254
457.
Louise-Charlotte-Françoise L
E
T
ELLIER
DE
L
OUVOIS
-C
OURTANVAUX
, comtesse de MONTESQUIOU
(1765-
1835) femme (1780) du comte Anne-Elisabeth-Pierre de Montesquiou-Fézensac (1764-1834), grand chambellan de
Napoléon, elle fut la gouvernante du Roi de Rome.
Lettre autographe signée (paraphe), Courtanvaux 23 août 1834, à la duchesse de D
OUDEAUVILLE
, à Montmirail ; 3 pages
in-8, adresse.
300/400
S
UR
SA
SITUATION
FINANCIÈRE
APRÈS
LA MORT
DE
SON MARI
(décédé le 4 août).
De sa rente et de sa pension de femme d’ancien sénateur, il lui resterait net 25 mille livres... « Malheureusement je suis de tout
coté dans des mains qui ne marquent aucune confiance. Ayant été éloignée des affaires toute ma vie [...] je suis ici sans conseils,
à Paris je n’en aurais pas davantage, et cette idée des affaires [...] me fait tourner la tête »... Le comte de M
ONTESQUIOU
a laissé sa
bibliothèque à son fils Anatole et ses tableaux à son cadet Alfred. Pensant à ses enfants qui ne s’entendent pas davantage dans les
affaires, Mme de Montesquiou demande à son amie de lui indiquer un honnête homme à qui elle pourrait donner sa procuration
et qui ne la tromperait pas...
458.
Dorothée, princesse de LIEVEN
(1784-1854) femme d’un ambassadeur de Russie, elle fut l’amie de Talleyrand,
la maîtresse de Metternich et l’égérie de Guizot.
28 lettres autographes (dont 14 signées « DLieven »), 1834-1854, à Adolphe de B
ACOURT
; 80 pages in-4 ou in-8, qqs
à son chiffre couronné, qqs adresses ou enveloppes.
2 000/2 500
I
NTÉRESSANTE
CORRESPONDANCE
POLITIQUE
AVEC
LE
DIPLOMATE
B
ACOURT
. [Secrétaire d’ambassade à Londres sous Talleyrand, Bacourt
se lia intimement avec la duchesse de Dino et la princesse de Liéven ; après avoir été chargé de l’ambassade pendant un an, il fut
ministre à Carlsruhe (Bade) de novembre 1835 à novembre 1840, puis à Washington, Stockholm et Turin ; il démissionna lors de
la chute de la monarchie et se retira à Bade où il se consacra au classement des papiers de Talleyrand.]
Baden 14 juillet
1836
: « Je m’ennuie ici profondément. Il ne fallait pas y venir après Paris, & après Valençay »…
Paris 30 septembre
:
elle a parlé de Bacourt à M
OLÉ
et G
UIZOT
… « Lord G
RANVILLE
tonne contre la révolution du Portugal et entonne par contre celle
de Madrid »... A
PPONYI
est glorieux de sa toison d’or…
27 octobre
, sur
L
’
OBÉLISQUE
DE
LA
C
ONCORDE
: « J’ai vu de l’hôtel Talleyrand
l’érection de l’obélisque. L’opération a été à merveille. La foule prodigieuse. Le roi extrêmement applaudi. Comme il était dans
la maison à côté j’ai fort bien vu et entendu tout & je certifie qu’il y avait bien de la cordialité dans ces vivats et qu’ils ont été
unanimes »…
7 juillet
1846
: la chute de P
EEL
déplaît à toute la diplomatie à Paris. « Lady P
ALMERSTON
a pris la place de L
d
B
ROUGHAM
et m’écrit presque tous les jours. Elle est bien contente. B
ROUGHAM
de son côté est enragé, furieux contre les Whigs, contre
moi
,
contre Peel. Il dit que dans quatre mois il (L
d
B.) renversera les Whigs »… Elle parle aussi de G
UIZOT
, C
OWLEY
, N
ORMANBY
, Lord
R
USSELL
, W
ESTMORLAND
…
Saint-Germain 30 juillet
: elle parle du dernier attentat régicide sur L
OUIS
-P
HILIPPE
, puis de l’Allemagne :
le Roi de W
URTEMBERG
« est la meilleure & la plus sage tête de l’Allemagne », les nouvelles de Weimar représentent toute cette
monarchie comme croulante et on voit l’incohérence de conduite en Prusse… Il est question aussi des élections en France, de
P
EEL
et P
ALMERSTON
…
12 août
: « Les élections ont été triomphantes et les victorieux sont bien contens. M. G
UIZOT
tranquillement
et avec mesure ; les autres plus bruyamment. L’opposition est vraiment bien battue. Les légitimistes plus que les autres »… Elle
commente les efforts à Londres pour maintenir l’entente cordiale, parle de Palmerston, Clarendon, Lord Cowley, Normanby,
etc.
Paris 28 octobre
: « Le roi des Belges est ici. Sa princesse fait plaisir. Les M
ONTPENSIER
arrivent les premiers jours de la
semaine prochaine »…
16 juin
1847
: « Le retour de D
UCHÂTEL
fait un peu tomber les comérages, mais il y a un fond de mauvaise
humeur dans le parti conservateur »…
Richmond 4 juin
1848
: elle déplore le gâchis de l’Europe… « J’ai vu quelquefois le Prince
M
ETTERNICH
. On y va, une fois, pour l’avoir vu, et puis on n’y retourne guère, car il ennuye tout le monde. Bavard, rabâcheur
& toujours infaillible »… Elle parle de la vie digne et studieuse de G
UIZOT
en exil, et de la famille royale à Claremont…
23 juin
:
elle réclame des nouvelles de la duchesse de T
ALLEYRAND
, et commente la politique anglaise : ministère de l’Intérieur faible,
éloignement pour la guerre, triomphe de Bulwer aux Communes…
15 juillet
: M. de N
OAILLES
arrive de Paris : « Il est ardent pour la
fusion des deux prétendans de même race il croit cela possible. Je trouve cela à peu près impraticable. T
HIERS
exècre la république.
O. B
ARROT
aussi »… La réunion de la rue de Poitiers qu’ils président prend une grande autorité… Etc.
Ancienne collection Michel M
ISSOFFE
(7 mars 2007, n° 547).
459.
MARIE-LOUISE
(1791-1847) Impératrice des Français ; Archiduchesse d’Autriche, seconde femme (1810) de
Napoléon I
er
; elle fut après l’Empire duchesse de Parme.
Lettre autographe signée « Louise », Parme 6 mars 1835, à son amie Victoire de C
RENNEVILLE
; 1 page et demie in-8.
1 500/1 800
É
MOUVANTE
LETTRE
SUR
SON
PÈRE
L
’E
MPEREUR
F
RANÇOIS
II, mort le 2 mars, mais dont Marie-Louise ignorait la mort en écrivant
cette lettre.
Elle remercie son amie de lui donner « des nouvelles plus fraiches de mon Père. C’est dans les calamités et les malheurs que l’on
reconnoit ses vraies amies et vous me l’avez bien prouvé aujourd’hui, aussi mon coeur n’oubliera jamais ce trait d’amitié [...] je
ne sais plus espérer !!! que le Ciel nous conserve mon Père on n’ose fixer sa pensée sur la possibilité du contraire. En attendant je
meurs d’angoisses et de chagrins dans l’eloignement ou je me trouve et je regrette amèrement de ne pouvoir prendre la poste et
aller partager vos inquiétudes à Vienne »...
Librairie Les Autographes, 2001
.