ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 255

251
Elle lui présente son ouvrage sur la mort de l’Empereur de Russie A
LEXANDRE
I
er
: « Cet auguste prince, si regretté et si digne de
l’être, voulut bien dans les beaux jours de sa glorieuse carrière, honorer la mémoire d’une femme également célèbre par sa bonté, et
par son étonnante fortune. En me faisant l’honneur d’accepter la dédicace des
Mémoires secrets et historiques de Joséphine
, souffrez
auguste petit-fils de Henri, que la personne qui fut entourée d’une si grande protection puisse réclamer celle de Votre Altesse
Royale !... J’ose la supplier de jeter un œil favorable sur les
Mémoires d’un Français en Russie
, que je vais publier, et de m’autoriser
à placer votre illustre nom à la tête de mon épitre dédicatoire. Déjà les premiers princes de l’Europe ont eu la bonté d’accueillir mes
ouvrages. Déjà le prince et la princesse d’Orange à l’exemple de l’immortel Alexandre ont bien voulu permettre que l’une de mes
productions parût sous leurs nobles auspices. Le prince Léopold de Cobourg ne m’a pas jugé indigne de la même faveur »...
O
N
JOINT
une coupure de presse nécrologique.
Reproduction page 248
449.
Sophie D
AWES
, baronne de FEUCHÈRES
(1792-1840) aventurière, maîtresse du dernier prince de Condé, elle fut
mêlée en 1830 au scandale de son mystérieux « suicide » et de son héritage en faveur du duc d’Aumale.
Lettre autographe signée « S. Dawes B
ne
de Feuchères », château de Saint-Leu 14 août 1827, [à M
ARIE
-A
MÉLIE DUCHESSE
D
’O
RLÉANS
] ; 2 pages et quart in-4.
800/1 000
R
ARE
LETTRE
SUR
SES MANŒUVRES
CONCERNANT
L
HÉRITAGE
SULFUREUX DU DERNIER
C
ONDÉ
. [Servante dans une auberge près de Londres,
Sophie Dawes y fut remarquée en 1810 par le duc de Bourbon, futur prince de Condé, alors en exil. Il lui donna des rudiments
d’éducation et la fit venir à Paris où il lui fit épouser en 1818 un de ses aides de camp, Feuchères, qu’il fit titrer baron ; apprenant la
supercherie, le mari la quitta vite, et la belle devint la maîtresse officielle du prince de Condé. Quand on retrouva celui-ci, en 1830,
pendu à l’espagnolette de sa chambre du château de Saint-Leu, le scandale éclaboussa Louis-Philippe et la famille d’Orléans : on accusa
le Roi d’étouffer l’affaire en faisant conclure au suicide, alors que rien ne semblait prouvé, et que la baronne de Feuchères avait obtenu
l’année précédente du prince de Condé de changer son testament en faveur du duc d’Aumale, avec une large dotation pour elle.]
Elle remercie, émue, Son Altesse Royale de la réponse qu’elle a daignée faire elle-même à sa précédente lettre... « La reserve que
Votre Altesse Royale croit devoir s’imposer vis a vis de Mgr le Duc de Bourbon, me laisse une tâche douce à remplir, et je puis
assurer votre Altesse Royale que rien n’égalera mon bonheur, plus que de pouvoir lui prouver mon devouement et de realiser ses
vœux de tendre mère ; en engageant mon bienfaiteur à conserver son nom à la postérité je sens en même tems que je lui donne
une marque de ma gratitude »...
Les Neuf Muses, 2004
.
Reproduction page 248
450.
Sophie D
AWES
, baronne de FEUCHÈRES
(1792-1840) aventurière, maîtresse du dernier prince de Condé, elle fut
mêlée en 1830 au scandale de son mystérieux « suicide » et de son héritage en faveur du duc d’Aumale.
Lettre autographe signée « B
ne
de Feuchères », Chantilly 25 décembre 1829, [à L
OUIS
-P
HILIPPE DUC D
’O
RLÉANS
, le futur
Roi des Français] ; 2 pages et demie in-4.
800/1 000
R
ARE
LETTRE
AU
SUJET
DE
SON
RETOUR
EN
GRÂCE
,
ET
SON
DÉPART
DU
P
ALAIS
-B
OURBON
. [Le baron de Feuchères, ayant appris la
nature réelle des rapports entre son épouse et le prince de Condé, quitta sa femme, lui restitua sa dot et obtint une séparation
officielle en 1827, qui fit scandale. L’ex-baronne de Feuchères se vit interdire de paraître à la Cour et cessa également d’être reçue
au Palais-Royal et dans les salons à la mode. Par ses intrigues avec la famille d’Orléans et le prince de Condé, notamment au sujet
de l’héritage de ce dernier, elle espère des faveurs : ainsi la famille d’Orléans multiplia les démarches pour obtenir le retour en
grâce de l’ex-baronne, ce qui fut fait en janvier 1830, Charles X l’autorisant à paraître de nouveau à la Cour.]
« Je ne trouve point d’expression pour rendre à Vos Altesses toute la reconnaissance que j’éprouve pour les vives sollicitations
qu’elles ne cessent de faire en ma faveur auprès du Roi. Je devais espérer en la justice de S.M. dès qu’elle avait été instruite, que je
n’ai pas eu de torts envers mon mari, et je suis bien peinée que Vos Altesses n’ont pu reussir dans leurs démarches pour moi. Votre
Altesse désire savoir une réponse positive sur la proposition de quitter le Palais Bourbon, s’il était jugé nécessaire : M
gr
le Duc de
Bourbon a tant de déférence pour les volontés du Roi, qu’il consentirait à tout ce qui pourrait détruire les injustes préventions
contre moi ; j’ai donc encore recours à Votre Altesse pour la supplier de faire connaître au Roi que je suis prête à quitter ma
demeure du Palais Bourbon sur le champ, plutôt que de laisser planer sur moi une défaveur qui afflige tant toute ma famille, ainsi
que toutes les personnes qui prennent intérêt à moi »...
Les Neuf Muses, 2004
.
451.
MARIE-AMÉLIE
(1782-1866) Reine des Français, épouse de Louis-Philippe.
Pièce autographe, [fin 1827] ; 3 pages et quart in-4.
250/300
« É
TRENNES DE
1828 », comportant une cinquantaine de noms de parents et proches, avec précision des cadeaux : la D
AUPHINE
et la
duchesse de B
ERRI
(petites cassettes décorées), M
ADEMOISELLE
(« serre, petit bijoux »), le duc de B
ORDEAUX
(« casier de géographie »),
son mari (« dix dessins des tableaux »), ses enfants (un phaéton pour C
HARTRES
, la « continuation de Buffon par Lacepède » pour
N
EMOURS
, un fusil et une épée pour J
OINVILLE
, un cheval pour P
ENTHIÈVRE
, une « boîte de menuiserie » pour A
UMALE
…), leurs
précepteurs Boismilon (
Biographie des contemporains
) et Cuvillier-Fleury (« ouvrage de Montesquieu »), et d’autres membres de sa
Maison ou celle de son mari : MM. Atthalin, de Montesquiou, Oudard, Mmes ou Mlles Berthois, de Chantérac, Pignatelli… Suit
une liste d’étrennes « données par mon Mari » à leurs enfants : à Chartres, 500 f. ; à Louise, Clémentine et Nemours, des livres ;
à Marie, une montre ; à Joinville « fusil épée petit théâtre » ; à Penthièvre un cheval de bois et à Aumale et Montpensier, « des
petites maisons à construire »…
Reproduction page 249
1...,245,246,247,248,249,250,251,252,253,254 256,257,258,259,260,261,262,263,264,265,...444
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