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425.
Maria Elselina V
ERSFELT
DE
J
ONGH
, dite Ida SAINT-ELME
(1776-1845) d’origine hollandaise, cette aventurière,
dite « La Courtisane de la Grande Armée », fut notamment la maîtresse du général Moreau et du maréchal Ney, et
publia ses Mémoires sous le pseudonyme de « la Contemporaine ».
Lettre autographe signée « St Elme », [1825], à T
ALMA
; 3 pages in-4.
300/400
L
ONGUE
LETTRE
À
L
’
ACTEUR
T
ALMA
SUR
LA
MORT
DU
MARÉCHAL
N
EY
,
DONT
ELLE
FUT
LA
MAÎTRESSE
,
ET
SUR
LA
PRÉPARATION
DE
SES
M
ÉMOIRES
.
En tête de la lette figure cette note : « The celebrated marshal as he appeared at the hospital of Maternity after his death
December the 7 1815 », accompagnant probablement l’envoi d’une gravure. « Ô mon bienfaiteur chéri, c’est aujourd’hui qu’assise
devant ce souvenir sanglant j’ai besoin pour conserver ma raison d’appuyer mon cœur angoissé sur un sentiment qui peut le calmer
et me faire encore un bonheur de ma triste existence. Je vous écris j’écris à mon cher mon bon D
UVAL
et fixant ce visage décoloré
mais d’une si effrayante et si précieuse ressemblance je me dis s’il pouvoit savoir que c’est à de pareils amis que je dois de n’être
pas morte de misère, de souffrance et de désespoir, je lui en serois plus chère. Cher Talma on ne sauroit être plus profondément
inconsolable que moi devant cette image et pourtant il se mêle un attrait de bonheur à mes brulantes larmes. Voilà dix ans héla !
les souvenirs palissent devant l’impitoyable effect du tems mais concentrés dans mon ame ardente, chaque anniversaire est pour
moi le jour d’horreur et mon cri de douleur est comme au dernier moment de cette belle vie.
Pour tant de gloire, pas un rayon
de clémence ? Qu’est-ce donc grand dieu que le cœur des rois ?
»… Elle évoque la préparation de ses
Mémoires
: « Mes prétentions
littéraires se bornent au bonheur de célébrer par le simple récit de leurs qualités ces hommes honneur de votre belle France.
Quelle victoire cher Talma que ces procès de tendance dont le but ne
tendoit
à rien moins qu’à réduire la nation la plus éclairée
la plus brave au plus vil au plus ridicule des esclavages, l’aveugle soumission aux prêtres et à la noblesse. D
UPIN
était aussi son
défenseur »… Elle se porte mieux et espère pouvoir aller lui rendre visite d’ici quelques jours… Etc.
O
N
JOINT
une autre lettre autographe, signée « la pauvre Contemporaine », Lundi (2 pages in-8).