET
LONGUE
LETTRE
AUTOBIOGRAPHIQUE
.
Sa lettre la plonge dans ses souvenirs… « Après une vie fort laborieuse et que j’ai cherché à rendre utile, tourmentée par les
événemens, fatiguée comme on ne peut manquer de l’être, d’avoir à rencontrer ici bas tant d’injustes procédés, je vis tranquile
dans une jolie petite ville à 15 lieues de Paris, là les affections de l’âme viennent se représenter plus doucement et tout aussi
profondément à la mémoire ; […] je jette mes regards sur mes deux carrières terminées, sur ces premiers vingt ans de
Lectrice
et de
première femme
auprès des vertueuses Princesse filles de L
OUIS
XV, et de la belle, et de la bonne, et de la touchante et infortunée
Reine M
ARIE
-A
NTOINETTE
, comblée par ces augustes Princesses, leurs bienfaits qui s’étendirent sur les miens »… Mais la faveur
dont Mme Campan jouissait à la Cour lui valut une foule d’ennemis et de calomniateurs ; cela ne l’a pas empêchée de rester fidèle
à la famille royale « jusqu’aux derniers instans où j’ai pu le faire, prête à périr à la funeste et exécrable journée du 10 août où je
ne quittai point mon auguste maîtresse. J’eus ma maison incendiée et pillée et la totalité de mes revenus annulés. – Cachée deux
ans après, je me vis heureusement dégagée des quatre gendarmes qui me gardoient à la campagne et devoient me conduire à la
Conciergerie le jour même de la chutte du Tiran R
OBERSPIERRE
. Malheureusement il ne tomba pas assés tôt pour que son odieuse
puissance ne m’ait coûté la vie d’une sœur chérie [Madame A
UGUIÉ
, qui, devenue folle, se suicida] et celle d’un beau-frère qui
… /…
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