250
445.
Adélaïde, princesse d’ORLÉANS
(1777-1847) « M
ADAME
A
DÉLAÏDE
», sœur de Louis-Philippe.
Pièce autographe,
Copie de la lettre de mon frère à la Reine
, [17 décembre 1810] ; 11 pages in-4.
400/500
C
OPIE
D
’
UNE
LETTRE
DE
SON
FRÈRE
L
OUIS
-P
HILIPPE
À
SA
BELLE
-
MÈRE
M
ARIE
-C
AROLINE
, R
EINE
DES
D
EUX
-S
ICILES
,
OÙ
IL
SE
DÉFEND
CONTRE
DES
ACCUSATIONS
CONCERNANT
DES
LETTRES
DE
CHANGE
LORS
DE
SON
SÉJOUR
À
LA
H
AVANE
AVEC
SES
FRÈRES
(printemps 1798-automne
1799).
Indigné, il croit néanmoins M. de B
RESSAC
un honnête homme trompé, et il se remémore avec complaisance avoir ramené à lui jadis
cet homme « qui se piquoit d’être l’ennemi du Duc d’Orléans ». Cependant si M. de Bressac est déterminé à être son ennemi,
« il peut être sur que le Duc d’Orléans se défendra contre lui,
unguibus et rostro
»… Il n’est pas nécessaire de « pénétrer le motif
qui détermine à avancer
un fait faux
pour que je le qualifie
de faux
[…] et ce sera à M
r
de Bressac à examiner ensuite s’il a parlé
preuve en main
», car contrairement à ce que celui-ci affirme, les lettres de change qu’il a tirées de la Havane ont été protestées. En
témoignent deux lettres de sa mère, et son propre récit, où il expose comment il vécut avec ses frères en Amérique : ses emprunts,
l’argent apporté par ses cadets, le crédit ouvert après la restitution de ses biens à leur mère, la cessation de crédit après la reprise de
ces biens par le Directoire et la déportation de leur mère en Espagne… Ayant descendu l’Ohio et le Mississipi jusqu’à la Nouvelle-
Orléans, les trois jeunes gens rencontrèrent M. de M
ARIGNY
, un créole dont le grand-père fut placé dans la colonie par le Régent,
et qui, attendri, leur prêta mille piastres, mais arrivés à la Havane, le gouverneur leur refusa le passage en Espagne en attendant
de connaître les intentions du Roi ; ils eurent recours alors à un usurier qui leur avança de l’argent sur des lettres de change
payables par leur mère… Suit une foule de détails sur les personnes mêlées à cet emprunt, le capital et les intérêts, le protêt, etc.
« Quant à
l’époque
à la quelle cette affaire a été terminée, la lettre de ma mère du 26 octob. 1799, prouve déjà qu’elle ne l’a été
qu’après mon départ de la Havane
qui est ce que j’avais avancé à M
r
de Bressac »… Enfin il parle de sa lettre du 15 avril 1799 qui a
été montré à M. de Bressac avec «
mauvaise foi
», pour l’induire en erreur, et nie « rondement » avoir reçu de l’argent ou en avoir
fait tirer sur sa mère entre son départ de France en 93 jusqu’à sa réunion avec ses frères en 97 ; ensuite, « jusqu’au mois d’avril
1800 où nous avons commencé à jouir d’un traitement de l’Angleterre, je n’ai tiré sur ma mère que
quatre lettres de change pour
mes frères et pour moi
», et il dresse un état précis de leurs dettes, « pour qu’on ne me dise plus que ma mère a payé mes dettes, et
celles de mes frères, ou qu’elle a subvenû à nos besoins, parce que l’un n’est pas plus vrai que l’autre » ; il ne sait pas ce que qu’ils
seraient devenus sans l’assistance de l’Angleterre… Il l’invite à faire lire cette lettre à M. de Bressac, et s’enorgueillit de « repousser
la Calomnie […] victorieusement »…
Étienne Charavay, 1890.
446.
MARIE-AMÉLIE
(1782-1866) Reine des Français, épouse de Louis-Philippe.
Lettre autographe signée de son paraphe, Twickenham 20 novembre 1815, [à l’abbé Louis-Étienne de S
AINT
-F
ARRE
] ;
1 page et demie in-8 (cote d’inventaire).
400/500
S
UR
LA MORT
DE
M
URAT
,
L
’
EX
-R
OI
DE
N
APLES
(fusillé le 13 octobre 1815 à Pizzo en Calabre).
Elle le remercie de sa lettre au sujet de la fin de M
URAT
: « il est certainement bien satisfaisant pour moi de voir mon cher et
respectable Père délivré d’un aussi juste sujet d’inquiétude mais j’ai éprouvé en même temps une espèce d’horreur en pensant que
cet homme guidé par sa follie a été finir comme un assassin dans ce même pays où 6 mois auparavant il comandoit encore en Roi ».
Elle souhaite que l’abbé soit délivré de la goutte qui le fait souffrir. Elle espère pouvoir le revoir bientôt. « En attendant nous
continuons à vivre tranquilles et retirés dans cette paisible campagne, nos santés y sont très bonnes bien que le froid comence à se
faire sentir, et mes enfans surtout se sont bien fortifiés »…
Vente 31 mars 1869
(Étienne Charavay).
Reproduction page 248
447.
Louise-Marie-Adélaïde de B
OURBON
-P
ENTHIÈVRE
, duchesse d’ORLÉANS
(1753-1821) fille du duc de Penthièvre,
épouse (1769) de son cousin Louis-Philippe d’Orléans (1747-1793) dit
Philippe-Égalité
, mère du roi Louis-Philippe.
Lettre autographe signée « Louise Marie Adelaide de Bourbon », 27 avril 1818, [au comte C
ORVETTO
, ministre des
Finances] ; 2 pages in-4 (portrait gravé joint).
300/400
P
ROTESTATION
AU
SUJET
DE
SON
H
ÔTEL
DE
T
OULOUSE
,
SAISI
COMME
BIEN
D
’
ÉMIGRÉ
ET
OCCUPÉ
DEPUIS
PAR
LA
B
ANQUE
DE
F
RANCE
.
Son respect pour le Roi et son dévouement à sa personne lui imposent des égards pour le Conseil des ministres, mais son devoir
ne lui permet pas de les étendre « jusqu’à croire que ce conseil puisse me dépouiller de ce que les révolutionnaires ont constament
respecté. Vous ne serés donc pas surpris […] que je prenne tous les moyens compatibles avec ma dignité pour m’affranchir de
l’arbitraire […] La publicité de ma conduite notament depuis l’instant où j’ai eu l’honneur d’écrire au Roi avant de sortir de l’isle de
Minorque ma conduite
notament
depuis cette époque jusques à ce jour […] me conservera je l’espère auprès du Roi et dans l’opinion
publique des droits dont je pense bien suspendre l’exercise mais non les sacrifier à aucune consideration. J’aurois encore gardé le
silence apres quatre années de circonspection si vous n’aviés pas affecté d’afficher au profit de la banque mon hotel Toulouse. De
tous les dépouillés revolutionairement dans la classe desquels je ne peux pas m’honorer de me trouver il n’y en a pas un seul qui
ne puisse sans difficulté se procurer dans les bureaux des administrations les actes qui constatent leur spoliation »… Cependant
elle réclame en vain une expédition de l’acte. « Quant au droit je n’en suis pas en peine quelle que soit votre decision et je n’hesite
plus a publier la mienne »…
Anciennes collections G
ILBERT
, puis G
AUTHIER
-L
ACHAPELLE
(10 mai 1872, n° 1001).
448.
Marie-Adélaïde LE NORMAND
(1772-1843) célèbre voyante et cartomancienne, amie de Joséphine de Beauharnais,
et femme de lettres.
Lettre autographe signée « Le Normand », Paris 28 février 1826, à Son Altesse Royale, Monseigneur, le duc d’O
RLÉANS
[futur L
OUIS
-P
HILIPPE
] ; 2 pages in-fol.
300/400